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Un service qu'on rend est une dette qu'on contracte.
Alphonse Karr
De tous temps, en France, les femmes ont eu le pouvoir et les choses ; les hommes, les titres et les noms ; les femmes ont tout fait ; les hommes n'ont été que leurs éditeurs responsables.
Je t'aime de l'amour le plus passionné, le plus ardent. Quand je rêve la gloire, c'est pour que tu sois fière de moi. Je n'envie la couronne de lauriers et de fleurs de l'artiste que pour la mettre sur tes cheveux noirs.
Ce serait une épouvantable chose que l'avarice, si les avares vivaient toujours. Mais ils font dans la société l'office des citernes qui tiennent enfermée l'eau rassemblée par les gouttières de la maison.
Un ami, c'est un homme armé contre lequel on combat sans arme.
Les fanatiques appellent souvent athée, non un homme qui nie l'existence d'un Dieu ; mais celui qui refuse de croire au Dieu qu'ils ont inventé.
Le soleil se cache : quelles sont les horreurs qu'il refuse d'éclairer ?
La politique est l'art de profiter des sottises des autres et de s'en faire des rentes.
Les sots sont un ennemi toujours supérieur en nombre.
Un des grands inconvénients de la vie humaine, c'est que nous avons mis notre bonheur dans des choses impossibles et notre malheur dans des choses inévitables.
Je crois avoir moins coûté à la France que Napoléon ; et pourtant, il est beaucoup plus connu que moi.
On appelle volontiers meilleur ce qu'on n'a pas. L'homme a adroitement placé son bonheur dans des choses impossibles et son malheur dans des choses inévitables.
Qu'est-ce que l'égalité ? Tout le monde la veut avec son supérieur ; personne ne l'accepte avec ceux qui sont au-dessous de lui.
Quelle étrange chose que la propriété, dont les hommes sont si envieux ! Quand je n'avais rien à moi, j'avais les forêts et les prairies, la mer et le ciel ; depuis que j'ai acheté cette maison et ce jardin, je n'ai plus que cette maison et ce jardin.
Une femme dans un salon est une fleur dans un bouquet. Chez elle, elle est tout le bouquet.
L'avenir appartient à l'Eglise qui aura les portes les plus larges.
La jeunesse a aussi ses peines, et elles sont d'autant plus amères, qu'alors on se croit en droit de demander beaucoup à la vie.
Vous vous plaignez de voir les rosiers épineux. Moi, je me réjouis et rends grâce aux dieux que les épines aient des roses.
L'amour, dans le mariage, serait l'accomplissement d'un beau rêve, s'il n'en était trop souvent la fin.
Pour connaître toute sa force, l'homme a besoin d'avoir à combattre quelque chose d'un peu impossible à vaincre.
Une femme qui s'ennuie est capable de tout. On en a vu empoisonner leur mari pour se désennuyer.
La patrie est en danger, mangeons du veau.
L'air refrogné, la mauvaise humeur et la morgue ne composent pas la sagesse et n'en sont pas toujours une enseigne très-sûre : la sagesse est la santé de l'esprit et du coeur ; elle doit rendre heureux et gai.
On ne manque jamais d'expressions pour peindre la douleur, l'absence, la mort, la séparation ; mais la poésie ne sait parler du bonheur que lorsqu'il est absent, perdu ou passé.
La toilette est la cuisine de la beauté ; chaque femme, chaque jour, imagine des ragoûts pour ses charmes, qu'elle doit servir le soir à l'admiration affamée des regard.
L'opposé de la débauche, ce n'est pas la pruderie, ce n'est pas l'austérité, ce n'est pas l'abstinence : c'est l'amour.
Quand on est heureux, il semble que l'on en soit fier ; que le bonheur n'est pas jeté au hasard, mais que le choix que la fortune fait de vous pour vous caresser est une preuve et un témoignage de votre mérite.
La jalousie est un mélange de l'amour, de la haine, de l'avarice et de l'orgueil.
Il y a des choses communes qu'il ne faut pas dédaigner : rien n'est aussi commun que le soleil, si ce n'est l'amour.
Tous les pays et toutes les femmes se ressemblent terriblement.
Les injures sont bien humiliantes pour celui qui les dit, quand elles ne réussissent pas à humilier celui qui les reçoit.
Tant de gens échangent volontiers l'honneur contre les honneurs.
Les bonheurs durables sont ceux qui reculent à mesure que nous avançons.
L'espérance et le souvenir ont le même charme et le même prestige : c'est l'éloignement.
L'âge auquel on partage tout est généralement l'âge où on n'a rien.
On blâme la frisure quand on n'a plus de cheveux et on médit des pommes quand on n'a plus de dents.
On finit toujours par faire ce que veulent les femmes : elles ont la faculté de n'avoir qu'une idée à la fois ; quand cette idée en vaut la peine, c'est tout simplement la meilleure partie du génie. Le monde est à ceux qui n'ont qu'une idée.
Tout le monde veut avoir un ami. Personne ne s'occupe d'en être un.
Deux espèces de femmes : les unes veulent avoir de belles robes pour être jolies ; les autres veulent être jolies pour avoir de belles robes.
Une belle invention, c'est la modestie. Je parle de celle qu'on impose aux autres. Les envieux égoïstes s'efforcent d'étouffer et de cacher le bien fait par autrui.
A la fin de sa vie, on découvre qu'on n'a jamais autant souffert de personne que de son ami.
L'égalité, ce rêve d'envieux réalisé par des imbéciles au profit des culs-de-jatte intrigants.
Adieu, toi que j'ai tant aimée, que j'aime tant encore, toi qui as rempli pour jamais ma vie d'amour et de douleur. Adieu, je pleure en écrivant ce mot. Adieu... adieu !...
La femme est une créature humaine qui s'habille, qui babille et qui se déshabille.
Toutes les femmes aiment les bouquets, peu de femmes aiment les fleurs.
Un baiser : c'est une demande adressée au deuxième étage pour savoir si le premier est libre.
Un excellent jardinier vaut un excellent poète.
Beaucoup de gens produisent, en se servant de mots qu'ils ne comprennent guère, un grand effet sur l'esprit d'autres gens qui ne les comprennent pas.
Une vertu qui ne désespérerait personne, croirait ne pas avoir fait ses frais.
La jalousie est un poison composé des passions les plus violentes, de toutes ces passions dont la moindre remplit la vie d'un homme et le dévore sans le tuer, comme le vautour de la Fable.