Citations de Amin Maalouf

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Comment cesser d'être un agneau sans devenir un loup ?

Un argument se discute, une superstition ne se discute pas.

Mieux vaut éprouver au réveil les tenailles du désir plutôt que celles du remords.

Les principes sont des attaches, des amarres ; quand on les rompt, on se libère, mais à la manière d'un gros ballon rempli d'hélium, et qui monte, monte, monte, donnant l'impression de s'élever vers le ciel, alors qu'il s'élève vers le néant.

Le pays où tu peux vivre la tête haute, tu lui dois tout, tu lui sacrifiés tout, même ta propre vie ; celui où tu dois vivre la tête basse, tu ne lui donnes rien. Qu'il s'agisse de ton pays d'accueil ou de ton pays d'origine.

Dieu n'a pas dit à l'homme : Tu ne tueras pas sans raison. Il a simplement dit : Tu ne tueras point.

Séparer l'Eglise de l'Etat ne suffit plus ; tout aussi important serait de séparer le religieux de l'identitaire.

Lorsque tout le monde s'agglutine autour d'une même opinion, je m 'enfuis : la vérité doit être ailleurs.

J'essaie de faire entendre la voix de la raison et je pense profondément qu'il y a constamment, dans tous les camps, un nombre de personnes non négligeable qui ont envie d'entendre la voix de la raison.

Celui qui s'impose des privations afin de recueillir des éloges ne mérite aucun éloge, car il est plus vaniteux que le pire des débauchés. Le sage ne jeûne que pour être plus proche de lui-même, lui seul est juge, lui seul est témoin.

Lorsqu'on sent le monde sur le point de chavirer, quelque chose dérègle : les hommes sombrent soit dans l'extrême dévotion soit dans l'extrême débauche.

Les paroles, bonnes ou mauvaises, sont comme des flèches, quand on en tire plusieurs, il y en a bien une qui atteindra son but.

Naître, c'est venir au monde, pas dans tel ou tel pays, pas dans telle ou telle maison.

Que ceux qui détiennent la vérité la relâchent !

A l'opposé des arbres, les routes n'émergent pas du sol au hasard des semences. Comme nous, elles ont une origine.

Dieu seul connaît l'origine des choses !

Lorsque la foi devient haineuse, bénis soient ceux qui doutent !

J'ai toujours le sentiment que mon premier pays aujourd'hui, c'est la littérature.

Je suis né dans une planète, pas dans un pays. Si, bien sûr, je suis né aussi dans un pays, dans une ville, dans une communauté, dans une famille, dans une maternité, dans un lit... Mais la seule chose importante, pour moi comme tous les humains, c'est d'être venu au monde. Au monde ! Naître, c'est venir au monde, pas dans tel ou tel pays, pas dans telle ou telle maison.

La parole du sage s'écoule dans la clarté. Mais de tout temps les hommes ont préféré boire l'eau qui jaillit des grottes les plus obscures.

Nos ancêtres sont nos enfants, par un trou dans le mur nous les regardons jouer dans leur chambre, et ils ne peuvent pas nous voir.

Rien ne remplace ces moments où des amis se retrouvent, partagent leurs idées, leurs rêves, leurs repas !

Lamia portait sa beauté comme une croix. Une autre qu'elle n'aurait eu qu'à se voiler, ou à se laisser enrober dans quelque étoffe disgracieuse pour cesser d'attirer les regards. Pas Lamia. On l'aurait dite trempée dans la lumière.

Nous sommes entrés dans le nouveau siècle sans boussole.

Ce qui a été payé en larme ne se rembourse pas en eau salée.

La mort, dit le poète, tient notre vie par les deux bouts : La vieillesse n'est pas plus proche du trépas que l'enfance.

Rien n'interdit de penser qu'un jour, un noir serait élu président des Etats-Unis et un blanc président de l'Afrique du Sud.

Vous étiez innocents ? De quoi préserve-t-elle, l'innocence ? Même le Créateur nous dit d'égorger les agneaux pour nos réjouissances, jamais les loups...

Dans une société comme la nôtre, la honte est un instrument de la tyrannie. La culpabilité et la honte, c'est ce que les religions ont inventé pour nous tenir en laisse ! Et pour nous empêcher de vivre !

Si les hommes et les femmes pouvaient parler ouvertement de leurs relations, de leurs sentiments, de leurs corps, l'humanité entière serait plus épanouie, plus créatrice. Je suis sûr que ça arrivera un jour !

Un ami te déçoit ? Il cesse d'être ton ami. Le pays te déçoit ? Il cesse d'être ton pays. Et comme tu as la déception facile, tu finiras par te retrouver sans amis, sans patrie.

Tout homme a le droit de partir, c'est son pays qui doit le persuader de rester - quoi qu'en disent les politiques grandiloquents.

Ceux qui appellent à la révolution devraient démontrer à l'avance que la société qu'ils vont établir sera plus libre, plus juste, et moins corrompue que celle qui existe déjà.

Un ami de jeunesse, c'est un frère adoptif. Tu peux regretter de l'avoir adopté, mais tu ne peux plus le désadopter.

C'est notre regard qui enferme souvent les autres dans leurs plus étroites appartenances, et c'est notre regard aussi qui peut les libérer.

Le bonheur s'embusque dans la monotonie.

L'un des rôles du roman, c'est de réinventer le monde, et notre monde d'aujourd'hui a drôlement besoin d'être réinventé.

Les faits sont périssables, crois-moi, seule la légende reste, comme l'âme après le corps, ou comme le parfum dans le sillage d'une femme.

C'est justement cela qui caractérise l'identité de chacun : complexe, unique, irremplaçable, ne se confondant avec aucune autre.

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