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Il a été décidé qu'on reparlerait, dès les petites classes, d'éducation civique, d'honnêteté, de courage, de refus du racisme et d'amour de la République. Il est dommage que l'école ne soit fréquentée que par les enfants.
André Frossard
Le mot "légitime" perd toute espèce de sens quand on l'associe à celui d'"ambition".
Le rêve des esprits avancés est de partir de zéro. Quand ils ne peuvent pas, ils y retournent.
On se promet de se voir quand on se téléphone et de se téléphoner quand on se voit : c'est un cercle vicieux dont personne n'a jamais réussi à sortir.
Les mystères sont des objets de contemplation, non des énigmes à élucider.
Quand on sait tous les dons exceptionnels qu'il faut pour être ministre, on comprend mieux que l'on soit presque toujours obligé de prendre les mêmes.
L'inconvénient des grandes idées, c'est qu'il y a presque toujours quelqu'un qui les a eues avant vous.
Avec les hommes politiques, il n'est que de savoir attendre. Ils finissent toujours par reconnaître loyalement leurs erreurs, à la seule condition qu'il soit trop tard pour les réparer.
Le matérialisme libéral affiche son attachement aux droits de l'homme, mais les droits l'intéressent plus que l'homme.
Les dictateurs sont tous les même : ils s'imaginent qu'il suffit de pousser le cynisme assez loin pour donner l'impression de l'innocence.
Bien poser les questions, c'est tout un art. Où tout dépend, bien sûr, de la réponse que l'on veut obtenir.
Il n'est jamais facile de négocier avec des gens qui se savent dans leur tort.
La guerre ne laisse aux survivants que des cimetières à se partager.
Le péché originel n'est pas une donnée scientifiquement observable. Excepté, bien entendu, si l'on consulte un miroir.
Les socialistes voulaient changer la société ; ils ont changé le parti socialiste.
Le problème du chrétien devant la vérité n'est pas de la découvrir, mais de lui ressembler.
Pour le chrétien, la vérité est un être vivant, le plus vivant de tous ceux qui furent ou seront jamais ; elle porte un nom, celui du Christ.
J'appelle intellectuel celui qui brûle d'expliquer aux autres ce qu'il n'a pas comprit lui-même.
Une loi juste capable de suivre les moeurs est le contraire d'une loi.
Il n'est pas toujours nécessaire de penser pour être libre penseur.
J'ai vu la moitié des intellectuels pour Hitler et l'autre pour Staline. J'hésite à me faire un jugement.
Nos intellectuels sont toujours prêts à mettre en doute une vérité, mais rarement une erreur.
Les gens intelligents sont ceux qui changent d'avis avant les autres.
Il devrait être entendu une fois pour toutes parmi les fidèles que toutes les reliques sont authentiques, qu'il suffit en tout cas qu'on ait prié devant elles pour qu'elles le deviennent.
Il est plus facile d'élever une protestation que d'élever ses sentiments.
En France, les procès finissent toujours par celui de la Justice.
On se demande souvent comment les hommes parviendront jamais à s'entendre, s'ils refusent toujours de s'écouter.
Les enfants se font rares dans les pays où ils auraient une chance d'être heureux, et viennent en rangs serrés dans ceux où ils meurent de faim.
On va chercher dans les sectes un peu de cette chaleur que produisent les inquiétudes et les désarrois partagés dans un monde gagné par le froid de l'indifférence.
La gauche s'est toujours distinguée en France par sa politique de droite.
De toutes les manières d'être en retard, la pire est celle qui consiste à se croire en avance.
En politique, les meilleures réponses sont celles qui laissent les questions intactes.
Qu'est-ce qu'un penseur ? Un homme qui se pose encore des questions quand les autres ne s'en posent plus.
La nation est une famille, le nationalisme une abstraction.
Les partis ne posent de questions qu'au gouvernement. A eux-mêmes, jamais.
Qu'est-ce que la foi ? Ce qui permet à l'intelligence de vivre au-dessus de ses moyens.
Si l'Evangile promet infiniment plus qu'un parti n'oserait le faire, il est vrai aussi qu'il réclame de chacun beaucoup plus que ce qu'une propagande éclairée ne se permettra jamais de demander à ses électeurs.
Plus on avance dans l'exploration de l'homme, moins on lui trouve de raisons d'exister.
L'histoire, dit-on, est la mémoire de l'humanité : la politique se loge dans ses trous.
Chacun sait que les armes de dissuasion ne sont efficaces que si l'on ne s'en sert pas.
Je n'ai jamais très bien compris pourquoi une semaine de grève s'appelle une "semaine d'action".
Je ne suis ici qu'une ombre transparente, une sorte de copie fragile, un reflet provisoire de l'immensité de Dieu. Il est mon original.
On a eu maintes fois l'occasion de l'observer : avec un bon portefeuille suspendu à sa main droite, un homme penche moins à gauche.
... aujourd'hui le capitaine Dreyfus ne gagnerait la sympathie des intellectuels que s'il était coupable.
Les Français raffolent des révolutions, mais ils ont horreur du changement.
Méfions-nous des entraînements de la sensibilité ! On commence par plaindre les assassins et par un enchaînement fatal on finit par s'apitoyer sur les victimes...
L'erreur de l'homme d'aujourd'hui, est de vivre "comme si Dieu n'existait pas".
L'Histoire, idole des temps modernes, depuis toujours couche avec les vainqueurs, méprise les vaincus, achève la veuve et l'orphelin, se rassasie de sang et s'abreuve de larmes.
Si Jésus-Christ revenait poser la question : "Pierre, m'aimes-tu ?", les évêques n'oseraient pas répondre avant d'avoir consulté Ménie Grégoire !
Si l'on pose d'un côté ce qu'un hold-up rapporte en argent et de l'autre ce qu'il rapporte en années de prison, on s'aperçoit que le truand est bien le salarié le plus misérable du monde.