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Et pourtant, il y a pire que l'indiscrétion. Il y a ceux qui se croient autorisés à châtier les indiscrets.
Amélie Nothomb
Quand le destin de quelqu'un s'accomplit, il faut sourire.
Le maquillage est un culte à mystère...
A quoi bon se rappeler ce qui n'est pas lié au plaisir ? Le souvenir est l'un des alliés les plus indispensables de la volupté.
La nourriture est une drogue comme une autre mais il est plus facile de dealer les donuts que de la coke.
Ce mot avait de quoi me faire plaisir. Mais il comportait un détail qui me ravit au plus haut point : il était écrit en japonais.
Je juge les actes à l'aune de la jouissance qu'ils donnent. L'extase voluptueuse est le but souverain de l'existence.
La vraie beauté doit laisser sur sa faim : elle doit laisser à l'âme une part de son désir.
C'est flatteur, un viol. Ca prouve qu'on est capable de se mettre hors-la-loi pour vous.
Le but de l'amour me semble d'aboutir à une photo, une seule, absolue, de la femme aimée.
- La beauté n'est pas un critère de vérité. - Mais si. Est vrai ce qui est beau. Le reste est invention. - Les critères de beauté sont fluctuants. - La vérité aussi.
Pourquoi un ami d'encre et de papier vaudrait-il moins qu'un ami de chair ?
En grec ancien, souffle se traduit par pneuma : admirablement trouvé pour exprimer que respirer ne va pas de soi. Le français, langue de l'humour, n'en conserva, dans la vie courante, que le mot pneu
Quand on aime, on parle dans sa tête à l'être aimé.
Il n'y a rien qu'un être humain fasse une seule fois. Si un être humain fait une chose un jour, c'est que c'est dans sa nature. Chaque personne passe son temps à reproduire les mêmes actes.
Tout être qui connaît un enfer durable ou passager peut, pour l'affronter, recourir à la technique mentale la plus gratifiante qui soit : se raconter une histoire.
... elle était dans cette phase hypnotique des débuts amoureux, où la débilité paraît sublime et où l'indécence triomphe.
L'érotisme est idiot, mademoiselle, mais il est encore plus idiot de s'en priver.
J'ai connu tant d'adieux que j'en ai le coeur démoli.
Et s'ils ont défailli à ce soutien en temps opportun, ne seraient-ils pas plus utiles à leur texte en l'aimant quand même, de cet amour véritable qui ne s'exprime pas par la logorrhée mais par un silence ponctué de mots forts ?
La sagesse n'est jamais du côté de celui qui parle.
Parler est un acte aussi créateur que destructeur.
Quand je serai grand, je penserai à quand j'étais petit.
Le pont aux ânes de la littérature, c'est évidemment l'amour.
La parole émancipe. C'est curieux n'est-ce pas ? - Dans certains cas, c'est le contraire. Il y a des gens qui vous envahissent avec leur logorrhée : on a la pénible impression d'être prisonnière de leurs mots.
Modifier le regard : c'est ça, notre grand-oeuvre (d'écrivain).
Faire le mal est à la portée du premier venu il suffit de dire merci à ceux qui vous y aident.
Pense à ce qui en vaut la peine : ta réputation posthume.
Tout ce que l'on aime devient une fiction.
Je m'aperçois à l'instant qu'à l'adjectif lisse ne correspond aucun substantif. Pas étonnant : le vocabulaire du bonheur et du plaisir a toujours été le plus pauvre, et ce dans toutes les langues.
Le Christ a le comportement le plus espagnol du monde. C'est don Quichotte en mieux.
Même le plus amoureux des hommes - surtout le plus amoureux des hommes - désire, un jour ou l'autre, ne serais-ce que l'espace d'un instant, de tuer sa femme.
Se sentir plus intelligent qu'autrui est toujours le signe d'une déficience.
Votre vie peut être médiocre, puisque la littérature compensera.
Je n'ai rien contre l'ennui, mais s'ennuyer en se sentant obligé de manifester de l'intérêt, quelle plaie !
Il n'est d'intelligence que créatrice.
Le pronostic est imparable : après moi, votre colocataire s'appellera Margarine et vous dessinerez pour elle un manchon de pure graisse.
Affronter un bavard est une épreuve, certes. Mais que faire de celui qui vous envahit pour vous imposer son mutisme ?
Mais, le coeur est multiple et de même que l'on peut tomber amoureux plus d'une fois, on peut identifier plus d'une femme à la mére idéale. C'est le gage de plus d'émotion, de plus d'attachement, et de plus de deuil.
Un intellectuel : c'est-à-dire un être qui attend passionnément qu'on le contredise.
L'évêque Remi baptisait Clovis en disant : Brûle ce que tu as adoré, adore ce que tu as brûlé. Cette phrase m'a toujours fasciné. Elle est devenue mon emploi du temps.
Pourquoi les dieux seraient-ils immortels ? En quoi l'immortalité rendrait-elle divin ? La pivoine est-elle moins sublime du fait qu'elle va faner ?
En vérité, on passe son temps à lutter contre la terreur du vivant. On s'invente des définitions pour y échapper : je m'appelle machin, je bosse chez chose, mon métier consiste à faire ci et ça.
Tout ce qui grandit accroît sa capacité d'autodémolition.
Où va-t-on si on ne peut même plus assouvir ses pulsions dans des cimetières ?
Quand on est tout petit, on ne parvient pas à garder un secret. C'est une étape de la croissance, comme le fait de devenir propre. Si on y réfléchit, c'est peut-être lié.
Je hais la haine et pourtant je la ressens. Je connais ce venin qui s'inocule dans le sang en une morsure et qui infecte jusqu'à l'os.
Rien ne passe aussi inaperçu que le Bien, puisque le Bien véritable ne dit pas son nom - s'il le dit, il cesse d'être le Bien, il devient de la propagande.
Il est terrible de se rendre compte que ses parents ont perdu leur dignité.
Les gens changent seulement si cela vient d'eux, et il est rarissime qu'ils le veuillent réellement. Neuf fois sur dix, leur désir de changement concerne les autres. "Il faut que ça change", phrase entendue ad nauseam, signifie que que les gens devraient changer.