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Je sentis alors combien nous habitons nos secrets de famille avant de les voir avec un peu de netteté. Chaque lignage semble posséder sa part d'angles morts. Sans doute sont-ils même le meilleur ciment de nos clans, tout en les détruisant.
Alexandre Jardin
L'ambition d'aimer sans blesser est vaine.
Sans invention, l'amour ne tient aucune de ses promesses.
On se sacre adulte soi-même, comme un grand, en prenant la couronne sans attendre qu'on vous la pose sur la tête.
Quand la réalité exagère et que le déshonneur rôde, ne reste plus que l'oxygène de la négation ; ou plutôt le retrait de soi. Cette forme de suicide provisoire.
Aimer est la seule activité qui fasse de nous des mieux que nous.
La grande question qui accaparait les maîtres et les élèves n'était pas comment se faire aimer ? - interrogation qui semblait obnubiler le monde des droitiers -, mais comment aimer ?
Qui me prend pour un cinglé n'a pas vraiment aimé. Les fous sont ceux qui oublient de l'être par amour.
L'important, en littérature comme en cinéma, c'est de dire des choses graves avec légèreté.
Là où la peur n'est plus un frein, tout est possible, surtout ce qui ne l'est pas.
Combien d'amoureux ordinaires aurait-il fallu fondre ensemble pour arriver à un tel amant ?
La véritable maturité n'est-elle pas de s'enfanter chaque jour.
Au fond, la satiété tue ce qu'il y a de jeunesse en nous. Et si le bonheur aigu c'était ça ? Ne plus jamais dire non à sa curiosité aux aguets. Faire la guerre aux négations du siècle et sonner la charge contre les désagréments du réalisme.
Il faut que la société se mette à aider l'école plutôt que de lui demander de la réparer.
Tout ce qui n'était pas immédiat lui paraissait interminable. Le plaisir était sa frénésie, la rapidité son tempo. Sans s'essouffler, elle bondissait vers ses appétits, voulait posséder chaque seconde.
Au fond, un grand amour c'est une habitude dont on raffole. Un accident régulièrement sublime.
Il y a toujours une part de délation dans une vérité qui s'exprime.
Vivre signifie enfourcher un destin, aimer est pour nous synonyme de se projeter dans des amours vertigineuses. Le normal est notre hantise, l'exorbitant notre mesure, et notre ridicule vanité.
Si nous ne sommes pas coupables des actes de nos pères et grands-pères, la révolution nous a légué cette avancée, nous restons responsables de notre regard.
On a presque toujours tort de prêter des pensées aux autres : ils ne sont plus alors que le reflet de nos effrois.
On ne peut aimer les siens et s'en faire aimer qu'en vérité ; le reste n'est qu'habillage et amour friable.
Peut-être que murir, justement, c'est accepter de vivre dans l'étau de nos contradictions. Et de trahir jusqu'à ses plus proches pour ne pas se trahir à son tour.
L'ordre social n'est qu'une pantomime, un théâtre hasardeux, et que la position de chacun n'est qu'affaire de distribution.
Pour lui, aimer c'était aussi, et peut-être surtout, soulager l'autre de ses croyances, du tracas d'exister, lui permettre de s'évader de ses peurs, le soigner de façon indirecte.
La passion dégrade, la tendresse et la confiance généreuse élèvent les coeurs, les civilisent.
Les baisers, il faut les rêver, les attendre...
Un mariage solide est une entreprise bien friable.
Aimons-nous des être réels ou bien l'opinion que nous nous faisons d'eux ?
La beauté d'une femme n'est pas d'apparence mais bien dans l'intensité d'optimisme qu'elle met à exister. Qu'est-ce qu'un sein parfait au regard d'un fou rire ? Un beau cul n'est rien comparé à l'attrait d'une nature vorace.
J'aimerais bien me contenter d'une histoire normale, apprendre à me résigner comme toutes les femmes, sagement, mais je ne sais pas. Je veux un amour considérable sinon rien.
On ne se doit qu'à l'enfant qu'on a été.
Ce serait formidable si l'on s'autorisait à dire la vérité de ce que l'on sent, comme des gamins.
Personne sur le plateau de télévision n'eut la grossièreté de lui demander mais au fait, un directeur de cabinet de Pierre Laval, ça faisait quoi exactement de ses journées en 1942 ? Notamment les 16 et 17 juillet ?
Le hasard est un artiste.
Si toutes les catastrophes permettaient à un amour fou de naître, alors je raffolerais les décombres ! La vie n'a pas le droit d'être décevante.
Ce n'est pas parce que les choses sont impossibles qu'il faut les accepter.
Quel plus joli parfum une femme peut-elle porter que celui de la peau de son amant ?
Le sublime il est vrai présente l'inconvénient d'être peu crédible.
La criminalité de masse reste par définition le fait d'hommes éminemment moraux. Pour tuer beaucoup et discriminer sans remords, il faut une éthique.
Pour se préserver de l'autre, il n'y a toujours pas de préservatif efficace.
Imaginez que vous vous donnez soudain le droit d'être furieusement heureux.
Plus il avançait vers l'homme qu'il rêvait d'être, plus l'amour lui était apparu comme l'art de délivrer une femme de ses cages intérieures, des pièges qui l'empêchent de s'élancer vers elle-même.
La passion à perpétuité, c'est une idée d'adolescent. La passion n'a pas grand chose à voir avec l'amour.
Ma décision lui parut assez déraisonnable pour être sage.
Tous se contentent de conquérir une femme qui surgit dans leur existence ; mais reconquérir la sienne après quinze ans de mariage ? Aucun séducteur imaginaire de renom ne s'y risque.
Seuls les moutards sont de grands hommes. Ils ne font pas de grandes choses mais leur regard rend les choses grandes.
Le besoin de sécurité asphyxie l'âme.
Le coeur n'a-t-il pas ses raisons qui se moquent de la raison ?
La seule réalité n'est-elle pas celle des sentiments ?
Qui dit que je suis fou, ne l'a jamais été d'amour.
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