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La vie n'a pas de sens, seule chaque vie individuelle a un sens, donné par celui qui vit cette vie. L'individu trace son trait et disparaît.
Alain Prochiantz
L'homme est quelque chose de totalement à part. Il est anature. A la suite de quelques mutations, donc par nature, il se retrouve à des années-lumière de la nature.
L'opposition systématique entre l'inné et l'acquis est devenue absurde.
Les biologistes s'intéressent davantage à l'espèce qu'à l'individu, qui se range évidemment dans la catégorie de l'espèce, mais reste singulier. L'individu n'existe qu'une fois, il est "un fusil à un coup".
Ce qui relève de la biologie : découvrir, si possible, des règles universelles d'évolution des espèces, mais aussi des règles universelles sur lesquelles sont fondées ces possibilités d'individuation, poussés au plus haut point chez l'homme.
Les individus sont le produit d'une histoire, celle de l'espèce.
Il n'y a pas de pensée sans corps, mais en même temps, il n'y a pas non plus de corps sans pensée.
On ne peut pas faire une théorie scientifique d'un individu, puisque chacun est unique, mais on peut faire une théorie scientifique des conditions universelles d'existence des individus.
Ce n'est pas le cerveau qui génère la pensée, mais c'est bien la pensée qui génère le cerveau.
La connaissance du génome donnera de nouveaux outils pour comprendre comment l'individu s'adapte et se construit historiquement à partir de son génome sans que le génome constitue pour autant un destin.
La psychanalyse s'adresse à une théorie du sujet, alors que le biologiste ne peut qu'établir une théorie des conditions d'existence du sujet, de son évolution etc...
Sapiens sapiens, cet homme développé que nous sommes, est une forme extrême du processus d'individuation.
Face aux pratiques sociales la science montre ses limites et laisse seul au citoyen le pouvoir de choisir son destin.