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Quelque chose de plus fort que l'homme est en l'homme, qui le mène par des sentiers qui semblent incohérents. Bienheureux pourtant, sont ceux qui y marchent : "Ce qui est nuit pour les êtres est un jour où marchent les clairvoyants qui se sont surmontés eux-mêmes", dit la Bhagavad Gîtâ.
Alexandra David-Néel
Chacun, en matière de jouissance, a son point de vue spécial.
A l'origine de toute connaissance, nous rencontrons la curiosité ! Elle est une condition essentielle du progrès.
Tout événement procède de causes, il n'y a donc lieu d'accuser aucune divinité ni de récriminer contre ce qui est et qui ne pourrait pas ne pas être.
Les êtres ont droit au bonheur, si l'on peut parler de droit ici. Je veux dire qu'ils ont l'instinct du bonheur comme ils ont celui de manger, car qu'est-ce que le bonheur sinon la satisfaction, d'un besoin de notre organisme, besoin matériel ou mental.
Il fait froid et triste quand on demande aux êtres de vous être un soutien, de vous réchauffer, d'alléger le fardeau de misère inhérente à toute existence. Nul d'eux n'a réellement le souci de le faire, nul d'eux ne le peut vraiment. C'est en soi qu'il faut cultiver la flamme qui réchauffe, c'est sur soi qu'il faut s'appuyer.
On devrait se marier entre compagnons d'enfance.
Il ne faut pas vouloir du bien aux gens en dépit d'eux et contre leur volonté. Chacun sait, mieux que personne, ce qu'il lui convient.
L'amour, s'il donne de l'esprit aux filles, rend stupide les garçons.
Toutes les inventions jolies et charmantes pour ceux qui ont les moyens d'en jouir valent-elles, vraiment, la somme de misère et de souffrance que nos civilisations produisent ?
Le mystère ne doit pas être approché, si l'on veut que son sortilège subsiste.
Les grands destins sont toujours des destins de grands égoïstes. Et quand ces destins sont accomplis, ils se changent en phares puissants qui nous éclairent.
Ne cours jamais te prodiguer au-dehors avant de t'être donner audience à toi-même. Comment voudrais-tu que les autres s'intéressent à une créature qui ne trouve pas en elle de quoi jouir de sa propre société ?
Souffrir est absurde et laid. Toute souffrance est un désordre... Mieux vaut s'accommoder des choses ou les briser que de pleurer à la lune. Est-il besoin, pour un homme, d'avoir une compagne effacée, sentimentale et sans volonté, pour être heureux ?
C'est en soi qu'il faut cultiver la flamme qui réchauffe. C'est sur soi seul qu'il faut s'appuyer.
Il faut compter avec la stupidité des hommes en attendant qu'elle soit vaincue.
La vie en agit souvent à l'égard des hommes comme on le fait des animaux. Les tourmentant trop pour qu'ils vivent, et trop peu pour qu'ils meurent.
Il y a deux raisons qui font qu'un homme s'abstient de mal faire : la première est qu'il est supérieur à l'idée de faire le mal, l'autre, qu'il est incapable de le commettre, par bêtise, faiblesse ou tout autre cause.
Le monde est une parabole, une énigme. Et la multitude voit, et la foule entend ; mais en vain.
Nos idées est-ce qu'elles sont jamais nôtres autrement que par adoption ?
Il est rationnel, étant donné notre conception de l'individu et de l'univers, que le désir se manifeste en nous. L'arracher de vive force, en torturant notre chair et notre âme, c'est rompre l'harmonie.
Ce que l'on gagne est à soi et l'on a le droit d'en disposer.
La faiblesse de nos sens ne permet à chacun de nous que de prendre conscience d'une partie bien minime du monde.
Sitôt que l'on demande quelque chose à autrui, que l'on espère quelque chose de lui, la déception vous guette.
Les êtres sont ce qu'ils sont, ils vont là où les poussent des causes inconnues, venant de périodes infiniment lointaines. Ils se débattent, parfois, mais le courant puissant les entraîne quand même...
Nous sommes absurdes de trouver mauvais que tel être cherche son bonheur de telle manière qui correspond à l'étoffe dont il est fait. Les vieux principes, la hiérarchie des pensées et des actes, toute l'échelle du Bien et du Mal nous tient trop encore et les plus affranchis d'être nous ne peuvent guère se défendre de jauger selon leur catalogue propre les gestes d'autrui.
On est toujours, pour une part l'artisan de ses ennuis. J'ai manqué de vaillance, de fierté. Je me suis laissée aller quand il aurait fallu me redresser et retourner à la lutte avec, dans le coeur, cette bravoure intime sans laquelle il n'est pas de vraie joie.
Ne dis pas "Dieu est trop loin de moi", cherche-le là où il se trouve. La communion de ton âme avec la divinité est possible.
Que chacun suive en tout, partout et toujours l'impulsion de sa nature bornée ou géniale, quelle qu'elle soit. Alors, seulement, l'homme saura ce que c'est que vivre, au lieu de mépriser la vie sans jama
La paix dans l'agnosticisme, la sérénité dans l'incroyance est un plus haut abri à l'usage d'esprits plus raffinés.
Ici, tous les Européens subissent l'étrange fascination. On dit le "Tibet" à voix presque basse, religieusement, avec un peu de crainte.
Dans l'état du triomphe on peut goûter une jouissance d'orgueil telle, qu'elle donne l'illusion du bonheur. Mais cette surexcitation passagère est loin de la vraie et pure joie qui nous monte, au coeur quand nous sommes seuls.
Que pourrait la volonté d'une minute contre la volonté accumulée de longs siècles.
Le calme, la quiétude, sont choses qui dépendent plus des dispositions intérieures de l'esprit que des circonstances extérieures et l'on peut les goûter même au milieu d'une apparente agitation.
Ce qu'il faut chercher et trouver c'est la douceur sereine d'une inébranlable paix.
Les vrais compagnons, ce sont les arbres, les brins d'herbe, les rayons du soleil, les nuages qui courent dans le ciel crépusculaire ou matinal, la mer, les montagnes. C'est dans tout cela que coule la vie, la vraie vie, et l'on n'est jamais seules quand on sait la voir et la sentir.
Il faut être bien fort et bien maître de soi, pour pénétrer dans tous les coins de la pensée humaine.
Il fait froid, parce que l'on regarde là où il n'y a pas de chaleur.
L'obéissance, c'est la mort. Chaque instant dans lequel l'homme se soumet à une volonté étrangère est un instant retranché de sa vie.
Il faut se garder de vouloir uniformiser les mentalités.
La vie est une courtisane séduisante dont le coeur est aussi faux que son visage fardé. On peut s'en amuser, c'est une jolie maîtresse mais il faudrait être fou pour lui livrer son coeur.
Le désir est une source de trouble et de souffrance...
Intellectuel n'est pas toujours synonyme d'intelligent.
Mieux vaut s'accommoder des choses ou les briser que de pleurer à la lune.
Le bouddhisme place sur le même rang les êtres d'intelligence et de vertu égale, sans se préoccuper de leur sexe.
Il fait triste et froid quand on demande aux êtres de vous être un soutien.
Souviens-toi que la douleur élève les âmes vraiment grandes et que ce n'est que le vulgaire qu'elle rend méchant.
Tout est vain sauf la bonté.
Le sage n'attend rien, n'espère rien ; il évite donc les déceptions et toute occasion de murmure et de trouble.
Mon petit bien cher, je suis née une sauvage et une solitaire et ces dispositions ont crû tout le long des ans que j'ai vécus. Je leur dois des joies que je n'aurais jamais connues sans elles.