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Il y a quelque chose de singulièrement actuel (par rapport au temps) dans un beau sourire, quoique certaines personnes ne puissent voir des dents sans penser à la mort.
André Pieyre de Mandiargues
On dit que la naissance vous fait oublier les temps antérieurs ; on dit que mettre au jour, c'est mettre à jour, comme un carnet qu'on fait débuter à blanc en lui arrachant des pages.
Le trottoir central, grande étendue où le repos des solitaires, sous les arbres que l'on sait chargés d'oiseaux qui dorment, met une apparence d'asile.
L'homme ne sait pas se faire absolument dur, et son gel demeure toujours imparfait quand il s'y mêle une paille de tendresse.
... la rue, - Ruisseau des solitudes.
Toute nature est un sanctuaire, suivant que l'on regarde ; c'est-à-dire - idée de création mise à part - qu'elle est habitée par un dieu (ou plusieurs).
Cette indécise allure convient à l'heure nocturne et au quartier, où il est habituel de marcher en louvoyant, ou, comme disent encore les marins, de tirer des bordées.
Elle était assez femelle pour n'attendre d'une cuirasse rien de mieux que le bonheur de la capitulation et le plaisir de la défaite.
L'intelligence de la poésie est répandue, chez les Français, autant, ou quasiment, que l'instinct maternel chez les poissons.
"Des croûtons de pain vieux frottés d'oignon ou d'ail, arrosés d'une goutte d'huile d'olive bien fruitée, voilà dont je ne me lasserais pas", pense-t-il.
Qu'est-ce qu'un gros oeuf muni d'ailettes, sinon une bombe ?
Tout théâtre n'est-il pas un vaisseau ?
Nul n'a jamais su que dans la voiture, derrière le carton de cette cavité du tablier que l'on nomme la boîte à gants, Sigismond, par une sorte d'enfantine manie, cachait un petit revolver.
Le mouvement des humains, en bas, paraît s'accélérer, et sur le quai des brimborions s'empressent.
S'il s'est assis aux tables les moins chères, c'est pour ne pas trop s'écarter de la rue, c'est pour demeurer dans une certaine banalité...
Mais à ces soies généralement artificielles, à ces violents tons d'aniline, il voit un aspect fol et funèbre, comme à la défroque d'un bal autant de carnaval que de fête des morts
Je plaçai plus haut sa tête et autoritairement, car il faut montrer de l'autorité en certaines occasions, j'entrai dans le calice de sa bouche.
Il n'est rien d'essentiel à l'homme qui ne soit figuré naturellement, dans le caillou, la plante ou la bête.
Blâmer m'ennuie.
La connaissance et l'amour ont pour effet d'abolir les oppositions.
Rien ... n'est indescriptible autant qu'une belle nuit.
Serait-il possible qu'elle eût marché pieds nus, en exhibant ces jolis pieds à côté des boîtes des cireurs qui sont en leur habituel lieu, devant les tables du bar ?
... cette désolation si singulière qu'il y a toujours dans le regard des monstres.
Aimez, louez souvent - Le geste saugrenu - Qui fait honneur à toutes.
Sigismond ne dérange personne en allant vers un rideau de vieux velours vert, derrière lequel se fait entendre un orchestre fort en cuivres.
La poésie, comme l'art, est inséparable de la merveille.
Un gracieux serviteur porte la carte, part sans attendre la commande. Ce n'est qu'au maître, signalé par son frac noir, évidemment, qu'il appartient d'enregistrer les faims et les désirs.
Caresser est plus merveilleux que se souvenir.
Il est un degré dans le vierge et le pur, qui par son excès peut faire peur.
Rire est mieux qu'expliquer quand on est certaine d'être aimée.
Le souffle s'épanouit en baiser ; le naturel fruit de la participation au monde extérieur est l'amour.
Les maladies vénériennes ne sont-elles pas des maux particuliers, qui distinguent et décorent le contaminé de quelque symptôme aussi discret que le ruban rouge à la boutonnière de Gédéon Pons ?
L'amour sort du futur avec un bruit de torrent, et il se jette dans le passé pour se laver de toutes les souillures de l'existence.
L'amour n'est pas une chose commune sur laquelle on peut broder ... et il faut l'offrir et l'accepter, le donner et le recevoir, avec cet esprit de dépouillement et de simple feu qui est le meilleur moyen pour arriver à l'intimité des âmes et des corps.
L'histoire, la révolution, l'amour ne vont à leurs hauts paroxysmes que par la folie de la poésie.
L'écrivain est une sorte de voyant émerveillé.
La nature du monde change-t-elle, ou bien est-ce la véritable nature qui triomphe de l'apparence ?
Solitaire en tout cas au sein d'un milieu qu'il peut laisser extérieur à sa personne ainsi qu'un de choses et d'êtres...
Je te connais maintenant, dit-elle (après avoir fait l'amour). Il faut s'aimer pour se connaître.