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Les plus grands menteurs sont ceux qui disent Je ne mens jamais. Ensuite, ils font d'énormes mensonges et ne se font jamais prendre !
Alice Ferney
Connaître l'autre c'est avoir saisi le rêve intérieur qu'il fait de lui-même, pas seulement avoir vu qui il se figure être, mais savoir qui il aspire à devenir.
L'estampille de la raison contrecarre nos fantaisies, nos élans se brisent, eux qui pourtant ne sont pas folie mais gaieté.
Il est rare et difficile de ne penser à rien.
C'était une femme qui avait souffert de l'amour sans se laisser tomber dans le puits du chagrin.
Il faut tant d'élan en soi, tant de passion énergique pour conduire un enfant vers l'homme ou la femme qu'il promet.
J'ai remarqué que les gens en général se jugent plutôt laids et intelligents que beaux et stupides.
Les femmes sont déjà à penser l'éternité d'un don quand les hommes sont encore à le conquérir.
Les enfants, c'est le bonheur et la faiblesse des femmes. C'est par là seulement qu'on peut les abattre.
Sommes-nous donc si seuls, et même lorsque nous sommes aimés, qu'un désir nouveau nous transporte de joie ?
Les choses dites sont moins incertaines que celles qui ne le sont pas.
Converser est un art qui réclame la liberté et l'impulsion d'un silence initial.
C'est ainsi que l'on se fabrique des secrets : pour garder le présent au passé.
La famille ça se porte sur le dos du matin au soir de la vie.
Je fais la guerre pour ne plus jamais la faire.
C'est bien le coeur qui nous tient debout, mais pas parce qu'il bat, simplement parce qu'il aime.
Il y a comme cela des femmes qui sourient quand elles mordent.
Ce qu'on garde pour soi meurt, ce qu'on donne prend racine et se développe.
On ne tue pas un être sensible comme on briserait un objet. Il existe parmi les hommes des barbares qui aiment verser le sang, des brutes qui assouvissent sur les bêtes un besoin de tuer. On ne peut plus l'autoriser. De tels actes relèvent du crime.
Oui, pensa-t'elle, la vieillesse peut servir à cela, donner sa bienveillance, parce qu'on n'attend plus avec impatience et colère des choses, qui, ne venant pas, nous rendent hargneux envers ceux qui les ont.
La cohabitation dans un espace clos d'un homme et d'une femme relève du miracle.
Les femmes sont si dures quand elles croient ne plus aimer.
Elle protesta : On n'épouse pas toutes les personnes que l'on aime. Puis continua : Aimer et se marier, c'est bien différent. Aimer ne suffit pas. Il n'ajoutait rien à ces évidences qu'elle alignait.
Celui qu'on aime n'a pas forcément toutes les qualités. Je ne vois pas pourquoi il les aurait.
Le secret est l'écrin du bonheur.
La confiance en soi est une chose presque sexuelle.
Il arrive que l'on précipite ce que l'on craint plutôt que d'avoir à le redouter.
La résonance des événements d'une vie sur l'avenir est le plus souvent une énigme.
Je crois que les oeuvres d'art ont cette vocation de lutter contre la mélancolie : c'est de là qu'elles viennent et c'est là qu'elles retournent.
En entrant dans l'église au bras de son fils, Valentine dérangeait les ombres bien ordonnées de sa vie. Depuis le baptème de ses enfants, c'est la première fête qu'elle célèbrait dans une église.
Nous sommes tellement remplis de mots qu'il nous faut absolument parler : comme s'ils étaient des oiseaux à libérer, comme s'il fallait faire le vide avant de laisser venir en nous d'autres mots.
Tout prête à pleurer, si on ose, le bonheur autant que le malheur, l'union et la rupture, l'amour et le désamour. Les larmes sont notre lot. La finitude de toute chose, on ne s'y fait jamais.
J'ai l'impression d'être fatiguée de malheur. Je me sens aussi vieille que ma tristesse.
La vie est pleine de nuages. Et nous sommes à l'intérieur des nuages. Et parfois c'est si noir que le noir vient en nous.
Les caresses sur une jeune fille sont de l'alcool sur un petit feu.
Une voix peut vous habiter, se loger au creux du ventre, en plein dans la poitrine, au bord de l'oreille, et harceler ce qui en vous est le besoin d'amour, l'attiser, le soulever comme le vent la mer. Est-ce que j'aime une voix ?
Est-ce que les pleurs ne sont pas les derniers mots de l'amour ?
Alors elle sut qu'elle était capable de les porter tous, Henri et les enfants, de leur faire surmonter peu à peu l'absence et la douleur.
Les gens appellent imagination la douleur de l'autre qu'ils n'éprouvent pas eux-mêmes. Autant dire qu'on est seul, séparé, adverse.
On peut emmêler sa vie à des oeuvres. Ce que l'on vit rencontre ce que l'on regarde, ou ce qu'on lit vient s'entrelacer dans la trame des perceptions réelles.
La passion déteste tout ce qui n'est pas la passion.
Les mots, quel mensonge ils tricotaient, l'air de rien, avec leur bonne volonté.
La vie est une traversée et l'amour est le capitaine.
On a beau croire le contraire, la joie se partage moins que le malheur.
Le deuil, cette traversée du passé dans l'abolition de l'avenir et l'engloutissement de l'instant...
On se sépare deux fois, une première fois quand l'amour est mort, une seconde quand un sentiment renaît.
Un amour adultère et un amour conjugal sont comme deux jumeaux que la vie n'a pas pareillement comblés.
Une année, celle de ses vingt ans, Valentine fût officiellement fiancée, religieusement mariée, bourgeoisement installée, douloureusement accouchée. Sa vie commençait à être ce qu'elle se devait d'être.
L'horloge des femmes et celle des hommes dans l'amour n'ont pas les mêmes aiguilles.
L'amour repose souvent sur un malentendu. Nous avons un vrai pouvoir de fantasmer le réel...