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Qui manque dans l'urgence ne compte pas. Ou du moins très peu.
André Glucksmann
Comprenez que je préfère succomber avec un enfant que j'aime dans un échange de Pershing et de SS 20 plutôt que de l'imaginer entraîné vers quelque Sibérie.
La question du mal a constitué d'emblée l'enjeu fondamental de la pensée.
Tenir le langage est, pour le gouvernement, nécessité.
Demain tu seras un homme, et libre, à condition que tu ne retournes pas d'où l'éducation te détourne, à condition que ça ne te retourne plus.
Ce qu'il est convenu d'appeler la civilisation ne modernise pas la guerre par un involontaire contre-coup, tout au contraire c'est à la guerre qu'elle emprunte les découvertes dont la modernité s'empanache.
La désobéissance civile est une forme de responsabilité et appelle à davantage de responsabilités.
La guerre seule, permet à un peuple de surmonter ses contradictions morales, économiques et sociales.
C'est l'idée du despotisme qui nous donne l'idée de la démocratie.
On ausculte une société par son haut ou par son bas.
Au commencement était la haine et l'amour, dit Empédocle : make love et make war font un couple terrible. En chacun.
Savoir craindre, c'est penser. Tenir, c'est faire front.
Le plus effrayant gagne. Le plus effrayé cède. Tout guerrier se doit de paraître redoutable et inspirer la crainte. Toute guerre implique, des deux côtés, une dose de terrorisme.
Dois-je, en mémoire de ma famille, proie de l'archipel nazi, accepter que mon enfant subisse l'archipel soviétique ?
Il revient souvent au même de se penser occidental et de s'admettre cynique.
La tragédie est le sérieux de la politique.
Le problème du contrat est de savoir sur quoi il se fonde.
Si la loi du plus fort se transforme en relation politique, on ne passe pas de la violence au droit, mais de la force qui s'affirme immédiatement à la force qui calcule.
Deux êtres conscients se rencontrent, donc ils se battent, donc ils se mettent en doute, donc ils pensent.
Le bien et le mal ne sont pas des grandeurs parfaitement opposées l'une à l'autre ; le bien souvent accouche du mal et la capacité de voir le mal en face est ce qui nous ouvre la capacité d'un bien relatif.
Si le révolutionnaire professionnel s'angoisse peut-être de bureaucratiser l'avenir, le bureaucrate s'honore sans cesse de révolutionner le présent.
La haine, c'est une négation de soi et des autres, symbolisée notamment aujourd'hui par la bombe humaine.
La haine, c'est une différence que l'on n'assume pas. C'est une volonté d'être maître de l'autre. L'homme peut lutter contre cette haine s'il fait preuve de lucidité et courage.
Je ne suis pas un prophète d'apocalypse, tout juste un penseur aux aguets qui dénonce l'horreur que génère toute volonté d'avilir, voire de supprimer certaines populations.
Qui jette son soulier sur ses bienfaiteurs va balancer dans la soupe distinguée de l'intelligence un gros pavé prosaïque : le Goulag et l'esclavage qu'il désigne.
Il arrive que le bon sens soit la chose du monde la plus, sinon partagée, du moins partageable.