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Plus ça va et plus je me dis qu'être philosophe, c'est un moment de sa vie qui est appelé à être dépassé. Un philosophe cherche un sens ou a le courage de reconnaître qu'il n'y a en pas. Ça, c'est ce que je pense.
Adèle Van Reeth
La sexualité est cet univers où tous les rôles sociaux s'annulent.
Le direct, c'est comme une danse, je ne peux pas avoir mon nez dans mes notes, je dois être entièrement disponible pour mon invité. Cela n'est possible que si j'ai tout lu sur le sujet, tout intégré et tout digéré.
Il y a une forme d'indépendance qui s'acquiert avec la jouissance, qui implique du courage, de savoir dire à l'autre ce que nous désirons sans avoir peur de ne pas se conformer aux normes.
Même si elle est toujours intime, et toujours une quête, la jouissance est un outil de liberté individuelle.
L'émancipation des femmes passe par la sexualité. Le succès du hashtag #Tajoui montre bien qu'il y a une demande. Dépendre d'un autre pour jouir est au fond une manière de dépendre de tout. Savoir jouir, avoir une véritable familiarité avec son corps et son plaisir, est la condition première de l'émancipation des femmes.
Je n'exclus pas de revenir à la télé. Mais il me semble que les choses ne se passent plus vraiment là en ce moment. L'avenir, c'est Internet. Je pourrais tout à fait avoir une chaîne YouTube. On va vers ça de toute façon.
La philosophie est également dans le cinéma, dans la littérature, dans les choses du quotidien. C'est aussi le goût de poser des questions, une forme de curiosité qui consiste à interroger ce qui paraît évident. C'est pour ça que la philosophie marche très bien à la radio.
C'était un pari. Une rupture par rapport au schéma familial. Je renonçais à une vie de fonctionnaire. J'aurais été prof, ça ne m'aurait pas déplu, mais je n'aurais pas eu cette exaltation quotidienne ? !
Philosopher, c'est le goût de s'étonner, d'ouvrir des portes dont on ne soupçonnait pas l'existence, de formuler les questions qui nous préoccupent.
Aujourd'hui, peut-être n'ai-je plus trop envie de donner la parole des autres, mais plutôt d'essayer de trouver la mienne. J'ai envie de créer plutôt que de questionner.
À la maison, il n'y avait pas de télévision, mais on pouvait aller au cinéma quand on voulait ? !
Avant, parler de philosophie à la radio faisait peur, c'est moins le cas maintenant.
On n'a pas demandé à naître. On est là pour rien. On va mourir. Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? L'absurde de base. C'est ce qui me plaît dans la vie, sa gratuité.
La radio, c'est aussi une humeur, un ton. Telle chanson crée un lien avec le thème du jour, une ambiance. L'émission a beau être exigeante, je veux aussi que l'auditeur passe un bon moment.
Je ne m'explique pas qu'une émission aussi exigeante puisse autant parler aux gens, mais tant mieux ? ! J'essaye de montrer que la philosophie n'est pas seulement dans les textes, qu'elle n'est pas une discipline universitaire fermée, mais que l'on peut philosopher avec n'importe quel sujet.
Je voulais faire du cinéma. Le jeu, c'est une manière d'agrandir sa propre vie. Mais mes parents me l'ont interdit.
Je prépare l'émission en lisant en amont les textes, sélectionnés par mon équipe. Si j'ai assez travaillé et que tout est clair dans ma tête, je n'ai besoin d'aucune note. Je tiens à maintenir une discussion qui soit la plus spontanée possible. Je ne conçois pas de faire de la radio autrement.