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(La Poésie) doit se faire peuple.
Alphonse de Lamartine
Il est ouvert, il fume encore - Sur le sol, ce profond dessin.
Naître avec le printemps, mourir avec les roses : - Sur l'aile du zéphyr nager dans un ciel pur ; - Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses, - S'enivrer de parfums, de lumière et d'azur ; - ... - Voilà du papillon le destin enchanté.
O temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices ! - Suspendez votre cours : - Laissez-nous savourer les rapides délices - Des plus beaux de nos jours !
Pourquoi pour la justice ai-je aimé de souffrir ?
Le passé, l'avenir, ces deux moitiés de vie dont l'une dit jamais et l'autre dit toujours.
On s'arrête, on s'assied, on voit passer la foule.
Voyager pour chercher la sagesse, était un grand mot des anciens ; ce mot n'était pas compris de nous ; ils ne voyageaient pas pour chercher seulement des dogmes inconnus et des leçons des philosophes, mais pour tout voir et tout juger.
Heureux le sort caché dans une vie obscure !
Toi qui dis aux forêts : Répondez au zéphyre ! Aux ruisseaux : Murmurez d'harmonieux accords ! Aux torrents : Mugissez ! à la brise : Soupire ! A l'océan : Gémis en mourant sur tes bords !
Honte à qui peut chanter pendant que Rome brûle, - S'il n'a l'âme et le coeur et la voix de Néron.
Le monde est un livre dont chaque pas nous tourne une page ; celui qui n'en a lu qu'une, que sait-il ?
Il y a plus de génie dans une larme que dans tous les musées.
La fleur dort sur sa tige, et la nature même Sous le dais de la nuit se recueille et s'endort.
Ma patrie est partout où rayonne la France, - Où son génie éclate aux regards éblouis ! - Chacun est du climat de son intelligence ; - Je suis concitoyen de toute âme qui pense : - La vérité, c'est mon pays.
La critique est la puissance des impuissants.
Dieu se manifeste toujours au moment précis où tout ce qui est humain est insuffisant, où l'homme confesse qu'il ne peut rien pour lui-même.
La vie est ton navire et non pas ta demeure.
Nous embarquions beaucoup d'eau : nous ne pouvions suffire à la vider aussi ivte qu'elle nous envahissait.
Vous marchez sur une cendre à peine refroidie, et vous ne croyez déjà plus aux volcans !
Enlacé dans tes bras, quand tu me dis : Je t'aime ; Quand mes yeux enivrés se soulèvent vers toi, Nul mortel sous les cieux n'est plus heureux que moi !
L'oubli seul désormais est ma félicité. Mon coeur est en repos, mon âme est en silence ; Le bruit lointain du monde expire en arrivant, Comme un son éloigné qu'affaiblit la distance.
Borné dans sa nature, infini dans ses voeux. L'homme est un Dieu tombé qui se souvient des cieux.
Je marche dans la nuit dans un chemin mauvais, ignorant d'où je viens, incertain où je vais.
Un nuage sur l'âme couvre et décolore plus la terre qu'un nuage sur l'horizon. Le spectacle est dans le spectateur.
Voilà l'enfant des chaumières Qui glane sur les bruyères Le bois tombé des forêts.
La démocratie a dit à tout Français en âge de raison, en condition d'intelligence et de moralité appréciables : tu participeras au droit, à l'exercice du droit social.
L'oeil ébloui se perd dans leur foule innombrable (des insectes) ; - Il en faudrait un monde à faire un grain de sable.
L'idéal n'est que de la vérité à distance.
Mourir n'est pas mourir ; mes amis ! C'est changer !
Dans l'abîme sans fond mon regard a plongé. De l'atome au soleil j'ai tout interrogé.
Cependant, s'élançant de la flèche gothique, - Un son religieux se répand dans les airs : - Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique - Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.
Nos seules vérités, homme, sont nos douleurs.
La plus belle attitude de l'homme c'est de se tenir debout devant ses semblables, à genoux devant Dieu.
Quoique jeune sur la terre, Je suis déjà solitaire Parmi ceux de ma saison.
(Liberté) - Tes purs adorateurs, étrangers sur la terre, - Voyant dans ces excès ton saint nom s'abolir, - Ne le prononcent plus.
Dans l'extase de joie où son coeur s'abîmait, Il lui semblait que tout aimait ce qu'il aimait, Que tout, autour de lui, partageait son ivresse.
Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes ; Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ; Là le lac immobile étend ses eaux dormantes Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.
Tout mortel a le sien : cet ange protecteur, Cet invisible ami veille autour de son coeur, L'inspire, le conduit, le relève s'il tombe.
La nature est là qui t'invite et qui t'aime. Plonge-toi dans son sein qu'elle t'ouvre toujours.
Mais peut-être au delà des bornes de sa sphère, - Lieux où le vrai soleil éclaire d'autres cieux, - Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre, - Ce que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux.
La gloire ne peut être où la vertu n'est pas.
C'est la saison où tout tombe Aux coups redoublés des vents ; Un vent qui vient de la tombe Moissonne aussi les vivants.
Que, dans le pur séjour où l'esprit seul s'envole, Les anges amoureux se parlent sans parole, Comme les yeux aux yeux.
La mort fut de tout temps l'asile de la gloire.
La colère consume et n'illumine pas.
Je suis homme avant d'être Français, Anglais ou Russe, et s'il y avait opposition entre l'intérêt étroit de nationalisme et l'immense intérêt du genre humain, je dirais, comme Barnave : Périsse ma nation, pourvu que l'humanité triomphe !
Le cours du fleuve est moins capricieux Que le coeur d'un enfant pris d'amour par les yeux.
Je charmerai ta peine en attendant le jour.
Qui dans ces jours d'automne où la nature expire A ses regards voilés, je trouve plus d'attraits.