Images
Elle s'était toujours montrée trop sage, trop bien élevée – Colette aurait dit invisible et transparente –, cette jeune mère s'était embourbée dans une vie médiocre, et tout le monde l'enjambait gaiement, sans la considérer. Oubliée de tous, sur le bord du chemin.
Aurélie Valognes
Et puis, physiquement, comme disaient les Inconnus, c'est devenu plus Robert que Redford.
Ça, je pense que c'est un problème féminin. Je parle du fait de ne jamais dire explicitement ce que vous voulez. Elle attend de moi des choses qu'elle ne demande jamais. Et bien sûr, elle fait la tête quand c'est trop tard, que j'ai loupé le coche. Et ça fait plus de quarante ans que ça dure.
Il y a quelques jours, mon grand Jules de quatre ans et demi, m'a montré son nombril et m'a demandé si moi j'en avais un. Il était intrigué sur son utilité. Je m'apprêtais à lui répondre de manière très terre à terre quand il m'a semblé plus beau de simplement lui dire : pour que tu gardes une trace de ta maman, toujours avec toi, même quand elle n'est pas là.
La vie lui semble si douce tout d'un coup, de ces moments où l'on se dit que l'on ferait bien une pause ici, que l'on arrêterait le marque-page de sa vie à cet instant précis.
Le monde est peut être moins laid au petit matin
C'est aussi ça la transmission des valeurs. L'héritage. Ne dit-on pas que c'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleures confitures ?
Mais ce qu'il y a de beau en amour, c'est qu'il y a autant de couples que de façons de s'aimer.
Il est un peu comme sur un voltage différent, avec une logique bien à lui, qui chamboule l'ordre de ses priorités, le laissant complètement incompris par le commun des mortels.
Quand on est une femme, on nous autorise soit le rôle d'épouse pondeuse, soit celui de femme légère, égoïste.
Quand on se met en couple, chacun vient avec un sac à dos plein de pierres. Les pierres représentent notre passé et conditionnent qui nous sommes aujourd'hui. Pour certains, le sac à dos est plus lourd à porter que pour d'autres.
On a tous à gagner à se défaire de notre vie d'avant...
Partir en laissant très peu de choses derrière soi, c'est aussi montrer que l'on fait de la place aux autres.
L'amitié c'était décidément comme l'amour : savoir évoluer ensemble dans la même direction.
Socrate disait : Connais-toi toi-même. Très peu de gens savent qu'il ajoutait ensuite : Rien de trop. Ce qu'il voulait dire, c'est qu'il faut revenir à l'essentiel.
On est un jeune couple, il n'y a pas de morceaux à essayer de recoller. Alors, le mieux, c'est de s'arrêter là, avant que l'on se fasse du mal.
Ce n'est pas que nous apprenons des choses en passant à la retraite, c'est la retraite qui nous apprend des choses sur nous.
Vieillir, c'est voir mourir les autres.
Ce qui est extraordinaire chez les gens, c'est leur capacité à prendre un sourire pour une invitation à discuter.
Qu'est-ce qui est le plus important ? La décision qu'on a prise ou la raison de notre décision ?
À force de s'occuper des autres, on finit par s'oublier soi-même.
La retraite, c'est le moment idéal pour tout réapprendre, ou apprendre, ajouta-t-elle, lourdement, à l'attention de son fils, qui inspectait le frigo.
Parfois, à ne pas savoir, on s'imagine bien pire que la réalité.
Une vraie famille, c'est aussi quand on se sent à l'aise même sans rien se dire, sans rien faire de particulier. Ensemble, tout simplement.
La vie est mal foutue. A 35 ans on n'a le temps pour rien. A 65 ans, on a le temps, mais rien à faire !
Si l'on continue d'éduquer les fillettes ainsi, on fabrique une nouvelle génération d'inégalité, avec la ménagère d'un côté, et M. Tout-puissant de l'autre.
