Images
Tu m'aimes ? est une déclaration d'amour.
Bernard Pivot
Dans la vie, j'ai essayé de faire ce que, enfant, j'avais appris du football : petits ponts, grands ponts, tirs au but.
Le travail utile est toujours effectué par des individus qui n'ont pas atteint leur niveau d'incompétence.
La culture classique reste une valeur essentielle, mais la plus-value qu'on en retire, pour soi et aux yeux des autres, a baissé à la bourse de l'humanisme.
De valeur absolue, l'orthographe est devenue une valeur aléatoire, ornementale, facultative.
Le chic, la classe, l'élégance, le chien et même le peps, on ne les a pas par comparaison, on les a ou on ne les a pas, ou plutôt, on ne vous les reconnaît pas.
Quand on est convenablement payé de ses efforts, il n'y a nul héroïsme à ne pas palper boni, bénefs et bakchichs.
Dieu est-il gaucher ou droitier ?
Quand c'est un métier, lire exige des yeux et de l'esprit une grande disponibilité.
Un jour, j'ai rencontré un ? Comment ça va ? m'a-t-il demandé. Et vous ? lui ai-je dit. Lui, d'un ton sec : c'est moi qui pose les questions !
Il y a toujours quelque chose à retenir d'un médiocre match de football : une talonnade, un tir... On lit un livre raté avec la conviction que le suivant sera meilleur.
On ne jette pas un livre, on ne le brûle pas, on ne l'abîme pas, on en prend soin, on le range, on en est fier.
À l'époque, on se réunissait le soir pour regarder "Le Grand Échiquier" ou "Apostrophes". Aujourd'hui, on file dans sa chambre ou devant son ordinateur.
Entre auteurs et lecteurs, il y a souvent plus que des affinités : des complicités, des fringales.
Commercialement, la culture est pénalisante.
Dire à un écrivain que son dernier livre est décevant n'est attentatoire ni à la politesse, ni au plaisir de lire. Cela apporte au contraire, du crédit aux éloges.
Sur le i de coït il y a, fort justement, deux petits points qui s'envoient en l'air. Je vous propose de retrouver ces petits points sur le i de jouir.
Le journaliste ne travaille pas continuellement dans l'exceptionnel : il doit avoir la modestie de se frotter au tout venant de l'actualité en espérant que les occasions de s'enthousiasmer seront plus nombreuses que celles de râler.
Tout travail de longue haleine, répétitif, suppose l'ambition d'être toujours meilleur.
Tant qu'il y aura ne serait-ce qu'une seule question restée sans réponse la terre continuera de tourner.
N'ayant pas fait d'études supérieures, je considérais que, grâce à mon émission, je pouvais m'instruire.
Le Petit Larousse et le Petit Robert sont des écoles de l'obéissance et de la modestie.
La rêverie vagabonde est nécessaire à une bonne hygiène de vie, à l'équilibre de l'homme dans la bourrasque quotidienne.
A la liberté de provocation, répond la liberté d'objection.
Le livre est surtout représenté par son auteur, son géniteur. C'est un peu comme un père et son enfant, ils se tiennent par la main.
Dans l'expression tomber raide amoureux, le physique l'emporte déjà sur le sentiment.
Le zapping, c'est à domicile et à volonté, le pouvoir absolu : régal des petits chefs, joujou des beaufs, revanche pour les humiliés, les sans-grade.
Le journalisme est le règne de l'éphémère et du volatil.
Les bonnes manières, c'est le prétexte de ceux qui voudraient en avoir de mauvaises de temps en temps.
A la tête de l'auteur, le téléspectateur ne juge pas le livre, mais de son intérêt à l'acheter et à le lire.
Le journaliste est un interprète de la curiosité publique.
La télévision ne produit pas de stars. Elle porte momentanément au pinacle de la notoriété, des journalistes et des animateurs. Que ces vedettes quittent leur emploi, elles sont vite oubliées.
On accorde à l'écrivain, un crédit d'intelligence et de sagesse dont seul le grand médecin peut se prévaloir.
Snober ou moquer un média aussi puissant que la télévision, aussi présent et aussi répandu relève d'un caprice de l'esprit ou de sa démission.
A la télévision, tout mot doit être utile.
L'âme chanta a cappella.
Une ou deux phrases, quelques adjectifs, un compliment spontané, c'est de la critique ou du bouche à oreille ?
Si un plateau devenait thématique, il serait plus intéressant.
Il en est de la culture à la télévision comme des habitants des villes : rejetée à la périphérie.
Il n'y a plus d'auteurs au théâtre ; s'il y en avait, cela se saurait, ils seraient publiés.
Il n'y a pas un jour où je n'ouvre pas un dictionnaire
La bonne attachée de presse est celle qui sait se réjouir d'une acceptation et ne pas se froisser d'un refus.
Aujourd'hui encore, le destin de la femme, dans la plupart des familles, c'est de ne pas bouger.
Une bibliothèque est fondée sur le double-registre : "j'ai lu et aimé - je relirai", "j'ai appris - j'aurai besoin", "j'ai annoté et souligné - je profiterai du travail déjà fait".
Les tweets sont des télégrammes décachetés.
Rien ne surpasse l'écrit dans son commentaire sur l'écrit, mais toute maladroite, toute superficielle qu'elle est, la parole ne constitue-t-elle pas l'accès le plus commode et le plus efficace au texte ?
Il faut se garder de considérer un livre moins important que son auteur.
Un devoir criblé de fautes d'orthographe ou de syntaxe, c'est comme un visage abîmé par des verrues.
Le e de femmes se prononçant a, il comprit, dès l'école, qu'avec les femmes ce serait compliqué.
Le premier irrespect qu'on doit à la culture, surtout à la télévision, c'est l'humour.