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Tout le monde a un ennemi à l'intérieur de soi.
Amélie Nothomb
S'il n'y avait pas eu en moi cette trace sombre, je n'aurais jamais pu tomber amoureux. L'état amoureux ne guette pas les êtres étrangers au mal. Non qu'il y ait quoi que ce soit de mal dans cet état, mais il faut, pour le connaître, receler les gouffres qui permettront l'apparition d'un si profond vertige
De toute éternité, le Beau est plus rentable que le Bien.
La seule excuse de la guerre, c'est qu'elle correspond à une folie de l'espèce humaine.
Toute existence connait son jour de traumatisme primal, qui divise cette vie en un avant et un après et dont le souvenir même furtif suffit à figer dans une terreur irrationnelle, animale et inguérissable.
Comme les rêves sont cruels, qui nous laissent entrevoir des merveilles pour mieux nous en priver !
Tu es un arc trop grand pour ces minables archers.
... un romancier est une personne qui pose des questions et non qui y répond.
J'avais besoin de mon assassinat quotidien comme d'autres de leur tablette de chocolat noir.
Si les pommes de terre étaient rares chez nous, manger de la purée relèverait du snobisme.
Si l'amour consiste à nuire, pourquoi n'êtes-vous pas plus expéditif ? Pourquoi ne pas avoir tué Adèle dès votre première rencontre ? - Parce que ce n'est pas si simple. L'amoureux est un être complexe qui cherche aussi à rendre heureux.
Le temps est une invention du mouvement. Celui qui ne bouge pas ne voit pas le temps passer.
Profiter des futilités de la vie, c'est un joli talent.
J'adore les choses que je ne comprendrai jamais.
J'ai rêvé d'un oeuf dont le jaune serait d'or. Imaginez cette vision : on le cuit à la coque, on enfonce une mouillette dans de l'or en fusion.
Nous étions consternés. Surtout moi qui étais à l'origine de cette invasion - de ce déferlement de graisse sous notre toit.
J'aurais tant voulu être cela : une chose sans détermination, libre de voler n'importe où. Au lieu de quoi j'étais enfermée dans un corps hostile et malade et dans un esprit obsédé par la destruction.
C'était l'ordinaire de mes insomnies. Je me haïssais jusqu'à un point de non retour.
Quand quelqu'un meurt, c'est fou ce qu'on pense à lui. Pour beaucoup de gens, c'est carrément le seul moment où l'on pense à eux.
L'authentique Parisien, c'est le moineau et non le râleur du trottoir. Voulez-vous aimer Paris ? oubliez l'homme, ne regardez que ce qui volette et sautille.
Tout être humain a le droit d'être en contradiction avec lui même.
La sagesse des autres n'a jamais servi à rien. Quand arrive le cyclone - la guerre, l'injustice, l'amour, la maladie, le voisin -, on est toujours seul, tout seul, on vient de naître et on est orphelin.
Les lèvres ont deux rôles. D'abord elles font de la parole un acte sensuel ... les lèvres servent à fermer la bouche sur ce qui ne doit pas être dit.
La vraie générosité est celle que personne ne peut comprendre. Dès que la bonté rentre dans le domaine de l'admirable, elle n'est plus de la bonté.
L'ivresse ne s'improvise pas. Elle relève de l'art, qui exige don et souci. Boire au hasard ne mène nulle part. Si la première cuite est miraculeuse, c'est uniquement grâce à la fameuse chance du débutant : par définition, elle ne se reproduira pas.
Quand quelqu'un prend pour vous un risque dont vous seriez incapable, ne prétendez pas le comprendre, encore moins le juger.
Les adultes ont accès à mille sortes de voluptés, mais pour les enfançons, il n'y a que la gourmandise qui puisse ouvrir les portes de la délectation.
Boire en voulant éviter l'ivresse est aussi déshonorant que d'écouter de la musique sacrée en se protégeant contre le sentiment du sublime.
L'absence de faim est un drame sur lequel nul ne s'est penché.
Quand une chambre a une fenêtre, c'est qu'on a sa part de ciel. Pourquoi vouloir autre chose ?
Existe-t-il vacances plus profondes que de prendre congé de soi-même ?
Je rentrai chez moi où le mort m'accueillit avec discrétion.
Un regard véritable n'a pas d'idée préconçue.
S'il fallait marquer d'une sépulture chaque endroit ou quelqu'un s'est tué, la terre et la mer ne seraient plus que cimetières.
On peut être poignardé de plaisir, dans la rue, par un parfum porté par une personne non identifiée.
L'amoureux est un être complexe qui cherche aussi à rendre heureux.
Le rôle de l'art est de compléter la nature et le rôle de la nature est d'imiter l'art.
Il faut accepter ce mystère : vous ne pouvez pas concevoir ce que les autres voient dans votre visage.
Le cérémonial a toujours servi à se mettre du plomb dans la cervelle. Sans la grandiloquence des rites, on n'aurait de force pour rien.
A l'adolescence se pose la question cruciale du rayonnement : sera-t-on dans la lumière ou dans l'obscurité ? J'aurais aimé pouvoir choisir.
Dès la puberté, l'existence n'est plus qu'un épilogue.
La distance n'est rien quand on s'aime aussi fort.
Parfois, c'est précisément l'absence de tout reflet qui permet de se sentir belle.
Dieu dit que l'amour, c'est pour tout le monde. Moi qui aime, je vois bien qu'il est impossible d'aimer tout le monde de la même façon. C'est une question de souffle.
Si le temps mesure quelque chose chez un être humain, ce sont les blessures. Je pense n'en avoir eu ni plus ni moins que n'importe qui : beaucoup, donc.
Le coup de foudre, c'est le contraire : on a d'abord le souffle coupé et puis on respire à l'excès. On éprouve le besoin éperdu de humer la personne dont l'odeur nous chavire. Tout mort que je suis, j'éprouve encore le vertige du souffle. L'illusion joue son rôle à la perfection
Il faut admirer les gens capables d'être heureux.
On voit tout de suite quand quelqu'un lit. Celui qui lit vraiment n'est pas là.
Il faut accepter de ne pas comprendre certaines choses chez ses amis.
Le bonheur forcé est un cauchemar.