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Le mécontentement ne vient pas avec l'échec, qui incite à la patience, mais avec le succès, qui rend exigeant.
André Frossard
En France, il est indispensable de mourir si l'on tient à se faire rendre justice.
D'après certains savants travaux, la montagne des Dix commandements ne se trouverait plus sur le Sinaï : ce n'est plus la foi, c'est le doute, maintenant, qui déplace les montagnes.
L'esprit est cette étrange faculté qui permet à l'homme de se séparer du monde, pour le comprendre, et de lui-même, pour se juger.
Le goût des Français pour le droit est bien connu ; c'est probablement le seul pays où l'on entende parler d'un "droit à l'erreur", bien que personne ne s'y trompe jamais.
Le métier de ministre est devenu à peu près impossible, mais cela ne semble pas décourager les vocations.
S'il fallait l'étoile jaune pour reconnaître les Juifs sous l'Occupation, c'est donc qu'ils n'étaient pas si différents que le prétendait la propagande nazie.
L'histoire du monde est celle d'une interminable querelle de l'homme avec son Dieu, ou avec l'idée qu'il s'en fait.
L'égalité des sexes est acquise en droit. Certains hommes s'étonnent encore que les femmes exercent les mêmes fonctions qu'eux, mais je suppose que c'est par modestie.
Laissez votre adversaire livrer le fond de sa pensée : en général, il vaut largement le dessus.
L'égoïsme est en fin de compte le pire ennemi du bonheur humain.
L'immense supériorité de la religion sur toute autre forme de pensée tient à son sens aigu du mystère des choses.
Avec la proportionnelle, le pouvoir se trouve à la merci de ces "petits groupes charnières" qui font chanter les grandes formations et qui finissent par avoir dix fois plus d'importance que le corps électoral ne leur en a accordé.
Les assemblées politiques sont le dernier endroit au monde où il n'est pas éliminatoire d'appartenir au troisième et même au quatrième âge.
Il semble que la foi du charbonnier soit un peu moins vive depuis la découverte du pétrole.
Il y a tout lieu de s'inquiéter quand la police est "sur les dents" : la position ne permet pas d'attraper grand-chose.
Le discours politique vole bas, mais il n'atterrit jamais.
Qu'est-ce que Dieu, sinon celui qui nous fait poser la question ?
En France tout revers a sa médaille.
Inviter les gens à se parler plutôt qu'à se battre est une idée trop simple qui ne vient en général aux combattants que lorsqu'ils n'ont plus de munitions.
Pourquoi avons-nous, en France, la curieuse habitude de célébrer la paix par des revues militaires ?
Ce serait une erreur de croire que les abstentionnistes ne votent pas : ils font simplement baisser le niveau de la majorité, donc ils favorisent le plus fort et votent tout de même à leur façon.
Dans certaines situations, il n'y a qu'une chose à faire : rien. Mais il faut le faire tout de suite, sans attendre une minute de plus. On perd toujours trop de temps avant d'agir.
Il arrive que l'histoire repasse les plats mais ce sont rarement les meilleurs.
On peut changer d'idée alors qu'il est impossible de changer de Dieu. En ce sens, ce Dieu-là me paraît inaccessible.
La maladie la plus répandue chez les hommes politiques est l'amnésie.
Le langage sert généralement à parler et à penser ; en politique, il sert à se taire.
La raison déraisonne sans la foi, telle est la leçon la plus claire du siècle.
Le christianisme est la langue maternelle des Européens.
Les esprits sont, en général, moins affamés que les estomacs, et ils supportent beaucoup plus gaillardement la pénurie.
Semaine épouvantable : pas un seul sondage d'opinion. Tant pis, nous essaierons de deviner tout seuls nos propres intentions.
En politique le meilleur moyen de résoudre un problème est de nier l'énoncé.
Nous avons généralement en France un gouvernement d'hommes qui savent ce qu'ils veulent. Ils veulent y rester.
Si les Français ne veulent pas que leurs ministres démissionnent, c'est qu'ils tiennent à les renvoyer eux-mêmes.
Certains se préoccupent moins de ce qu'ils mettent dans leur discours que de savoir dans quelles oreilles il va tomber...
Tout l'art du dialogue politique consiste à parler tout seul à tour de rôle.
Le spirituel est le dernier de nos soucis, avant de devenir le premier de nos regrets.
Les Français ne veulent pas d'une société sans lois. Comment pourrait-on les tourner, si elles n'existaient pas ?
Sur la terre, l'immense majorité des hommes vit dans la misère physique ; le reste vit trop souvent dans la misère spirituelle.
Ce que les mécaniciens de l'esprit n'ont pas compris, c'est que lorsque Dieu se manifeste, il n'a nullement besoin des sens : il entre en communication directe avec cette "aptitude au divin" qu'est l'âme.
Passerait-on un millier de siècles en présence de Dieu, qu'on ne le verrait jamais que pour la première fois.
Il faudra absolument trouver une explication à la création de l'homme. Rien, en effet, n'est plus agaçant comme de n'avoir jamais eu de commencement, et d'avoir tout de même une fin.
Les idées volent parfois si haut, dans nos campagnes électorales, qu'il est impossible de les apercevoir à l'oeil nu.
Certains esprits avancés le sont tellement qu'ils sont tombés dans le vide depuis longtemps.
Il n'existe malheureusement qu'un seul moyen de réfuter le marxisme et c'est de l'appliquer. C'est radical mais coûteux.
L'homme est un être essentiellement paradoxal. C'est quand il ressent le plus cruellement sa fragilité qu'il est grand.
L'important pour un homme politique est de vivre assez vieux pour inspirer confiance, avoir eu le temps de se faire appeler, remercier, déboulonner puis panthéoniser... Après quoi on donne votre nom à une rue, ce qui n'est qu'une manière de vous y jeter.
Un amour qui n'a pas le sentiment d'être éternel n'a jamais commencé.
Ce n'est pas la toute-puissance de Dieu qui nous menace... mais sa douceur.
On accusait autrefois les hommes politiques de ne songer qu'à "se remplir les poches". Aujourd'hui, on ne leur reproche plus guère que de vider les nôtres.