Images
Qu'il s'agisse des êtres ou de ce qu'ils produisent, on n'aime vraiment que ce qui n'en finit pas de se clore sur sa propre énigme. Et si la dernière page d'un livre ne se referme pas sur un monde inaccessible, quel est donc ce livre ?
Annie Le Brun
Est-ce le fil du langage qui retient le cerf-volant de ce que nous sommes ou est-ce l'envol du cerf-volant qui donne au fil sa tension particulière ? Reste que quelque chose tient et emporte jusqu'à faire apparaître une forme qui n'est pas plus de l'autre que de moi. Mais sûrement en deçà de ce qui s'expose. Ombre pour ombre
Devrons-nous donc apprendre, à la dernière minute, que, faute de pouvoir trouver leur propre représentation, les civilisations ne se contentent pas de mourir mais tuent ?
Le redoutable effet rétroactif de ce reconditionnement de la culture, dont le but n'est pas seulement de porter sur l'à venir de l'imaginaire mais sur le passé dont celui-ci se nourrit depuis toujours.
Je ne sais pas où je vais mais je sais ce que je méprise
L'écriture devient parfois cette façon unique d'arracher au temps un lambeau d'éternité, ce qui est d'ailleurs plus l'apanage de la passion que de ce qu'on appelle l'art ou la littérature
Un siècle avant le célèbre salon au fond d'un lac de Rimbaud, c'est soudain en pleine époque des Lumières, le précipice au milieu du salon. Et c'est assez pour que ces livres échappent au temps qui les a vus naître.
La religion est peut-être en crise mais elle n'arrête pas de voyager.
L'amour ne se sépare jamais de l'aventure amoureuse elle-même.
Tout ce qui s'entreprend, aujourd'hui plus que jamais, sous prétexte d'art, de littérature ou de recherche pure, fait figure de divertissement.