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Nous nous rêverons peut-être parfaits et dévêtus comme dans le ciel ces grands ermites pris au piège de leur lumière, mais comment cacher le peu de part que nous avons aux desseins de l'amour.
Albert Jacquard
L'obligation scolaire ne devrait pas être comprise comme imposant aux enfants d'aller à l'école, mais comme imposant à leur entourage, et en premier lieu à leur famille, de les aider à bénéficier de son enseignement.
En imaginant demain, ce qu'apparemment aucun animal ne sait faire, nous avons donné valeur au présent.
Il ne s'agit pas, pour vivre de croire, mais d'adhérer à un programme de vie, individuel ou collectif.
Il est facile d'apprendre. Comprendre nécessite un effort parfois long, rebutant mais permet de réellement goûter aux plats et de se réjouir de saveurs nouvelles.
L'enfant qui dit "j'ai pas compris" rend service à toute sa classe. Quand on raisonne vite, on fait semblant. Pour comprendre il faut du temps. Je m'insurge contre le calcul du quotient intellectuel. L'intelligence ne se gradue pas. Elle a de multiples facettes, parmi lesquelles la capacité à imaginer, à s'intéresser..
Maltraiter un animal n'est pas le simple résultat d'un désordre mineur de la personnalité, mais le symptôme d'une perturbation mentale profonde.
Tout commence à l'école. La génération qui vient doit réfléchir à ce qu'elle va faire. Malheureusement, le système d'éducation actuel est pernicieux. Les notes, les classements, encouragent cette compétition absurde. L'école devrait se consacrer à promouvoir l'art de la rencontre. La rencontre avec les auteurs, avec les concepts, avec les cultures...
Le pouvoir voit sans déplaisir les frustrations et les colères engendrées par une vie sans espoir trouver un exutoire dans la frénésie des fins de match. Pendant qu'ils braillent on a gagné, les sans-emploi ne pensent pas à faire la révolution.
Oublions ces examens qui agissent comme des aimants pernicieux en orientant les efforts vers la "réussite".
En réalité l'éternité, c'est ici et maintenant.
Respecter autrui, c'est le considérer comme une partie de soi, ce qui correspond à une évidence si l'on accepte la définition : Je suis les liens que je tisse avec d'autres.
L'esprit n'est que l'aboutissement de l'aventure de la matière. Il n'a pas une origine autre que l'ensemble du cosmos.
Il est dans la nature même de notre espèce de vivre artificiellement.
Le premier obstacle est l'idée préconçue. Nous ne savons souvent voir que ce que nous sommes prêts à voir.
Il ne s'agit pas de refuser l'autorité du pouvoir, nous sommes par bonheur en démocratie, mais d'intervenir au quotidien, au difficile équilibre entre le désordre et les excès de l'ordre.
La richesse est dans la différence.
Les autres ne sont pas notre enfer parce qu'ils sont les autres ; ils créent notre enfer lorsqu'ils n'acceptent pas d'entrer en relation avec nous.
L'école est perçue comme un lieu où l'on vient emmagasiner du savoir, comme une épicerie où l'on vient chercher des victuailles. Ce savoir est catalogué, rangé dans des livres, à la façon dont les boites de conserve sont rangés sur des rayonnages.
Dans notre société occidentale, le discours des économistes s'exprime désormais seul, comme s'exprime seul en Iran le discours des ayatollahs.
Les instituteurs, les profs sont supposés tout savoir ; ils devraient être les interlocuteurs naturels, mais ils apparaissent comme les serviteurs du "système" ; ils ont eux-même un maître, le programme, personnifié par l'inspecteur. Ils sont les gardiens d'un troupeau qu'il faut faire entrer dans des enclos sucessifs, CM1, CM2, 6°, en évitant que trop de têtes ne se perdent en route.
Nous ne sommes en rien des objets soumis à quelque destin, mais des passagers conscients et mortels, agissant sur cette planète. Nous sommes des dépositaires et passeurs d'expériences, de savoirs, échangeant en projections leurs questionnements, leurs ambitions, leurs idées, rêves et idéaux, leurs luttes et combats pour avancer en résonances, par nos unicités partagées.
À partir du moment où l'on estime qu'il n'y a pas de hiérarchie entre les hommes, on ne peut accepter que les conditions de vie de certains soient misérables.
