Images
À 18 ans, dix ans après Mai 68, les jeunes voulaient changer le monde, ils étaient en lutte contre la société.
Antoine de Maximy
Lorsque vous êtes tout seul, vous êtes une cible.
Mais si on m'avait donné des sous avant, j'aurais débuté plus tôt ! Je n'avais pas le choix. Avant, j'empruntais la caméra Super 8 de ma tata. L'armée m'a permis d'obtenir des moyens et a fait basculer ma vie. J'aimais ce que je faisais. Dès cette époque-là, je n'ai plus compté mon temps. Me lever à 4 heures pour tourner ne me dérangeait pas. J'étais excité.
J'ai pas d'heures perdues parce que j'ai toujours des choses à faire.
Les gens plus pauvres sont plus accueillants.
J'ai découvert qu'il ne faut pas craindre les refus. Et quand, bien des années plus tard, je demanderai aux gens à aller dormir chez eux, ça ne sera pas plus compliqué.
Il me reste encore plein de pays à découvrir... La liste est longue.
L'école n'était plus obligatoire et je voulais arrêter. Je ne suis pas fait pour rentrer dans les cases.
À Berlin par exemple, je suis rentré dans un bar punk où j'ai été légèrement bousculé. Je n'ai pas pris de coups, mais la tige de la caméra a été cassée. À part ça, je n'ai jamais été frappé. C'est plutôt encourageant quant à la nature humaine et l'état du monde.
Je suis curieux, j'ai envie d'en savoir toujours plus. Mais avant tout, je pars pour tourner une émission de télé. Je n'ai pas que des intentions pures, je travaille.
Mes parents appréciaient ces gens qui, comme eux, profitaient de la vie à fond. Pour eux la priorité n'était pas d'asseoir une position sociale mais d'échanger.
Tout cela m'a permis de comprendre que lorsqu'on veut quelque chose, il ne faut pas hésiter à le demander. Qu'est-ce qu'on risque ? Un refus mais c'est tout.
Je parle espagnol. Je le baragouine pas mal, alors j'extrapole pour le portugais. Je parle anglais assez bien, même si souvent je ne fais pas d'effort.
Sincèrement, j'aurais peut-être pu devenir ingénieur ou informaticien ! Mais le système scolaire est très mal fait. On devrait passer par une formation plus appliquée, plus concrète.
C'est un peu une nouvelle porte qui s'ouvre : quand ce dont on a besoin n'existe pas, on peut le fabriquer.
La variété, l'absence de régularité ! J'aime cette liberté. Je décide de l'endroit, de la date de mon voyage. Les téléspectateurs ressentent cette liberté. Ça les fait rêver.
J'ai très souvent envie de bouger, d'aller plus loin.
On me prend davantage pour un illuminé lorsque je me filme pour réaliser des transitions. Dans le train par exemple, je fais semblant de dormir tout en tournant la caméra vers moi. Je dois avoir l'air d'un sacré gogol.
Je voyage car j'ai envie de faire des films, envie de ramener des images. Cet été, par exemple, je ne suis pas sorti de France. Ce n'est pas mon truc.
Mon premier film, une fiction, je l'ai réalisé à 12 ans avec mon cousin. Je savais ce que je voulais faire de ma vie. Je voulais faire du cinéma.
Les pays riches ne sont pas forcément les plus accueillants.
Je suis dans l'aventure, je vais loin, dans des pays dont souvent je ne parle pas la langue.
Je suis très carré. Je ne fais pas ça pour m'amuser. J'essaye de minimiser le danger, mais ce n'est pas une science exacte. Il faut quand même un peu de courage car le risque existe.
Tout ce que je fais a un but.
Quand rien n'est prévu, tout est possible.