Images
La machine devrait être au service de ceux qu'elle aide, non au service des financiers qui s'en rendent propriétaires.
Albert Jacquard
La liberté n'est pas la possibilité de réaliser tous ses caprices ; elle est la possibilité de participer à la définition des contraintes qui s'imposeront à tous.
Exprimer une idée est une activité difficile à laquelle il faut s'exercer ; la télé supprime cet exercice ; nous risquons de devenir un peuple de muets, frustrés de leur parole, et qui se défouleront par la violence.
Paraphrasant Rimbaud, on peut alors admettre, non plus seulement comme lui, "Je est un autre", mais "Je suis une multitude".
Ils (les jeunes) sont à l'âge où la société devrait les accueillir à bras ouverts ; or elle se présente face à eux comme une forteresse bouclée, cadenassée...
La spécificité des hommes est leur capacité à comprendre que demain existera.
S'il n'existe qu'un seul univers, le nôtre, un principe créateur a forcément dû en régler les paramètres dès le début, pour qu'apparaissent la vie et la consciences.
Manifester son bonheur est un devoir ; être ouvertement heureux donne aux autres la preuve que le bonheur est possible.
La dignité de l'homme consiste à prendre en main son devenir, à choisir.
C'est la responsabilité du système éducatif d'apporter à chacun, oui, vraiment à chacun, quelles que soient ses possibilités intellectuelles apparentes, les moyens d'être une peu moins myope face au réel.
Lorsqu'ils chassaient le bison, nos ancêtres y allaient en groupe. C'est ensemble qu'ils pouvaient encadrer l'animal et ensemble qu'ils joignaient leurs efforts pour le capturer. Celui qui avait porté le coup final n'était pas le plus méritant.
Exister, c'est ne pas se confondre avec le milieu environnant, c'est être hétérogène, c'est être différent. Chaque couleur n'est elle-même que par le contraste avec la couleur qui lui fait face. Elle n'a de valeur que dans l'opposition.
Mon objectif, ce n'est pas de construire la société de demain, c'est de montrer qu'elle ne doit pas ressembler à celle d'aujourd'hui.
Celui qui tolère, se sent bon de tolérer, celui qui est toléré se sent doublement méprisé pour le contenu de ce qu'il représente ou de ce qu'il professe et pour son incapacité à l'imposer.
La solitude est à certains moments nécéssaire pour retrouver la cohérence de tous les matériaux qui se sont accumulés, pour renouer des fils, pour se préparer à de nouvelles rencontres.
Utiliser les maths comme outil de sélection est décidément une aberration. Sur quoi sélectionner alors ? direz-vous. La vraie question est : Pourquoi sélectionner ? Et je ne connais pas la réponse.
Nombreux sont les hommes nés au loin qui sont génétiquement plus proches de moi qu'un Français.
Est fanatique celui qui est sûr de posséder la vérité. Il est définitivement enfermé dans cette certitude ; il ne peut donc plus participer aux échanges ; il perd l'essentiel de sa personne. Il n'est plus qu'un objet prêt à être manipulé.
Dieu est innocent de la toute-puissance dont on a voulu l'accabler.
Il faut accorder la parole aux musulmans les plus ouverts et ne pas s'enfermer dans une définition unique. Un extrémiste chrétien ne vaut pas mieux qu'un islamiste.
Passer des paroles aux actes, ce sera l'une des tâches de la génération qui commence à prendre les commandes. Espérons qu'elle saura sans tarder sortir collectivement de l'enfance.
Etre scientifique, c'est oser tutoyer l'Univers.
Notre richesse collective est faite de notre diversité. "L'autre", individu ou société, nous est précieux dans la mesure où il nous est dissemblable.
Etre conscient que demain existera et que je peux avoir une influence sur lui est le propre de l'homme.
Le cerveau n'est pas une bibliothèque que l'on remplit. A quoi sert de l'encombrer du contenu d'une encyclopédie si l'on est capable d'aller retrouver dans celle-ci les informations nécessaires.
Sur le Titanic en train de sombrer, est-il raisonnable de consacrer beaucoup d'efforts et d'intelligence à obtenir une meilleure cabine ?
Réfraction, gravitation, il existe des lois qui nous font penser que le monde est cohérent.
Nous avons voulu dominer le monde qui nous entoure ; notre succès est tel que nous nous retrouvons objet de nos propres pouvoirs.
Oublions le mot "vérité", privilégions le mot "authenticité".
Que l'évolution soit poussée par le passé ou tirée par le futur, c'est avec l'homme et ses techniques que l'univers devient intelligent.
Le (QI) n'est que la résultante de l'accumulation de mesures dépourvues de liens entre elles. Mais le plus grave danger du QI est de donner l'illusion, étant un nombre de mesurer une réalité objective, caractérisant notre personnalité.
Comprendre ne peut être qu'une longue construction ; dire que l'on n'a pas compris, c'est faire preuve d'une vive intelligence. Comprendre qu'on n'a pas compris, c'est ce qu'il y a de plus difficile à admettre.
La vie, ce concept mystérieux, est ramenée à la présence d'ADN. Il n'y a plus de frontière entre matière animée et inanimée. Tout n'est qu'une question de degré de complexité.
Il est nécessaire que la morale d'un peuple soit décidée par le peuple lui-même ; d'où le besoin d'une nouvelle forme de démocratie : la démocratie de l'éthique.
Darwin préconisait de faire disparaitre les lois et les coutures qui empêchent les plus capables de réussir.
Le rôle de l'école est de préparer les enfants à mettre en place et à faire vivre cette société de l'échange, dont les principales productions seront des richesses non marchandables, échappant par conséquent aux raisonnements des économistes : santé, éducation, culture, justice...
La compétition est le contraire du sport. Le sport, c'est le bonheur de se servir de son corps pour jouer, pour courir, pour développer ses capacités. L'émulation entre les hommes est saine, la compétition, elle, ne l'est jamais.
Paul Valéry fait remarquer que l'histoire des hommes donne des exemples de tout et ne peut, par conséquent, donner de leçon sur rien.
... une drogue est au bonheur ce que la masturbation est à l'amour : une fermeture sur soi-même, nécessaire à certaines périodes, qui devient appauvrissante si elle coupe le contact avec le monde extérieur.
Je crois à la nécessité du rapport à l'autre non seulement pour être heureux, mais bien plus fondamentalement pour être conscient.
L'autre me vaut, j'ai à lui dire merci.
L'autre est différent, certes. Il ne s'agit pas de nier cette différence, ou de prétendre l'oublier, mais d'en tirer parti. Car la vie se nourrit de différences ; l'uniformité mène à la mort.
Solitude : c'est le même mot pour deux situations opposées, la solitude subie, la solitude désirée.
Être heureux, c'est se savoir beau dans le regard des autres.
Seule peut-être la création est un acte solitaire mais aussi constructif.
La mise en garde est claire : l'humanité doit d'abord se méfier d'elle-même.