En fait le verbe croire se réfère à deux attitudes fort différentes : admettre la sincérité de celui qui s'exprime, ou admettre la véracité d'un fait. (...) Je peux croire en la sincérité d'un témoin et ne pas croire le contenu de son témoignage.
Le mépris est inacceptable. Mon engagement en faveur des exclus va dans ce sens. Tout homme a droit à une vie qui lui permette de se construire.
Vivre, pour un être humain, ce n'est pas seulement laisser agir les métabolismes que déroule notre organisme, c'est profiter de la conscience que nous avons d'être pour devenir une personne.
À deux reprises, j'ai donc défilé avec ma promo sur les Champs-Élysée. Je me souviens d'avoir éprouvé une certaine gêne, car j'avais lu la remarque d'Eintein : Pour marcher au pas, le cerveau est superflu, la moelle épinière suffit.
... le péché fondamental des religions : faire des adeptes qui ne posent plus de questions. L'attitude scientifique est exactement à l'opposé.
Sans l'homme, l'univers n'est qu'un continuum sans structure.
Je préfère, orgueilleusement, être celui qui devient "moi" en une longue marche dont le point de départ, s'il existe, a peu d'intérêt, dont seule importe la direction.
Songeons à la multiplication des objets inutiles et rappelons-nous de la réaction de Socrate qui se serait écrié en entrant dans une boutique : "Que de chose dont je n'aurai jamais besoin !" que dirait-il aujourd'hui en entrant dans un supermarché ?
Eduquer, c'est apporter du contenu à ces liens, c'est créer des réciprocités, c'est proposer à chacun d'être l'un des dépositaires du trésor collectif, d'être de ceux qui l'enrichiront, d'être aussi face à la génération suivante, un passeur de témoin.
Tout homme a droit à une vie qui lui permette de se construire.
Nous devons apprendre aux enfants à vivre ensemble, dans un milieu sans compétition. C'est à travers la rencontre de l'autre que nous nous formons. Sinon, nous ne sommes qu'un vulgaire tas de protons et neutrons.
Le seul critère de réussite d'une collectivité devrait être sa capacité à ne pas exclure, à faire sentir à chacun qu'il est le bienvenu, car tous ont besoin de lui.
La cité idéale est celle où tout est école.
L'objet de l'enseignement devrait être de susciter le goût pour la réflexion personnelle plus que de ratiociner, avec parfois une certaine cuistrerie, sur les théories des multiples écoles philosophiques.
L'école de demain ne servira plus à approvisionner les généraux en chair à canon ou les chefs d'entreprise en chair à profit ; elle aidera des hommes à se construire eux-mêmes au contact des autres.
Combien de siècles faudra-t-il pour admettre qu'attribuer un sexe à Dieu est un blasphème ?
Il y a, entre les jeux solitaires et les jeux à plusieurs, la même différence qu'entre la masturbation et le choc amoureux. Les premiers sont des exercices plus que des jeux.
Le déterminisme n'exclut pas la détermination.
Les enfants handicapés doivent, autant qu'il est possible, trouver leur place dans le système éducatif classique. Nous avons tous des handicaps, il n'y a pas d'homme parfait. Au même titre que chacun d'entre nous, ils font partie du tissu social et ont souvent des trésors de gentillesse et de sensibilité à partager.
Les cathédrales, les pyramides, la Joconde sont à tous les hommes. Pourquoi en serait-il autrement avec la nourriture et le pétrole ?
Le respect pour les créateurs est le baromètre des libertés.
Quelle belle école de l'hypocrisie et du mensonge que l'éducation religieuse !
On devient intelligent en se posant des questions et on commence à devenir idiot quand on a les réponses.
L'intolérance, auto défense du faible ou de l'imbécile, est certes une marque d'infantilisme, mais la tolérance, concession accordée par le puissant sur de lui, d'autres pas sont nécessaires qui aboutissent à "l'amour des différences".
Chaque membre de l'espèce a besoin des autres pour s'accomplir. Pour faire un homme, il faut des hommes.
Sans imagination il ne pourrait y avoir création.
Beaucoup plus profond, plus fondamental, est le besoin d'être unique pour être vraiment.