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Cet oubli que cause l'amour, et cet attachement à ce que l'on aime, font naître des qualités que l'on n'avait pas auparavant. L'on devient magnifique, sans l'avoir jamais été.
Blaise Pascal
Le plus grand des maux est les guerres civiles.
Ce qui fait que l'on va si loin dans l'amour, c'est que l'on ne songe pas que l'on a besoin d'autre chose que de ce que l'on aime : l'esprit est plein ; il n'y a plus de place pour le soin ni pour l'inquiétude.
Nous sommes composés de deux natures oposées et de divers genre, d'âme et de corps. Car il est impossible que la partie qui raisonne en nous soit autre que spirituelle...
Ce mot me fut nouveau, et inconnu ; je lui en demandais l'explication.
Cromwell allait ravager toute la chrétienté ; la famille royale était perdue, et la sienne à jamais puissante, sans un petit grain de sable qui se mit dans son uretère.
On vous fera souvenir incontinent du mentiris impudentissime du bon père capucin.
L'homme est intelligent à ce qu'il se sait ignorant.
D'où vient qu'un boiteux ne nous irrite pas et qu'un esprit boiteux nous irrite ? A cause qu'un boiteux reconnaît que nous allons droit et qu'un esprit boiteux dit que c'est nous qui boitons.
Quand la parole de Dieu, qui est véritable, est fausse littéralement elle est vraie spirituellement.
Ce qui fait qu'on va si loin dans l'amour, c'est que l'on ne songe pas que l'on aura besoin d'autre chose que ce que l'on aime.
J'écrirai ici mes pensées sans ordre, et non pas peut-être dans une confusion sans dessein.
Nous ne nous tenons jamais au temps présent. Nous rappelons le passé ; nous anticipons l'avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours.
Nous n'enfantons que des atomes au prix de la réalité des choses.
Personne ne parle de nous en notre présence, comme il en parle en notre absence.
On dirige sa vue en haut, mais on s'appuie sur le sable : et la terre fondra, et on tombera en regardant le ciel.
Peu de gens parlent du doute en doutant.
Vous n'échapperez pas par ces fuites ; vous sentirez la force de la vérité que je vous oppose.
Les voies de Dieu sont droites ; mais les méchants y trébucheront.
Le dernier acte est sanglant, quelque belle que soit la comédie en tout le reste : on jette enfin de la terre sur la tête, et en voilà pour jamais.
La justice est ce qui est établi ; et ainsi toutes nos lois établies seront nécessairement tenues pour justes sans être examinées, puisqu'elles sont établies.
En un mot, l'homme connaît qu'il est misérable : il est donc misérable, puisqu'il l'est, mais il est bien grand, puisqu'il le connaît.
Ce que peut la vertu d'un homme ne se doit pas mesurer par ses efforts, mais par son ordinaire.
Au lieu de faire que ce qui fut juste fut fort, on a fait que ce qui fut fort fut juste.
Il n'est pas nécessaire, parce que vous êtes duc, que je vous estime ; mais il est nécessaire que je vous salue.
Il y a deux sortes d'esprit : l'esprit de géométrie et l'esprit de finesse.
La vraie et unique vertu est donc de se haïr, car on est haïssable par sa concupiscence, et de chercher un être véritablement aimable, pour l'aimer.
Tous les corps ensemble, et tous les esprits ensemble, et toutes leurs productions, ne valent pas le moindre mouvement de charité.
On ne s'imagine Platon et Aristote qu'avec de grandes robes de pédants. C'étaient des gens honnêtes et, comme les autres, riant avec leurs amis ; et, quand ils se sont divertis à faire leurs Lois et leur Politique, ils l'ont fait en se jouant.
La condition d'un mariage avantageux est aussi souhaitable suivant le monde qu'elle est vile et préjudiciable selon Dieu.
Tous les corps, le firmament, les étoiles, la terre et ses royaumes, ne valent pas le moindre des esprits ; car il connaît tout cela, et soi ; et les corps, rien.
Le plaisir des grands est de pouvoir faire des heureux.
Deux erreurs. 1. Prendre tout littéralement. 2. Prendre tout spirituellement.
Hasard donne les pensées, et hasard les ôte ; point d'art pour conserver ni pour acquérir.
Cette pratique est juste ; elle est autorisée aux Pères de l'Eglise.
Presque tous les malheurs de la vie viennent des fausses idées que nous avons sur ce qui nous arrive.
Toutes les bonnes maximes sont dans le monde ; on ne manque qu'à les appliquer.
Rien n'est si semblable à la charité que la cupidité, et rien n'y est si contraire.
L'on adore souvent ce qui ne croit pas être adoré, et l'on ne laisse pas de lui garder une fidélité inviolable, quoiqu'il n'en sache rien. Mais il faut que l'amour soit bien fin ou bien pur.
Nous disposant toujours à être heureux il est inévitable que nous ne le soyons jamais.
Deux fondements surnaturels de notre religion toute surnaturelle ; l'un visible, l'autre invisible. Miracles avec la grâce, miracles sans grâce.
Toute histoire qui n'est pas contemporaine est suspecte.
La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique.
Que l'âme soit mortelle ou immortelle, il est indubitable que cela doit mettre une différence entière dans la morale.
Je n'ai d'attaches sur la terre qu'à la seule Eglise Catholique, Apostolique et Romaine, dans laquelle je veux vivre et mourir...
La méthode de ne point errer est recherchée de tout le monde. Les logiciens font profession d'y conduire, les géomètres seuls y arrivent.
Jésus sera en agonie jusqu'à la fin du monde : il ne faut pas dormir pendant ce temps-là.
Il n'est pas permis d'attribuer à l'Ecriture les sens qu'elle ne nous a pas révélé qu'elle a.
Les principes se sentent, les propositions se concluent.
Le vrai se conclut souvent du faux.