Images
On s'élargit par la découverte d'autres consciences. On se regarde avec un grand sourire. On est semblable à ce prisonnier délivré qui s'émerveille de l'immensité de la mer.
Antoine de Saint-Exupéry
Les hommes manquent d'imagination. Ils répètent ce qu'on leur dit.
On ne connaît que les choses que l'on apprivoise.
L'illumination n'est que la vision soudaine, par l'Esprit, d'une route lentement préparée.
Le voyage n'a de sens ni ici ni ailleurs, mais quelle sécurité on tire d'avoir son billet, sa cabine, et ses valises de cuir jaune. D'être embarqué...
Si ton pouvoir tu le divises et le distribues entre tous, tu n'en tires pas le renforcement, mais la dissolution de ce pouvoir.
Quand vous leur parlez d'un nouvel ami, elles ne vous questionnent jamais sur l'essentiel. Elles ne vous disent jamais : Quel est le son de sa voix ? Quels sont les jeux qu'il préfère ? Est-ce qu'il collectionne les papillons ?
Je ne savais pas trop quoi dire. Je me sentais très maladroit. Je ne savais comment l'atteindre, où le rejoindre. C'est tellement mystérieux, le pays des larmes.
Ce qui m'émeut si fort de ce petit prince endormi, c'est sa fidélité pour une fleur, c'est l'image d'une rose qui rayonne en lui comme la flamme d'une lampe, même quand il dort...
Chaque être possède dix mille mètres de ciel bleu sur sa tête.
Dans le désert au crépuscule, on s'assoit sur une dune, on ne voit rien, on n'entend rien et cependant quelque chose rayonne en vous.
J'exigerai ton audience en retour. Je n'ai que faire de l'ami qui ne me connaît pas et réclame des explications.
Ne confonds pas l'amour avec le délire de la possession, lequel apporte les pires souffrances. L'amour véritable est un don, pur, mais un don de chacun à l'autre dans le respect de ce qu'il a encore à donner.
On croit que l'homme est libre... On ne voit pas la corde qui le rattache au puits, qui le rattache, comme un cordon ombilical, au ventre de la terre.
Il est si fréquent dans notre métier de pilote, d'attendre longtemps des nouvelles.
Le disparu, si l'on vénère sa mémoire, est plus précieux et plus puissant que le vivant.
C'est toujours dans les caves de l'oppression que se préparent les vérités nouvelles...
Mais, dans la mort d'un homme, un monde inconnu meurt, et je me demandais quelles étaient les images qui sombraient avec lui.
La victoire organise, la victoire bâtit. Et chacun s'essouffle à porter ses pierres. Mais la défaite fait tremper les hommes dans une atmosphère d'incohérence, d'ennuis et par-dessus tout, de futilité.
Mais si tu viens n'importe quand je ne saurai jamais à quelle heure m'habiller le coeur...
Ce n'est pas le risque que j'accepte. Ce n'est pas le combat que j'accepte. C'est la mort.
Ma civilisation repose sur le culte de l'Homme au travers des individus. Elle a cherché, des siècles durant, à montrer l'Homme, comme elle eût enseigné à distinguer une cathédrale au travers des pierres. Elle a prêché cet Homme qui dominait l'individu.
Je vous le dis : vous n'avez le droit d'éviter un effort qu'au nom d'un autre effort, car vous devez grandir.
Dites la vérité, général, la France a perdu la guerre. Mais ses alliés la gagneront.
Aucun espoir tant que vous ne ressentirez pas de nouveau comme un coup porté à tous les hommes l'injustice subie par un seul.
La guerre, ce n'est pas l'acceptation du risque. Ce n'est pas l'acceptation du combat. C'est à certaines heures, pour le combattant, l'acceptation pure et simple de la mort.
La grandeur de la prière réside d'abord en ce qu'il n'y est point répondu et que n'entre point dans cet échange la laideur d'un commerce.
Il faut autour de soi, pour exister, des réalités qui durent.
Regardez le ciel. Demandez-vous : le mouton oui ou non a-t-il mangé la fleur ? Et vous verrez comme tout change...
Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose... Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer.
Les grandes personnes m'ont conseillé de laisser de côté les dessins de serpents boas ouverts ou fermés, et de m'intéresser plutôt à la géographie, à l'histoire, au calcul et à la grammaire.
Quel désordre aimable : non un désordre d'abandon, mais le désordre intelligent qui marque une présence. Il garde encore l'empreinte du mouvement.
Les baobabs, avant de grandir, ça commence par être petit.
Quand on lui réclamait des solutions parfaites, qui écarteraient tous les risques : C'est l'expérience qui dégagera les lois, répondait-il, la connaissance des lois ne précède jamais l'expérience.
Ce qui fait la beauté des choses est invisible.
En travaillant pour les seuls biens matériels, nous bâtissons nous-mêmes notre prison. Nous nous enfermons solitaires, avec notre monnaie de cendre qui ne procure rien qui vaille de vivre.
La contrainte te délivre et t'apporte la seule liberté qui compte.
Car j'ai découvert une grande vérité. A savoir que les hommes hésitent, et que le sens des choses change pour eux selon le sens de la maison.
Lequel d'entre nous n'a point connu ces espérances de plus en plus fragiles, ce silence qui empire de minute en minute comme une maladie fatale ?
Moi je respecte d'abord ce qui dure plus que les hommes.
Ce qui unit les hommes, c'est l'amour du métier.
Nous avons cru que la virtuosité des âmes basses pouvait aider au triomphe des causes nobles...
Cette nuit de vol et ses cent mille étoiles, cette sérénité, cette souveraineté de quelques heures, l'argent ne les achète pas.
Il existe une altitude des relations où la reconnaissance comme la pitié perdent leur sens.
Il est des victoires qui exaltent, d'autres qui abâtardissent. Des défaites qui assassinent, d'autres qui réveillent.
L'empire de l'homme est intérieur.
Il ne savait pas encore s'il souffrait parce qu'il suivait une pente et que l'avenir venait à lui sans qu'il eût à s'en saisir. Quand on s'abandonne, on ne souffre pas. Quand on s'abandonne même à la tristesse on ne souffre plus.
Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit du vent dans le blé...
Tu veux qu'ils s'aiment ? Ne leur jette point le grain du pouvoir à partager. Mais que l'un serve l'autre. Et que l'autre serve l'empire. Alors ils s'aimeront de s'épauler l'un l'autre et de bâtir ensemble.
La perfection est atteinte, non pas lorsqu'il n'y a plus rien à ajouter, mais lorsqu'il n'y a plus rien à retirer.