Si la jeunesse est un état d'esprit, une curiosité sur le monde qui change, une envie constante d'apprendre, Ferdinand est sûrement plus âgé qu'une tortue de mer. Béatrice lui a parlé de trucs de l'Internet, dont il n'a rien compris. De toute façon à quoi ça sert d'essayer. À son âge, apprendre, ce n'est plus rentable !
J'aime la vie avec toi. J'aime nos fous rires, nos regards qui se croisent au restaurant, nos disputes aussi. Je me sens vivant, je sens qu'avec toi je m'améliore, je deviens celui que j'aimerai être. Moins sanguin, plus posé. Mais j'ai peur. J'ai peur de ne pas être à la hauteur. Tout semble si évident avec toi, si facile
Malgré son amour pour la bonne nourriture, Rose était prête à devenir vegan sur-le-champ si cela permettait de faire disparaître la bêtise humaine de la surface de la planète. Mais il semblerait que la connerie était plus contagieuse que la solidarité
Tu ne m'enlèveras pas de l'idée que devoir mourir, c'est du gâchis. Regarde-moi, par exemple. Toute cette expérience accumulée, pourquoi, en fin de compte ? On ne dit pas qu'un vieux qui brûle, c'est une bibliothèque qui meurt ?
On ne choisit pas les surprises de la vie, mon petit. On fait avec, et souvent, c'est pour le meilleur.
Les enfants sont plus philosophes que nous. Ils trouvent tous seuls les petits plaisirs de la vie. C'est un don que l'on perd en grandissant.
Entre eux, de toute façon, c'est plus fort qu'une histoire d'amour. C'est une histoire de vie, une tranche épaisse et généreuse d'amitié, débordante de crème et de beurre, où l'amour, celui qui finit mal en général, n'a pas sa place. Entre eux, rien ne finira jamais.
L'amour, c'est censé marcher tout seul quand on a trouvé la bonne personne...
On dit qu'on devient adulte quand on prend conscience qu'on doit mourir un jour.
Ceux que tu aimes le plus vont et viennent, repartent et reviennent. En prenant un bout de ton coeur à chaque fois. Mais tu ne vas pas te priver d'aimer de peur de devoir souffrir un peu ? Tout ce bonheur ne vaut-il pas un petit pincement au coeur ?
Paul Valéry avait raison : "un homme seul est toujours en mauvaise compagnie".
Phase un : la séduction de la belle-famille, systématiquement accompagnée de remises en question personnelles très fortes. Un peu comme un chiot au chenil qui veut être choisi et fait la moue la plus attendrissante possible.
Nous faisons tous des erreurs, parce que nous sommes humains. Certaines ont des conséquences plus graves que d'autres, certaines ont des répercussions sur autrui.
Elle savait qu'elle aurait mieux fait de s'économiser en sentiments, de ne pas s'investir, de garder ses distances. Mais comment résister face à ce petit corps chaud contre son coeur ou à son odeur de lait ? Est-ce vivre de se retenir de donner, de s'émouvoir, de rire.
On ne choisit pas sa famille, mais on ne choisit pas non plus sa belle-famille. Juste son amoureux...
Lucette n'a pas beaucoup de sous, les repas sont simples, mais riches d'amour. Cela doit être ça, le secret des recettes de grand-mères.
Quand on est plus de 7 milliards sur terre, chaque geste de chacun compte. Il n'est jamais trop tard pour commencer.
Je ne saurais dire ce qui me manque, mais je me rends compte que maintenant que l'important ce n'est pas d'avoir les bonnes réponses mais de se poser les bonnes questions.
La jeune femme si fit la réflexion qu'on devrait toujours commencer par lire les dernières phrases d'un message. Ce sont toujours elles qui parlent avec le coeur et expriment vraiment ce que l'on n'ose pas dire dès le début. En fin de lettre, il y a cette urgence qui trahit la peur de manquer de place et incite à enfin dire ce qu'il y a de plus important.
On dit qu'on adulte quand on prend conscience qu'on doit mourir un jour. Pour moi, ça a été à six ans, à l'âge où l'on apprend à lire et à compter les personnes qui manquent.