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Toute vraie connaissance est impossible.
Albert Camus
Il vient toujours un temps où il faut choisir entre la contemplation et l'action. Cela s'appelle devenir un homme.
Un homme se juge toujours à l'équilibre qu'il sait apporter entre les besoins de son corps et exigences de son esprit.
Il vient toujours un moment où l'on a trop vu un paysage, de même qu'il faut longtemps avant qu'on l'ait assez vu.
La rebellion humaine finit en révolution métaphysique. Elle marche du paraître au faire, du dandy au révolutionnaire.
Si Dieu existe, tout dépend de lui et nous ne pouvons rien contre sa volonté. S'il n'existe pas, tout dépend de nous.
Il peut y avoir de la honte à être heureux tout seul.
Une presse n'est pas vraie parce qu'elle est révolutionnaire. Elle n'est révolutionnaire que parce qu'elle est vraie.
Je m'étonne parfois de l'obstination que met notre taciturne ami à bouder les langues civilisées. Son métier consiste à recevoir des marins de toutes les nationalités.
Mourir pour l'idée, c'est la seule façon d'être à la hauteur de l'idée. C'est la justification.
Je n'aime pas la vie mais la justice qui est au-dessus de la vie.
Au fond des prisons, le rêve est sans limites, la réalité ne freine rien. L'intelligence dans les chaînes perd en lucidité ce qu'elle gagne en fureur.
Cette vie qui me dévore, je ne l'aurais pas connue tout à fait, et ce qui m'effraie dans la mort c'est la certitude qu'elle m'apportera que ma vie a été consommée sans moi.
Toute la question, était de tuer le temps. J'ai fini par ne plus m'ennuyer du tout à partir de l'instant où j'ai appris à me souvenir.
La licence de détruire suppose qu'on puisse être soi-même détruit. Il faudra donc lutter et dominer. La loi de ce monde n'est rien d'autre que celle de la force ; son moteur, la volonté de puissance.
Toutes les révolutions modernes ont abouti à un renforcement de l'Etat.
Dans cet effort quotidien où l'intelligence et la passion se mêlent et se transportent, l'homme absurde découvre une discipline qui fera l'essentiel de ses forces.
Hitler, alors qu'il eût pu arrêter la guerre avant le désastre total, a voulu le suicide général, la destruction matérielle et politique de la nation allemande.
L'artiste au même titre que le penseur s'engage et se devient dans son oeuvre.
On se fatigue de la pitié, quand la pitié est inutile.
Il y a la beauté et il y a les humiliés. Quelles que soient les difficultés de l'entreprise, je voudrais ne jamais être infidèle ni à l'une ni aux autres.
L'air de la réussite, quand il est porté d'une certaine manière, rendrait un âne enragé.
Gouverner, c'est voler, tout le monde sait ça. Mais il y a la manière. Pour moi je volerai franchement.
Qu'est-ce que le bonheur sinon l'accord vrai entre un homme et l'existence qu'il mène ?
Au milieu de l'hiver, j'apprenais enfin qu'il y avait en moi un été invincible.
C'est beaucoup que de se battre en méprisant la guerre, d'accepter de tout perdre en gardant le goût du bonheur, de courir à la destruction avec l'idée d'une civilisation supérieure.
Ô lumière ! c'est le cri de tous les personnages placés, dans le drame antique, devant leur destin. Ce recours dernier était aussi le nôtre et je le savais maintenant. Au milieu de l'hiver, j'apprenais enfin qu'il y avait en moi un été invincible
La première chose est que vous n'ayez jamais peur. On a vu des gens faire très bien leur métier de soldats tout en ayant peur du canon. Mais c'est que le boulet tue également le courageux et le tremblant. Il y a du hasard dans la guerre tandis qu'il y en a très peu dans la peste.
Se taire, c'est laisser croire qu'on ne juge et ne désire rien, et, dans certains cas, c'est ne désirer tout, en général, et rien, ne particulier.
Une femme qui aime vraiment, de toute l'âme, dans le don total, et elle grandit alors si démesurément qu'il n'est pas un homme qui ne devienne, en comparaison, médiocre, misérable et sans générosité.
Si l'homme veut se faire Dieu, il s'arroge le droit de vie ou de mort sur les autres. Fabricant de cadavres, et de sous-hommes, il est sous-homme lui-même et non pas Dieu, mais serviteur ignoble de la mort.
La société basée sur la production est seulement productive, pas créatrive.
Les décembristes font penser à ces nobles français qui s'allièrent au tiers état et renoncèrent à leurs privilèges. Patriciens idéalistes, ils ont fait leur nuit du 4 août et ont choisi, pour la libération du peuple, de se sacrifier eux-mêmes.
Tout d'abord, le préfet prit des mesures concernant la circulation des véhicules et le ravitaillement.
Ne sommes-nous pas tous semblables, parlant sans trêve et à personne, confrontés toujours aux mêmes questions bien que nous connaissions d'avance les réponses.
On peut poser en principe que pour un homme qui ne triche pas, ce qu'il croit vrai doit régler son action.
La maison appartenait à un vendeur d'esclaves. Ah ! On ne cachait pas son jeu, en ce temps-là ! On avait du coffre, on disait : Voilà ... je vends de la chair noire.
Mais pour parler de tous et à tous, il faut parler de ce que tous connaissent et de la réalité qui nous est commune. La mer, les pluies, le besoin, le désir, la lutte contre la mort, voilà ce qui nous réunit tous.
En art, comme dans la nature, rien ne se perd.
Mais une fois qu'on a connu les faubourgs industriels, on se sent à jamais souillé, je crois, et responsable de leur existence.
Ces salles étaient d'ailleurs équipées pour soigner les malades dans le minimum de temps et avec le maximum de chances de guérison.
La première espérance suffit à détruire ce que la peur et le désespoir n'avaient pu entamer.
J'ai un beau rire franc, ma poignée de main est énergique, ce sont là des atouts.
Munis de ces remèdes et de ces vertus, il ne vous restera plus qu'à refuser la fatigue et garder fraîche votre imagination.
Vouloir, c'est susciter les paradoxes.
Quand les prédictions s'effondraient, la prophétie restait le seul espoir.
Le bonheur est la plus grande des conquêtes, celle qu'on fait contre le destin qui nous est imposé.
Mais non, c'est l'éternel hiver. Nous ne sommes pas de ce monde, nous sommes des justes. Il y a une chaleur qui n'est pas pour nous. Ah ! pitié pour les justes !
Je sais des heures et des lieux où le bonheur peut paraître si amer qu'on lui préfère sa promesse.
Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu'elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse.