Images
L'ennui est la grande maladie de la vie ; on ne cesse de maudire sa brièveté, et toujours elle est trop longue, puisqu'on n'en sait que faire.
Alfred de Vigny
On parle de la foi. Qu'est-ce, après tout, que cette chose si rare ? - Une espérance fervente. - Je l'ai sondée dans tous les prêtres qui disaient la posséder et n'ai trouvé que cela. - Jamais la certitude.
Le théâtre n'a jamais été en Angleterre qu'une mode des hautes classes ou une débauche du bas peuple.
L'existence du soldat est, après la peine de mort, la trace la plus douloureuse de barbarie qui subsiste parmi les hommes.
On étouffe les clameurs, mais comment se venger du silence ?
Je me jetai à la nage et j'abordai dans la nuit, l'Océan, notre vaisseau, ma flottante prison.
Notre nation est légère et taquine. Elle ne veut laisser tranquille aucune supériorité.
Les noms de baptêmes sont faits pour être dits par ceux qui nous aiment, et pour être inconnus à ceux qui n'aiment pas.
Le coeur a la forme d'une urne. C'est un vase sacré tout rempli de secrets.
Il faut surtout anéantir l'espérance dans le coeur de l'homme. Un désespoir paisible, sans convulsions de colère et sans reproches au ciel, est la sagesse même.
L'ennui est la maladie de la vie. On se fait des barrières pour les sauter.
Une petite tour, poudrière et arsenal, appartenant à l'artillerie à pied, et remplie de barils de poudre, d'armes et de munitions de guerre.
Il nous regarde encore, ensuite il se recouche, - Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche, - Et, sans daigner savoir comment il a péri, - Refermant ses grands yeux, meurt, sans jeter un cri.
Trois heures cependant ont lentement sonné ; La voix du temps est triste au coeur abandonné ; Ses coups y réveillaient la douleur de l'absence.
En poésie, en philosophie, en toute littérature, quand on n'a pas le temps de penser et d'écrire, on est perdu. Il faut avoir le temps de rêver.
Le moins mauvais gouvernement est celui qui se montre le moins, que l'on sent le moins et que l'on paye le moins cher.
La réserve et la dignité de caractère servent donc à grandir un homme, et, quand un peu de talent le met en lumière, lui donnent une assez haute position.
La presse est une bouche forcée d'être toujours ouverte et de parler toujours. De là vient qu'elle dit mille fois plus qu'elle n'a à dire, et qu'elle divague souvent.
J'étais indépendant d'esprit et de parole, j'étais sans fortune et poète, triple titre à la défaveur.
Le canon me semblait la voix de Bonaparte ; et, tout enfant que j'étais, quand il grondait, je devenais rouge de plaisir.
La Raison parle, mais l'Amour chante.
Rien n'occupera plus vos coeurs désenchantés, Que des rêves d'amour bien vite épouvantés, Et le regret lointain de ces fraîches années Qu'un souffle a fait mourir, en moins de temps fanées...
Exempt de tout fanatisme, je n'ai point d'idole. J'ai lu, j'ai vu, je pense et j'écris seul, indépendant.
A voir ce que l'on fut sur terre et ce qu'on laisse, Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse.
La perfection de Bouddha est plus belle que celle du christianisme parce qu'elle est plus désintéressée.
Je vis deux yeux bleus, démesurés de grandeur, admirables de forme.
Que j'ai honte de nous, débiles que nous sommes !
J'ai mis sur le cimier doré du gentilhomme - Une plume de fer qui n'est pas sans beauté.
Etre vaincu parfois. Etre soumis jamais.
Il se courbe à genoux, le front contre la terre ; - Puis regarde le ciel en appelant "Mon Père !" - Mais le ciel reste noir et Dieu ne répond pas.
Pythagore a dit le premier : Mon ami est un autre moi-même. N'est-ce pas dire : Aime ton prochain comme toi-même.
On m'apprit l'école du soldat et l'école de peloton de manière à exécuter les charges en douze temps, les charges précipitées et les charges à volonté, en comptant ou sans compter les mouvements...
Nous marcherons ainsi, ne laissant que notre ombre - Sur cette terre ingrate où les morts ont passé ; - Nous nous parlerons d'eux à l'heure où tout est sombre, - Où tu te plais à suivre un chemin effacé.
La vie est une tempête, mon ami ; il faut s'accoutumer à tenir la mer.
Maladie terrible qui se saisit surtout des âmes jeunes, ardentes et toutes neuves à la vie. Ce mal, c'est la haine de la vie et l'amour de la mort ; c'est l'obstiné suicide.
Tout homme a vu le mur qui borne son esprit.
Je ne peux plus lire que les livres qui me font travailler. Sur les autres, ma pensée glisse comme sur du marbre. - J'aime à labourer.
L'honneur, c'est la poésie du devoir.
Je n'aime pas les prisoniers ... ; on se fait tuer.
Le fort fait ses événements, le faible subit ceux que la destinée lui impose.
Dieu ! que le son du cor est triste au fond des bois !
L'Homme a toujours besoin de caresse et d'amour. - Il rêvera partout à la chaleur du sein.
Hélas ! je suis, Seigneur, puissant et solitaire.
L'honneur, c'est la conscience, mais la conscience exaltée. C'est le respect de soi-même et de la beauté de sa vie portée jusqu'à la plus pure élévation et jusqu'à la passion la plus ardente.
... Le juste opposera le dédain à l'absence. - Et ne répondra plus que par un froid silence - Au silence éternel de la Divinité.
L'amour est une bonté sublime.
Tous les tableaux humains qu'un Esprit pur m'apporte - S'animeront pour toi quand devant notre porte - Les grands pays muets longuement s'étendront.
Je ne l'écoutai pas, quoiqu'il s'échauffât pour me démontrer la supériorité du fantassin sur le cavalier.
Roncevaux ! Roncevaux ! dans ta sombre vallée - L'ombre du grand Roland n'est donc pas consolée ?
L'humanité fait un interminable discours dont chaque homme illustre est une idée.