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Il avait cru qu'il était sur le point de retrouver une sorte de famille.
Anne Birkefeldt Ragde
La dernière conquête de Jorges, une jeune bimbo allemande qui s'appelait Ute, au jambes si longues qu'elles arrivaient jusqu'entre les omoplates.
Il était toujours stupéfait d'entendre les gens qui s'immergeaient volontairement dans la pire détresse et se donnaient pour mission de raconter aux autres tous les malheurs du monde.
A la ferme, de toute façon, tout ce qui était beau était mis de côté pour des jours qui ne viendraient jamais.
Elle ne savait pas encore ce qu'était le chagrin, elle était sincèrement stupéfaite que les aiguilles de l'horloge continuent de tourner.
Chagrin d'amour, murmura-t-il. Dire qu'il a mis fin à ses jours pour un chagrin d'amour. Mis fin lui-même... à toute sa propre vie. Parce qu'une fille ne voulait plus de lui. Une simple fille.
Un profond désespoir l'envahit tout à coup, c'était à en pleurer, c'était insupportable.
Pendant les inhumations, tout était au ralenti, les gestes, les sourires, les signes de tête, on aurait dit que tous les instincts savaient que cela représentait en quelque sorte le respect de la mort elle-même.
Il suivait toujours la routine à la lettre, c'était source de grande liberté. Cela libérait d'autres pensées.
Le souvenir qui lui tendait presque les bras s'est enfoui avant qu'elle ait pu l'attraper.