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Mon grand désir, mon idéal, est de mettre dans les formes que je tire de la pâte, une idée !
Camille Claudel
L'idée ne me suffit pas ; je veux l'habiller de pourpre et la couronner d'or.
Un roman, même une épopée, il faudrait bien Homère pour la raconter. Je vis dans un monde si curieux, si étrange... Du rêve que fut ma vie, ceci est le cauchemar.
Quand à moi je suis tellement désolée de continuer à vivre ici que je ne suis plus une créature humaine. Je ne puis plus supporter les cris de toutes ces créatures, cela me tourne sur le coeur. Dieu que je voudrais être à Villeneuve !
C'est l'anniversaire de mon enlèvement à Ville-Evrard, cela fait 17 ans que Rodin et les marchands d'objet d'art m'ont envoyé faire pénitence dans les asiles d'aliénés.
Je suis tombée dans le gouffre. Je vis dans un monde si curieux, si étrange. Du rêve que fut ma vie, ceci est le cauchemar.
Je réclame la liberté à grands cris.
Il me semble que je suis si loin de vous ! Et que je vous suis complètement étrangère ! Il y a toujours quelque chose d'absent qui me tourmente.
En ce moment le sieur Rodin a persuadé mes parents de me faire enfermer, ils sont tous à Paris pour cela. Le gredin s'emparerait à la suite de ce procédé expéditif du travail de toute ma vie.
Il y a toujours quelque chose d'absent qui me tourmente.
Je couche toute nue pour me faire croire que vous êtes là mais quand je me réveille, ce n'est plus la même chose.
Aujourd'hui 3 Mars, (1930) c'est l'anniversaire de mon enlèvement à Ville-Evrard, cela fait 17 ans que Rodin et les marchands d'objet d'art m'ont envoyé faire pénitence dans les asiles d'aliénés. Je m'ennuie bien de cet esclavage. Je voudrais bien être chez moi et bien fermer la porte.
Aussitôt que je sors, Rodin et sa bande entrent chez moi pour me dévaliser. Tout le quai Bourbon en est infesté ! Aussi, maintenant ma maison est transformée en forteresse : des chaînes de sûreté, des mâchicoulis, des pièges à loup derrière toutes les portes témoignent du peu de confiance que m'inspire l'humanité.
Il faut me retirer de ce milieu, après quatorze ans, aujourd'hui d'une vie pareille, je réclame la liberté à grands cris.