Citations de Boris Vian

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Le côté déprimant des temps modernes est la fâcheuse nécessité qu'ils impliquent de la nullité des temps anciens.

Un mort, c'est bien. C'est complet. Ca n'a pas de mémoire. C'est terminé. On n'est pas complet quand on n'est pas mort.

Et l'on devrait rendre obligatoire Par arrêté municipal L'usage de la femme-tronc pour les pauvres.

Je voudrais pas crever Avant d'avoir usé Sa bouche avec ma bouche Son corps avec mes mains Le reste avec mes yeux.

Avec des si, on scierait.

Si tout le monde avait été contre l'évolution, on serait encore dans des cavernes à téter des grizzlys domestiques.

Quand on ne sait rien, on peut tout de même trouver des choses, avec de l'imagination.

Les gens malheureux tuent ce qu'ils aiment parce qu'ils n'ont que ça sous la main.

Harmonieuse combinaison de l'os, de la chair et du système pileux qui réunit en l'homme le règne animal, le minéral et le règne végétal.

Aussi longtemps qu'il existe un endroit où il y a de l'air, du soleil et de l'herbe, on doit avoir regret de ne point y être. (Surtout quand on est jeune.)

Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée. Ou démontée s'il est urgent qu'on en répare la serrure.

C'est nous les pauvres gens - Les pauvres contribuables - Obligés de subir jusqu'à la fin des temps - Le sort auquel imper - Auquel imperturbable - Nous condamnent nos gou - Tous nos gouvernements.

Faut qu'ça saigne - Appuie sur la baïonnette - Faut qu'ça rentre ou bien qu'ça pète - Sinon t'auras une grosse tête - Faut qu'ça saigne.

Le temps perdu c'est le temps pendant lequel on est à la merci des autres.

Antioche venait de disparaître dans le petit baisodrome privé contigu à la salle de danse et dans lequel s'entassaient les manteaux.

Le propre du militaire est le sale du civil.

Les prophètes ont toujours tort d'avoir raison.

Militaire : Variété d'homme amoindri par le procédé de "l'uniforme" qui est une préparation à l'uniformité totale du cercueil.

Il me faudra des mois, des mois, des mois pour que je me rassasie des baisers à vous donner. Il faudra des ans de mois pour épuiser les baisers que je peux poser sur vous, sur vos mains, sur vos cheveux, sur vos yeux, sur votre cou.

Il subsiste encore sur "notre terre" des individus dont la préoccupation majeure et les intérêts les plus affirmés sont de manger bien, de boire froid, de se divertir et de se reproduire.

On n'oublie rien de ce qu'on veut oublier : c'est le reste qu'on oublie.

La vie, c'est comme une dent - D'abord on y a pas pensé - On s'est contenté de mâcher - Et puis ça se gâte soudain - Ca vous fait mal, et on y tient - Et on la soigne et les soucis - Et pour qu'on soit vraiment guéri - Il faut vous l'arracher, la vie.

Les femmes et les hommes ne vivent pas selon le même modèle.

Colin reposa le peigne et, s'armant du coupe-ongles, tailla en biseau les coins de ses paupières mates, pour donner du mystère à son regard. Il devait recommencer souvent, car elles repoussaient vite.

Je voudrais être amoureux, dit Colin. Tu voudrais être amoureux. Il voudrait idem (être amoureux). Nous, vous, voudrions, voudriez être, ils voudraient également tomber amoureux.

Il vaut mieux être déçu que d'espérer dans le vague.

En protestant quand il est encore temps On peut finir par obtenir des ménagements.

Deux fois à l'église dans la même journée, et pendant dix ans je ne vais peut-être pas y remettre les pieds. Ou peut-être neuf ans et demi.

Je ne sais pas ce qui est beau, mais je sais ce que j'aime et je trouve ça amplement suffisant.

Le fils cannibale ramène la fille en la tirant par les cheveux et la fourre dans la grosse marmite. - "T'es fou, dis le père, faut l'éplucher." - Il l'épluche et l'emmène dans sa case.

Il accrocha la serviette au séchoir, posa le tapis de bain sur le bord de la baignoire et le saupoudra de gros sel afin qu'il dégorgeât toute l'eau contenue. Le tapis se mit à baver en faisant des grappes de petites bulles savonneuses.

On se rappelle beaucoup mieux les bons moments : alors, à quoi servent les mauvais ?

Les oiseaux sont responsables de trois au moins des grandes malédictions qui pèsent sur l'homme. Ils lui ont donné le désir de grimper aux arbres, celui de voler, celui de chanter...

Entre les feuilles craquantes luisaient les dos en acajou des marrons d'Inde, enveloppés parfois dans leurs bogues aux teintes incertaines, du beige rouillé au vert amande.

Il n'y a que deux choses : l'amour, toutes sortes d'amour, avec de jolies filles et la musique de la Nouvelle-Orléans ou de Duke Ellington. Tout le reste doit partir, car tout le reste est moche.

Le travail, c'est sacré, c'est bien, c'est beau, c'est ce qui compte avant tout, et seuls les travailleurs ont le droit à tout.

Le reste avec mes yeux.

C'est bien plus difficile de parler quand on n'est pas habillé. Essaie donc d'être sérieux sans pantalon !

Je ne peux pas vous regarder sans penser que vous êtes faites pour autre chose que pour parler, et cela m'est difficile de vous parler sans vous regarder. Mais je veux bien continuer à parler avec vous.

Le travail ? C'est horrible, cela rabaisse l'homme au rang de la machine.

À quoi ça sert de déplacer des montagnes quand il est si simple de les escalader ?

Je suis sûr qu'il regrette le temps où il était dans le ventre de sa mère parce que c'est la seule occasion qu'il aura de voir "ça" de l'intérieur.

Elle sentait distinctement et décidément le savon. Au diable ! Autant coucher avec une machine à laver.

Je n'ai gardé que mon carnet et mon crayon. Je vais les lancer avant de changer de jambe et il faut absolument que je le fasse parce que j'en ai assez de la guerre et parce qu'il me vient des fourmis.

Avez vous remarqué qu'on dit rendre la justice ? Ils l'ont donc prise ? Alors on nous fait juger par des voleurs ?

On ne connaît la loi que lorsque les gens l'enfreignent.

- Faut toujours voir le bon côté des choses. - D'accord, retournez-vous !

L'amour engendre la jalousie, qui en est la preuve.

Certains essaient d'écrire ce qui diffère le plus de ce qu'ils connaissent.

La guerre devrait être particulièrement odieuse au commerçant puisqu'elle détruit le client.

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