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Une vie simple passe par de petites habitudes qui visent à simplifier l'existence plutôt qu'à la remplir.
Alexandre Jollien
On a de plus en plus tendance à exclure le différent, l'inutile, l'étranger, l'autre.
Grandir n'est pas s'enrichir de quelque chose de nouveau, mais découvrir ce que l'on a déjà à l'intérieur.
Georg Christoph Lichtenberg dit un jour : L'Américain qui le premier a découvert Christophe Colomb a fait une fâcheuse découverte. La mienne fut délicieuse.
Très vite, j'eus l'intuition qu'en fuyant le handicap, on s'isole. Il est là, il faut l'accueillir comme un cinquième membre, composer avec lui. Pour ce faire, la connaissance de ses faiblesses me semble primordiale.
Accepter que nous ne guérirons peut-être jamais de nos carences ni de nos plaies, assumer que les coups du passé peuvent hanter une âme pour nous ouvrir aux dons du jour et, pourquoi pas, les partager. Voilà à peu près tout ce que nous pouvons faire !
La blessure fondamentale de mon existence réside tout de même dans ce manque d'affection, et je ne puis taire que la distance procède de la maltraitance lorsqu'elle n'est pas naturelle, souple.
Qui est le plus respectueux : le contrôleur qui exige le paiement, ou celui qui, par pitié, renonce à son devoir ?
Je pense que le mépris est tonique comme disait Balzac... En revanche, la pitié, par sa fadeur, anesthésie.
On ne se réduit pas à ce que l'on a fait ni à ce que l'on a été.
Je m'interroge souvent quand j'agis avec les autres, lorsque je suis avec des proches ou des moins proches : Est-ce que je tends au bien ou est-ce que je veux plaire à l'autre ?
En reconnaissant que subsiste en moi un manque, je m'ouvre réellement au présent.
Tout ce que l'on croit savoir sur la réalité, ce ne sont que des étiquettes qui la figent.
Ce qui accroît la souffrance, et crée le manque, c'est la comparaison.
Ma raison lutte sans cesse contre mon affectivité. Je dois tout de même reconnaître que parfois, j'aime mes quintes passionnelles et qu'avec volupté je me soumets à leur esclavage. Après tout, ne viennent-elles pas pimenter une existence, cacher un vide ?
Rien n'est grave, puisque tout est grave.
La simplicité, c'est bien davantage que l'acceptation de soi. C'est être avec soi, avec une infinie bienveillance.
Nul besoin de s'appeler Bouddha, ni d'avoir tenu la posture du cobra tous les mardis soir, pour prendre conscience que rien n'est sûr, sinon la mort.
Ce qui nous sauve, c'est de savoir que l'on ne peut pas guérir de ses blessures mais que l'on peut vivre avec, que l'on peut cohabiter avec elles sans qu'il y ait nécessairement de l'amertume.
Faire, c'est fabriquer de nouvelles choses. Agir, c'est être les deux pieds sur terre et avancer, sans vouloir construire à tout prix du neuf.
La douceur de la vie dans sa simplicité la plus pure rappelle qu'il faut profiter d'elle envers et contre tout. La vie n'était plus une rivale, mais une alliée. Alliée exigeant, sévère, mais alliée tout de même.
Rencontrer l'autre, c'est se reposer un peu de soi.
Je suis déterminé à devenir ce que je suis avec une infinie patience.
Ne pas compliquer les choses. Ne rien surajouter quand les difficultés apparaissent. Sans les nier, il s'agit de retourner au réel, de voir que l'imaginaire, comme un cheval, s'emballe et empire la situation.