Images
La vraie générosité consiste à faire plaisir sans espérance de revanche.
Antoine Gombaud
Une belle âme ne tient jamais compte de ses bienfaits, l'oubli en augmente le mérite, et le souvenir en diminue la gloire.
Il y a de la gloire à faire un présent, il y en a souvent davantage à le refuser.
La hardiesse ne s'étonne jamais, elle se nourrit d'espérance, et trouve son divertissement dans les rencontres et dans les périls.
Tous ceux qui parlent peu parlent bien, parce qu'ils songent longtemps à ce qu'ils doivent dire.
Il ne faut jamais craindre que les maux qu'on peut éviter. L'amertume de ceux qui sont inévitables s'augmente par la peur que nous en avons.
La sagesse et l'amour ne s'accordent jamais.
L'honneur n'est pas toujours le prix du mérite, il est aussi souvent le partage du crime que la récompense de la vertu.
Si quelqu'un me demandait en quoi consiste l'honnêteté, je dirais que ce n'est autre chose que d'exceller en tout ce qui regarde les agréments et les bienséances de la vie.
Peu de gens sont exempts de dire des fadaises, et le malheur est qu'on les veut dire agréablement.
Ceux qui s'aiment trop sont en grand danger d'être haïs de tout le monde.
Il n'est pas bon d'être malheureux, mais il est bon de l'avoir été.
Il faut songer quelquefois à la mort, cette seule pensée peut nous apprendre à bien vivre.
L'étude du temps est la plus utile de toute, elle nous enseigne le moyen d'en faire un bon usage.
La prudence dans les entreprises, la fermeté dans l'exécution, et l'intrépidité dans les périls.
Les bienfaits accompagnés d'orgueil sont souvent payés de haine.
De toutes les loirs, celle de mourir est la seule inviolable, et qui ne souffre point d'exception.
Il faut vivre comme l'on voudrait avoir vécu, lorsqu'on sera prêt de mourir.
Comme une faute ouvre souvent le pas à une autre, quelquefois aussi elle sert d'instruction à l'homme.
La crainte aguerrit contre les maux et en évite les surprise.
Comme l'esprit se perd dans le luxe, il se forme dans la frugalité.
Rien ne nuit tant aux personnes de qualité, que le trop d'attachement aux biens.
Trois choses font un savant homme, la lecture, la conversation et la rêverie ; l'une enrichit la mémoire, l'autre polit son esprit ; et la dernière forme son jugement.
Si la mort paraît effroyable aux riches, elle doit bien consoler les malheureux.
L'orgueil est une enflure de coeur qui gâte toutes les bonnes qualités de l'esprit.
La philosophie nous montre à triompher des disgrâces de la mauvaise fortune.
L'orgueil ne réussit jamais mieux que quand il se couvre de modestie.
La condition des pauvres donne moins d'inquiétude que celle des riches. Ceux-ci doivent craindre, au lieu que les autres n'ont qu'à espérer.
Le sage fuit tout ce que le peuple estime, tout ce que le hasard donne, et tient pour suspects tous les présents de la fortune.
Il y a des manières d'accorder les grâces, qui sont plus insupportables que le refus.
L'amour est semblable au feu : il brille et plaît quand on en est éloigné, mais il brûle et consume quand on s'en approche de trop près.
Ce n'est pas la crainte de la peine qui doit rendre l'homme bon, mais l'amour de la justice.
Trois choses ne se reconnaissent bien qu'en trois lieux différents : la hardiesse dans le péril, l'ami dans le besoin et la sagesse dans les attaques de la colère.
Une âme peut se dire généreuse, quand elle prend plus de plaisir à donner qu'à recevoir.
L'envie ordinairement détruit tout ce qu'elle ne peut acquérir.
La prudence est nécessaire, mais il faut souvent donner au hasard.
La crainte cherche le mal pour s'en affliger avant qu'il ne soit arrivé ; elle ne s'entretient que d'illusions et de fantômes.
Il n'est rien de si aisé que de prêcher la patience aux affligés, quand on est dans la prospérité.
Quand le coeur devance la main à nous faire un présent nous en recevons deux à la fois.
Pour réparer la perte du temps passé, il faut bien employer le présent, et ne souhaiter l'avenir que pour en faire un bon usage.
L'envie est un feu qui dessèche.
Il faut être hardi pour devenir heureux.
Il faut recevoir les choses avec le même esprit qu'on les donne et moins considérer leur valeur que la manière de les donner.
Ce n'est pas assez que d'avoir de la prudence pour réussir, il faut aussi du bonheur pour réussir.
L'imprudent qui ne fait qu'une faute mérite une excuse, celui qui pèche pour la seconde fois doit souffrir double peine pour son crime.
Ce qui paraît générosité n'est souvent qu'une ambition déguisée.
La nécessité de mourir n'est supportable qu'à celui qui la regarde comme telle.
Celui qui ne veut pas se hasarder ne doit pas songer à s'élever.
L'orgueilleux a le malheur de déplaire à tout le monde et de ne plaire qu'à lui-même.
Deux coeurs aliénés se réunissent par l'intérêt.