Images
Je combattrai quiconque prétendra asservir à un individu comme à une masse d'individus, la liberté de l'homme.
Antoine de Saint-Exupéry
Comment la vie construit-elle donc ces lignes de force dont nous vivons ? D'où vient le poids qui me tire vers la maison de cet ami ? Quels sont donc les instants capitaux qui ont fait de cette présence l'un des pôles dont j'ai besoin ?
La vérité, c'est ce qui simplifie le monde et non ce qui crée le chaos.
Les grandes personnes, bien sûr, ne vous croiront pas. Elles s'imaginent tenir beaucoup de place.
Si ton amour n'a point d'espoir d'être reçu, tu dois le taire.
Il avait fait alors une grande démonstration de sa découverte à un congrès international d'astronomie. Mais personne ne l'avait cru à cause de son costume.
Ma civilisation a cherché à faire de chaque homme l'Ambassadeur d'un même prince. Elle a considéré l'individu comme chemin ou message de plus grand que lui-même, elle a offert à la liberté de son ascension des directions aimantées.
Quiconque porte dans le coeur une cathédrale à bâtir, est déjà vainqueur. La victoire est fruit de l'amour. L'amour reconnaît seul le visage à pétrir. L'amour seul gouverne vers lui. L'intelligence ne vaut qu'au service de l'amour.
Mais le drame physique lui-même ne nous touche que si l'on nous montre son sens spirituel.
On ne sait jamais où trouver les hommes. Le vent les promène. Ils manquent de racines, ça les gêne beaucoup.
Mais oui, je t'aime, lui dit la fleur. - Tu n'en as rien su, par ma faute.
Il est quelquefois sans inconvénient de remettre à plus tard son travail.
La guerre n'est pas une aventure. La guerre est une maladie. Comme le typhus.
Ainsi dans un wagon. Le bruit des essieux scande la fuite. Les essieux battent comme le coeur.
La seule vérité est peut-être la paix des livres.
Nous avons accepté la règle du jeu, le jeu nous forme à son image. Le Sahara, c'est en nous qu'il se montre. L'aborder, ce n'est point visiter l'oasis, c'est faire notre religion d'une fontaine.
Car il m'est apparu que l'homme était tout semblable à la citadelle. Il renverse les murs pour s'assurer la liberté, mais il n'est plus que forteresse démantelée et ouverte aux étoiles. Alors commence son angoisse qui est de n'être point.
L'homme est ainsi fait qu'il ne se réjouit que de ce qu'il forme.
Une tyrannie totalitaire pourrait nous satisfaire, elle ausi, dans nos besoins matériels. Mais nous ne sommes pas un bétail à l'engrais.
Telle fleur est un refus d'abord de toutes les autres fleurs. Et cependant, à cette condition seulement elle est belle.
Nous nous découvrons vite des amis qui nous aident. Nous méritons lentement ceux qui exigent d'être aidés.
J'ai toujours aimé le désert. On s'assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n'entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence... - Ce qui embellit le désert, dit le petit prince, c'est qu'il cache un puits quelque part...
Que suis-je si je ne participe pas ? J'ai besoin, pour être, de participer.
Ce qui importe, c'est d'aller vers et non d'être arrivé
Un homme, dans son grenier, s'il nourrit un désir assez fort, communique de son grenier le feu au monde.
Il faut allaiter longtemps un enfant avant qu'il exige. Il faut longtemps cultiver un ami avant qu'il réclame son dû d'amitié. Il faut s'être ruiné durant des générations à réparer le vieux château qui croule, pour apprendre à l'aimer.
Veille tes amours comme un berger.
Les miracles véritables, qu'ils font peu de bruit !
Les biens de la terre glissent entre les doigts comme le sable fin des dunes.
Il n'est de fertile que la grande collaboration de l'un à travers l'autre. Et le geste manqué sert le geste qui réussit. Et le geste qui réussit montre le but qu'ils poursuivaient ensemble à celui qui a manqué le sien.
Victoire... Défaite... Ces mots n'ont point de sens. La vie est au-dessous de ces images, et déjà prépare de nouvelles images. Une victoire affaiblit un peuple, une défaite en réveille une autre.
Je n'aime pas les sédentaires du coeur. Ceux-là qui n'échangent rien ne deviennent rien.
On ne peut montrer le chemin à celui qui ne sait où aller.
Il faut bien que je supporte deux ou trois chenilles si je veux connaître les papillons.
Quand on veut faire de l'esprit, il arrive que l'on mente un peu.
Créer, c'est créer l'être et toute création est inexprimable.
Rien n'est aussi menacé que l'espérance !
Les enfants seuls plantent un bâton dans le sable, le changent en reine et éprouvent l'amour.
Alors commence le vrai voyage, qui est hors de soi-même.
Un phare ne mesure point l'éloignement. La lumière est présente dans les yeux, tout simplement. Et toutes les merveilles du continent logent dans l'étoile.
Celui qui meurt pour le progrès des connaissances ou la guérison des malades, celui-là sert la vie, en même temps qu'il meurt.
A raison quiconque accepte la destruction de son urne de chair pour sauver le dépôt qui s'y trouve enfermé.
Quand on a terminé sa toilette du matin, il faut faire soigneusement la toilette de la planète.
Pour se faire aimer, il suffit de plaindre. Je ne plains guère ou je le cache.
Les épines, ça ne sert à rien, c'est de la pure méchanceté de la part des fleurs !
Il est bien plus difficile de se juger soi-même que de juger autrui. Si tu réussis à bien te juger, c'est que tu es un véritable sage.
Je me croyais riche d'une fleur unique, et je ne possède qu'une rose ordinaire ça ne fait pas de moi un bien grand prince...
Les hommes de chez toi, dit le petit prince, cultivent cinq mille roses dans un même jardin... et ils n'y trouvent pas ce qu'ils cherchent... - ... Et cependant ce qu'ils cherchent pourrait être trouvé dans une seule rose ou un peu d'eau...
Quand nous prendrons conscience de notre rôle, même le plus effacé, alors seulement nous serons heureux. Alors seulement nous pourrons vivre en paix, car ce qui donne un sens à la vie donne un sens à la mort.
Pour les vaniteux les autres hommes sont des admirateurs.