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L'homme ne va nulle part. Tout vient à l'homme, comme le lendemain.
Antonio Porchia
Quand je mourrai, je ne me verai pas mourir, pour la première fois.
Je me demande depuis mille ans : Que ferai-je maintenant ? Et je n'ai pas encore besoin de me repondre.
Petit c'est celui qui pour se montrer, cache.
Oui, suffrir, c'est nécessaire, même en vain, pour ne pas vivre en vain.
Plus pleurs que pleurer c'est voir pleurer.
Blesser le coeur, c'est le créer.
La raison se perd par le raisonnement.
Tu penses que tu me tues. Je pense que tu te suicides.
Savoir mourir nous coûte la vie.
L'homme ne rit plus dès qu'il se sait chose comique.
Mes morts continuent de souffrir la douleur de la vie, en moi.
Quand ta douleur est un peu plus grande que ma douleur, je me sens un peu cruel.
Quand le superficiel me fatigue, il me fatigue tant que pour me reposer, j'ai besoin d'un abîme.
On peut sentir ce qui est parfois, pas ce qui est toujours.
Si je ne croyais pas que le Soleil me regarde un peu, je ne le regarderait pas.
Personne ne comprend que tu as tout donné. Tu dois en donner plus.
Craindre n'humilie pas autant qu'être craint.
J'ai perdu doublement, parce que j'ai aussi gagné.
Je sais des choses que je me suis tellement résigné à ne pas avoir que je ne me résignerais plus à les avoir.
Si tu ne lève pas tes yeux, tu croiras être le point le plus haut.
Donner, n'est pas ce que nous donnons mais ce que nous aimerions donner ; mais cela, nous ne le donnons jamais car nous ne le possédons pas.
Un grand coeur se remplit avec bien peu.
Hommes et choses montent et descendent ; s'éloignent et s'approchent. Tout est comédie de distances.
On vit avec l'espérance d'arriver à être un souvenir.
Dans une âme pleine il y a du place pour tout et dans une âme vide il n'y a du place pour rien. Qui peut comprendre !
Moins on croit être, plus on supporte. Et si on ne croit rien être, on supporte tout.
Je pense que nous nous habitons les uns les autres, mais pas habités. Parce que nous ne pourrions pas nous habiter les uns les autres, habités.
Les chaînes qui nous retiennent le mieux sont celles que nous avons brisées.
Ce qui nous avons payé avec notre vie n'est jamais cher.
Nous avons un monde pour chacun, mais nous n'avons pas un monde pour tous.
Il est des rêves dont il faut se reposer.
La douleur ne nous suit pas : elle marche en avant.
Nous y étions, la mer et moi. Et la mer était seule et moi, j'étais seul. Un de nous deux manquait.
Si je ne m'oubliais jamais de rien de ce qu'il y a en toi, je ne trouverais jamais rien de nouveau en toi.
L'homme juge tout dans la minute présente, sans comprendre qu'il ne juge qu'une minute : la minute présente.
L'enfant montre son jouet, l'homme cache le sien.
Le profond, vu en profondité, est surface.
Nous voyons grâce à quelque chose qui nous illumine, que nous ne voyons pas.
La fleur que tu as dans tes mains est née aujourd'hui et elle a déjà ton âge.
Avant de parcourir mon chemin, j'étais mon chemin.
Ne pas employer ses défauts ne signifie pas qu'on ne les a pas.
Ma pauvreté n'est pas totale : je manque.
Tout est un peu d'obscurité, jusqu'à la lumière elle-même.
Combien, fatigués de mentir, se suicident dans la première vérité venue.
Je sens que je me repète quand je repète autrui, non quand je me repète moi-même.
Que chacun porte sa faute et il n'y aura pas de coupables.
Mon père, en s'en allant, a donné un demi siècle à mon enfance.
Ce qui nous perd, nous ne consentons pas à le perdre.
Parfois, la nuit, j'allume une lumière pour ne pas voir.