Images
Ah ! Le schéma que bâtiront plus tard les historiens ! Les axes qu'ils inventeront pour donner une signification à cette bouillie !
Antoine de Saint-Exupéry
Moi qui sait bien que la sagesse ce n'est point réponse, mais guérison des vicissitudes du langage.
On est distrait une fois ou l'autre, et ça suffit ! Il a oublié, un soir, le globe de verre, ou bien le mouton est sorti sans bruit pendant la nuit...
Les vaniteux n'entendent jamais que les louanges.
Si, dans l'intention de m'absoudre, j'excuse mes malheurs par la fatalité, je me soumets à la fatalité.
La graine de cèdre, bon gré mal gré, deviendra cèdre. La graine de ronce deviendra ronce. Je refuserai toujours désormais de juger l'homme sur les formules qui justifient ses décisions.
L'aventure repose sur la richesse des liens qu'elle établit, des problèmes qu'elle pose, des créations qu'elle provoque.
L'amour de son Dieu, chez le sacristain, se fait amour de l'allumage des cierges.
Le chef est celui qui prend tout en charge. Il dit : "J'ai été battu". Il ne dit pas : "Mes soldats ont été battus".
Je songe à une formule vieille comme mon pays : En France, quand tout semble perdu, un miracle sauve la France.
Voyez-vous dans la vie, il n'y a pas de solutions. Il y a des forces en marche : il faut les créer, et les solutions les suivent.
La victoire seule noue. La défaite non seulement divise l'homme d'avec les hommes, mais elle le divise avec lui-même.
Alors vous, les découragés, les malheureux et les vaincus, je vous le dis : vous êtes l'armée d'une victoire ! Car vous commencez dans cet instant et il est beau d'être aussi jeune.
On oublie que la vie, ici comme ailleurs, est un luxe, et qu'il n'est nulle part de terre bien profonde sous le pas des hommes.
Si je veux bâtir une cité, je prends la pègre et la racaille et je l'ennoblis par le pouvoir. Je lui offre d'autres ivresses que l'ivresse médiocre de la rapine, de l'usure et du viol.
Chaque camion qui progresse ou qui tente de progresser, risque de condamner un peuple. Car, en progressant contre le courant, il embouteille inexorablement une route entière.
Les grandes personnes sont décidément tout à fait extraordinaires.
Il n'y eut rien qu'un éclair jaune près de sa cheville. Il demeura un instant immobile. Il ne cria pas. Il tomba doucement comme tombe un arbre. Ca ne fit pas de bruit, à cause du sable.
Ce n'est point être libre que de n'être pas.
L'Etre n'est point accessible à la raison. Son sens c'est d'être et de tendre. Il devient raison à l'étage des actes.
Nous ne demandons pas à être éternels, mais à ne pas voir les actes et les choses tout à coup perdre leur sens. Le vide qui nous entoure se montre alors...
On est de son enfance comme on est d'un pays.
Le bagne réside là où des coups de pioche sont donnés qui n'ont point de sens, qui ne relient pas celui qui les donne à la communauté des hommes.
Vous interdisez les erreurs, vous empêchez ainsi la victoire.
L'autorité repose d'abord sur la raison. Si tu ordonnes à ton peuple d'aller se jeter à la mer, il fera la révolution. J'ai le droit d'exiger l'obéissance parce que mes ordres sont raisonnables.
Les hommes ne se respectent plus les uns les autres. Huissiers sans âme, ils dispersent aux vents un mobilier sans savoir qu'ils anéantissent un royaume.
Seul l'Esprit, s'il souffle sur la glaise, peut créer l'Homme.
L'action violente laisse peu de traces.
Je suis semblable au père d'un enfant malade, qui marche dans la foule à petits pas. Il porte en lui le grand silence de sa maison.
Eau, tu n'as ni goût, ni couleur, ni arôme, on ne peut pas te définir, on te goûte, sans te connaître. Tu n'es pas nécessaire à la vie tu es la vie.
J'y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé.
Je voulais la faire voyager dans l'amour.
L'eau n'est pas nécessaire à la vie, elle est la vie.
Le je suis responsable ; ce devrait être la devise d'orgueil de tout homme.
Tu honores en moi l'ambassadeur de croyances, de coutumes, d'amours particulières. Si je diffère de toi, loin de te léser, je t'augmente.
Dans le désert, on est toujours libre... On sent l'écoulement du temps...
... si j'ordonnais à un général de se changer en oiseau de mer, et si le général n'obéissait pas, ce ne serait pas la faute du général. Ce serait ma faute.
N'espère rien de l'homme qu'il travaille pour sa propre vie et non pour son éternité.
Mais la vérité, vous le savez, c'est ce qui simplifie le monde et non ce qui crée le chaos. La vérité, c'est le langage qui dégage l'universel.
Quel est le signe qui vient d'alerter mon instinct avant de frapper ma conscience ?
L'essentiel, nous ne savons pas le prévoir. Chacun de nous a connu les joies les plus chaudes là où rien ne les promettait. Elles nous ont laissé une telle nostalgie que nous regrettons jusqu'à nos misères, si nos misères les ont permises.
Ce n'est pas le danger que j'aime. Je sais ce que j'aime. C'est la vie.
Télégramme pour les escales Nord : Prévoyons retard important du courrier de Patagonie. Pour ne pas retarder trop courrier d'Europe, bloquerons courrier de Patagonie avec le courrier d'Europe suivant.
Nos différences loin de nous léser doivent nous enrichir.
Ce qui me tourmente, ce ne sont ni ces creux, ni ces bosses, ni cette laideur. C'est un peu dans chacun de ces hommes, Mozart assassiné.
Seule compte la démarche car c'est elle qui dure et non le but qui n'est que l'illusion du voyageur, lorsqu'il marche de crête en crête, comme si le but atteint avait un sens.
Aimer, c'est donner sans attendre de retour et tout acte est prière, s'il est don de soi.
Un avion, quelque part, était en péril dans ses profondeurs : on s'agitait, impuissant, sur le bord.
Nous vivons les uns sur les autres en face de notre propre image, la plus bornée !
La raison d'aimer, c'est l'amour.