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Le calumet de la paix A tué les poumons faits.
Charles de Leusse
On n'enterre pas la terre. Mais nous serons poussière.
Or autant partir le plus tard : C'est l'infini de toute manière.
La rumeur que nous existons Fut portée par nos inventions.
Le squelette, c'est la mort : Il est dans notre corps.
A titre posthume, Tout le monde nous aime.
On n'empaille pas le vieil oiseau. Jésus meurt jeune pour être beau.
Les aveugles Aussi pleurent.
Les nuages noirs Font la mer noire.
Le ciel est haut ; Le plafond haut.
L'eau ne brille que par le soleil. Et c'est toi qui est mon soleil.
Le chemin de la vérité A des prairies de fausseté.
Qui fore la terre trouve du pétrole. Qui fore le coeur se trouve tout seul.
Quand s'embrassent les amoureux, Ils s'embrassent même les yeux.
Quand tout est nettoyé, On voit donc son reflet.
La cigale a chanté Son requiem après.
Mystère de l'amour est comme Creuser l'eau : tout se referme.
Certains se prennent pour un zoro, D'un z qui veut dire dodo...
Les fleurs attirent les abeilles, Mais ne butinent que le ciel.
L'amoureux saborde son corps, Car il coule dans le bonheur.
Le serpent n'a pas de bras. C'est Adam qui fut son bras.
Au tribunal de l'amour, La défense demande sa cour.
Quand en victime, on se pose, - Son brevet, vite, on dépose.
Marin meurt dans ce qui le fait vivre. Nous mourrons dans l'air et dans l'espoir.
Dieu s'est fait homme ; Et l'amour, femme.
Le sourire de la bouche n'est Un bout de bouche ébréchée.
Il ne pleut de la fumée Que dans les endroits fermés.
L'envie nous caresse, Mais de l'intérieur. Il chatouille, il presse, Surtout notre corps.
Facile de casser le miroir ; Moins facile parfois de s'y voir.
Vérité n'est baguette de Dieu. Elle n'est qu'un remède, au mieux.
Le sourire en faucille. La mort d'un bout de cil.
Au-dessus du ciel, Tout est beau, mais seul.
Le boa digère lentement. L'habitude digère lentement.
Fourmis s'embrassent pour se nourrir. Un seul bisou peut nous nourrir.
Le brouillard De l'amour. N'est pas dense Aux gens proche.
Un bisou sur une joue Fait rougir les deux joues.
Diamants ne s'éteignent. Mais tes yeux se ferment.
Le sport éprouve le coeur. La vie éprouve l'amour.
Il dégouline de si bons Sentiments qu'il glisse dessus.
Et Gutenberg Savait écrire.
Quand le coeur est froid, Eternue le poing.
Hommes guérissent des femmes Par les femmes elles-mêmes.
Il saute dans l'eau pour éviter L'incendie, mais le requin est.
L'appétit vient en mangeant, Doit se dire le conquérant.
Des singes élèvent Tarzan. Il n'en pas moins grand.
Médailles alourdissent les corps. Mais ça ne gêne pas les morts...
La colère, c'est plus petit - Que celui derrière lui.
La bougie n'est pour gâteau éclairer. Respect des morts, des vivants respect.
Les nazis ont la croix gammée, Un croix qui pleure sur les côtés.
Le grand H de la haine, Grand H de l'hôpital.