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... les grandes révolutions sont toujours métaphysiques.
Albert Camus
Il divisait les êtres en trois catégories : ceux qui préfèrent n'avoir rien à cacher plutôt que d'être obligés de mentir, ceux qui préfèrent mentir plutôt que de n'avoir rien à cacher, et ceux enfin qui aiment en même temps le mensonge et le secret.
Il s'agissait, notez-le bien, d'autre chose que la certitude où je vivais d'être plus intelligent que tout le monde. Cette certitude d'ailleurs est sans conséquence du fait que tant d'imbéciles la partagent.
Le président du jury va lire les réponses. On ne vous fera entrer que pour l'énoncé du jugement.
La rébellion ne peut exister sans une forme étrange d'amour.
L'envie de se révolter est l'une des dimensions essentielles de la nature humaine.
Démence du XXe siècle : les esprits les plus différents confondent le goût de l'absolu et le goût de la logique.
La souffrance profonde de tous les prisonniers et de tous les exilés ... est de vivre avec une mémoire qui ne sert à rien.
La véritable oeuvre d'art est toujours à la mesure humaine.
Comme si les chemins familiers tracés dans les ciels d'étés pouvaient mener aussi bien aux prisons qu'aux sommeils innocents.
Je connais les hommes et je les reconnais à leur conduite, à l'ensemble de leurs actes, aux conséquences que leur passage suscite dans la vie.
Prométhée, lui, est ce héros qui aima assez les hommes pour leur donner en même temps le feu et la liberté, les techniques et les arts. L'humanité, aujourd'hui, n'a besoin et ne se soucie que de techniques. Elle se révolte dans ses machines, elle tient l'art et ce qu'il suppose pour un obstacle et un signe de servitude
Si l'homme échoue à concilier la justice et la liberté, alors il échoue à tout.
Trop longtemps, ce monde a composé avec le mal, trop longtemps, il s'est reposé sur la miséricorde divine.
S'il est un domaine où la modestie devrait être la règle, n'est-ce pas la sexualité, avec tout ce qu'elle a d'imprévisible ? Mais non, c'est à qui sera le plus avantageux, même dans la solitude.
Si je devais mourir, entouré de montagnes froides, ignoré du monde, renié par les miens, à bout de forces enfin, la mer, au dernier moment, emplirait ma cellule, viendrait me soutenir au-dessus de moi-même et m'aider à mourir sans haine.
Il me disait que la vie n'est pas facile, mais qu'il y avait la religion, l'art, l'amour qu'on nous porte. Il répétait souvent que faire souffrir était la seule façon de se tromper. Il voulait être un homme juste.
Le croyant s'embarrasse t-il des contradictions des évangiles et des excès de l'Eglise ? Croire est-ce admettre l'Arche de Noé, est-ce défendre l'inquisition, ou le tribunal qui condamna Galilée ?
Il faut bien frapper quand on ne peut réfuter.
Le monde change, et avec lui les hommes et la France elle-même. Seul l'enseignement français n'a pas encore changé. Cela revient à dire qu'on apprend aux enfants de ce pays à vivre et à penser dans un monde déjà disparu.
Moi, j'avais l'air d'avoir les mains vides. Mais j'étais sûr de moi, sûr de tout, plus sûr que lui, sûr de ma vie et de cette mort qui allait venir.
Les symphonies de la nature ne connaissent pas de point d'orgue. Le monde n'est jamais silencieux ; son mutisme même répète éternellement les mêmes notes, selon les vibrations qui nous échappent.
Quelle que soit la cause que l'on défende, elle subira un déshonneur permanent si l'on recourt à des attaques aveugles contre des foules d'innocents.
Marche ! Nous voilà condamnés à être plus grands que nous-mêmes. Les êtres, les visages, voilà ce qu'on voudrait aimer. L'amour plutôt que la justice !
La vérité n'est pas une vertu, mais une passion. De là qu'elle ne soit jamais charitable.
Un homme se définit aussi bien par ses comédies que par ses élans sincères.
Ce monde, tel qu'il est fait, n'est pas supportable. J'ai donc besoin de la lune, ou du bonheur, ou de l'immortalité, de quelque chose qui soit dément peut-être, mais qui ne soit pas de ce monde.
Nul homme n'est hypocrite dans ses plaisirs, ai-je lu cela ou l'ai-je pensé ?
Ils savaient maintenant que s'il est une chose qu'on puisse désirer toujours et obtenir quelquefois, c'est la tendresse humaine.
Un arrêté préfectoral expropria les occupants des concessions à perpétuité et l'on achemina vers le four crématoire tous les restes exhumés.
Un monde sans amour est un monde mort.
Par son seul silence, sa réserve, sa fierté naturelle et sobre, cette famille, qui ne savait même pas lire, m'a donné alors mes plus hautes leçons, qui durent toujours. Et puis, j'étais moi-même trop occupé à sentir pour rêver d'autre chose.
Je doute parfois qu'il soit permis de sauver l'homme d'aujourd'hui. Mais il est encore possible de sauver les enfants de cet homme dans leur corps et dans leur esprit. Il est possible de leur offrir en même temps les chances du bonheur et celles de la beauté.
Rien n'est plus vain que de mourir pour un amour. C'est vivre qu'il faudrait.
Un homme a toujours deux caractères : le sien et celui que sa femme lui prête.
Je ne sais pas si ce monde a un sens qui le dépasse. Mais je sais que je ne connais pas ce sens et qu'il m'est impossible pour le moment de le connaître. Que signifie pour moi une signification hors de ma condition ?
Mais l'objectivité n'est pas la neutralité. L'effort de compréhension n'a de sens que s'il risque d'éclairer une prise de parti. Je prendrai donc parti pour finir.
Peut-être la grande oeuvre d'art a moins d'importance en elle-même que dans l'épreuve qu'elle exige de l'homme.
Vous ne pourrez jamais tout expérimenter. Alors, s'il vous plaît, faites une justice poétique à votre âme et faites simplement l'expérience de vous-même.
Il ne suffit pas de vivre, il faut une destinée, et sans attendre la mort.
Qui aurait besoin de pitié, sinon ceux qui n'ont compassion de personne !
L'insécurité, voilà ce qui fait penser.
Ma patrie, c'est la langue française.
L'amour est injustice, mais la justice ne suffit pas.
Mon occupation principale, malgré les apparences, a toujours été l'amour.
Il ne me plaît pas de croire que la mort ouvre sur une autre vie. Elle est pour moi une porte fermée. Je ne dis pas que c'est un pas qu'il faut franchir : mais que c'est une aventure horrible et sale.
Alors que le prix de toutes choses montait irrésistiblement, on n'avait jamais tant gaspillé d'argent, et quand le nécessaire manquait à la plupart, on n'avait jamais mieux dissipé le superflu.
Chacun sert la justice comme il peut. Il faut accepter que nous soyons différents. Il faut nous aimer, si nous le pouvons.
L'intelligence seule en lui s'essaie à étouffer la revendication profonde du coeur humain.
L'histoire n'est que l'effort désespéré des hommes pour donner corps aux plus clairvoyants de leurs rêves.