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Un soir, j'interrogeais dans le zinc d'un bistrot Mon visage lassé de me masquer sans cesse. Et Socrate m'a dit, de sa voix de sagesse : "O mon fils, connais-toi toi-même, mais pas trop."
Alexandre Arnoux
Je fais un noeud à mon mouchoir pour me rappeler que j'existe.
Il existe une euphorie du mal, aussi ouatée, aussi paisible, aussi délicate que celle de la vertu et de la charité, mais moins fade sans doute et relevée d'un certain piment.
La victoire s'use par ses excès ; on ne réussit véritablement qu'à force de patientes défaites.
Ne vieillis que dans la plus faible mesure. Il s'agit de mourir jeune.
Ne te plains pas. Brebis bêlante attire le loup.
L'état d'innocence contient en germe tout le péché futur.
La providentielle peau de banane : toujours prête à son office sournois de rompeuse de membres de luxatrice d'articulations.
La guerre étant, chacun le sait, la forme collective et violente de la conversation.
Connais-toi toi-même, mais pas trop.
Qui t'autorise à parler de l'absurdité d'un monde auquel tu ne peux comparer nul autre ? Existe-t-il donc une absurdité absolue ?
Ne méprise personne : cet insignifiant mal habillé est un grand savant, cet infirme a parcouru le monde, ce vulgaire est un héros.
La sérénité est comme l'oiseau : si tu la laisses s'envoler tu auras du mal à la rattraper.
Que deviendrait la Police, si l'innocence l'intimidait ?
La vérité, frappée d'un éclairage intolérant et d'une intensité partiale, devient mensonge.
Tant qu'il y a une étincelle, il y a une espérance de brasier.
Ne permets pas que les apparences te dupent, que les conventions t'embrigadent. Demeure fort. Ne vieillis que dans la plus faible mesure. Il s'agit de mourir jeune.