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Son absence m'avait fait comprendre à quel point mon existence tournait autour de lui.
Agnès Martin-Lugand
J'avais une fois de plus l'impression de devenir adulte, de grandir. Chaque décision imposait des pertes, d'abandonner des morceaux de sa vie derrière soi.
Il y a des moments où tout s'arrête, où l'on voit sa vie défiler en l'espace d'un quart de seconde. C'est effrayant, c'est déstabilisant, surtout qu'on ne peut pas lutter contre. Il y aura un avant, un après.
Si mon niveau de rhum était déjà élevé, celui de whisky de mon compagnon de bar frôlait le tsunami.
Aimer d'amour. Aimer un homme. Aimer une femme. Un jour, on perd cet être aimé, désiré, avec une séparation, avec la mort. Et ça fait mal, ça fait toujours mal, ça arrache un bout de soi.
On est toujours partis du principe que le jour où on arrête de se parler, c'est le début des emmerdes. Qui plus est pour des problèmes de boulot !
J'avais l'impression d'être un chef d'orchestre qui dirigeait sa plus belle partition, peut-être sa dernière
Je rirais au nez de quiconque me dirait que l'on ne peut pas aimer deux personnes à la fois. Si, c'était tout à fait possible. Sauf qu'on aimait pas de la même façon.
Et depuis un an, je me répétais tous les jours que j'aurais préféré mourir avec eux. Mais mon coeur battait obstinément. Et me maintenait en vie. Pour mon plus grand malheur.
C'est comme ça, dans la vie, il y a des rencontres, qui ne doivent rester que des rencontres.
Une excursion dans le monde des vivants devenait inévitable, mes placards et mon frigo étaient désespérément vides.
J'avais oublié à quel point les parisiens faisaient la gueule en permanence. Un stage de chaleur irlandais devrait être obligatoire au programme scolaire. Je pensais ça, mais je savais pertinemment que, dans moins de deux jours, j'aurais le même visage blafard et peut avenant qu'eux.
Nous avions été atteints par un mal vicieux, qui s'était insinué en nous et nous avait peu à peu séparés, mais aujourd'hui nous arrivions à le combattre. Il avait fallu que je tombe malade pour entamer le chemin de la guérison. Mon corps avait fini par cracher ce poison, ce mal qui me rongeait, qui nous rongeait, qui nous séparait.
Je réalisai que je préférais la compagnie de personnes cabossées par la vie - ça me remuait, ça me donnait un coup de fouet.
Il faut d'abord que je me reconstruise, que je sois forte, que j'aille bien, que je n'ai plus besoin d'aide. Après çà, seulement, je pourrai encore aimer.
Les enfants sont comme les chiens : moins on veut les voir, plus ils vous collent.
Me retirer la danse, c'était me retirer de moi-même. Aspirer de mon corps ma substance, la raison même de mon existence. Sans la danse, j'étais une coquille vide.
Ta vie se résume à fumer, boire et dormir. Votre appartement s'est transformé en sanctuaire. Je n'en peux plus de te voir tous les jours t'enfoncer un peu plus.
Pour réussir ma vie de femme, je devais savoir décrocher et accorder du temps à ceux que j'aimais.
Peu importe qui on aime. On perd toujours ceux qu'on aime.
Un stage de chaleur humaine irlandaise devrait être obligatoire au programme scolaire.
Être autodidacte ce n'est pas une tare au contraire.