Images
Toute Révolution, bien entendue, est une opération d'ordre. Toute opération de désordre, bien entendue, est une opération de réaction. L'ordre, et l'ordre seul, fait en définitive la liberté. Le désordre fait la servitude. Les seuls démagogues ont intérêt à essayer de nous faire croire le contraire.
Charles Péguy
De tout ce qu'il peut y avoir de mauvais, l'habitude est ce qu'il y a de pire.
Il y a quelque chose de pire que d'avoir une mauvaise pensée. C'est d'avoir une pensée toute faite.
La calomnie est en politique moins gênante que, la manifestation de la vérité.
Et l'homme, ce monstre d'inquiétude. Nuit qui réussis à endormir l'homme Ce puits d'inquiétude. A lui seul plus inquiet que toute la création ensemble.
Tout commence en mystique et finit en politique.
Tout parti vit de sa mystique et meurt de sa politique.
Les fondateurs viennent d'abord. Les profiteurs viennent ensuite.
Et que le charitable est le seul usurier : A deux mille fois plus que le denier commun. Il est le seul prêteur qui prête à cent pour un. Et c'est un vieil avare et un procédurier.
Il y aura dans tes cahiers beaucoup plus d'édité que d'inédit. Mais il y a tant d'inédit que tout le monde connaît d'avance, il y a tant d'édité que tout le monde ignore.
La République une et indivisible, c'est notre royaume de France.
La mémoire et l'habitude sont les fourriers de la mort.
Dans les groupes politiques parlementaire toute parole subit une déperdition, une dépréciation propre, une falsification, une altération propre.
Femmes, je vous le dis, vous rangeriez Dieu même.
O coeur je te connais Tu aimes mieux La peine cette laine Et ce harnais ; Que la joie et la soie O spécieux, La joie est une proie Hétérogène.
Les politiques eux-mêmes pensent comme nous de la politique ; ils sont les premiers à l'estimer ce qu'elle vaut ; c'est-à-dire à la mépriser.
Heureux ceux qui sont morts, car ils sont retournés - Dans la première argile et la première terre. - Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre. - Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés...
La démocratisation et la fausse démocratisation n'ont conduit qu'à donner aux peuples souverains ou faussement souverains les vices des capitaines.
Quand cette paix boiteuse eut été signée, quand M. de Pressensé fut devenu un demi-solde du dreyfusisme, il perdit complètement le nord.
Un vers est toujours plus grand que plusieurs vers... Un mot est toujours plus grand que plusieurs mots.
Voici la nudité, le reste est vêtement. Voici le vêtement, tout le reste est parure. Voici la pureté, tout le reste est souillure. Voici la pauvreté, le reste est ornement.
Une amitié est perdue quand il faut penser à la défendre.
Une grande philosophie n'est pas celle qui prononce des jugements définitifs, qui installe une vérité définitive. C'est celle qui introduit une inquiétude, qui ouvre un ébranlement.
Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle, Mais pourvu que ce fût dans une juste guerre.
La mystique est la force invincible des faibles.
On reconnaît les honnêtes gens à ce qu'ils font leurs mauvais coups avec plus de maladresse que les autres.
Rien n'est beau comme un enfant qui s'endort en faisant sa prière, dit Dieu.
Le monde est plein d'honnêtes gens. On les reconnaît à ce qu'ils font les mauvais coups avec plus de maladresse.
Si affreuses que puissent devenir les misères de la guerre, au moins elles peuvent être compensées. Il y a l'honneur de la guerre. Et il y a la grandeur de la guerre.
Tout père sur qui son fils lève la main est coupable : d'avoir fait un fils qui levât la main sur lui.
Aimer, c'est donner raison à l'être aimé qui a tort.
Il y a des ordres injustes, qui cachent les pires désordres.
J'aime mieux un saint qui a des défauts qu'un pécheur qui n'en a pas.
Etoile de la mer voici la lourde nef Où nous ramons tout nus sous vos commandements.
Il faut tout de même voir qu'il y a des ordres apparents qui recouvrent, qui sont les pires désordres.
Quarante ans est un âge terrible. Car c'est l'âge où nous devenons ce que nous sommes.
La politique se moque de la mystique, mais c'est encore la mystique qui nourrit la politique même.
Une revue n'est vivante que si elle mécontente chaque fois un bon cinquième de ses abonnés. La justice consiste seulement à ce que ce ne soient pas toujours les mêmes qui soient dans le cinquième.
Enseigner à lire, telle serait la seule et la véritable fin d'un enseignement bien entendu : que le lecteur sache lire et tout est sauvé.
Les dévots. Parce qu'ils ne sont pas de l'homme ils croient qu'ils sont de Dieu. Parce qu'ils n'aiment personne, ils croient qu'ils aiment Dieu.
Le plus infime des pécheurs peut faire avorter une espérance de Dieu. Les calculs de Dieu peuvent ne pas tomber juste. La sagesse de Dieu par nous peut défaillir. Et nous pouvons faire tout manquer.
Nous étions autrement fiers, autrement droits, autrement orgueilleux, infiniment fiers, portant haut la tête, infiniment pleins, infiniment gonflés des vertus militaires.
Coeur tant de fois gorgé D'ambitions, Coeur tant de fois forgé D'attritions.
Je procéderais, autant que je pourrais, par approfondissements successifs, approfondissements d'analyse, approfondissements d'intuition.
Mais comme on sentait bien que cette joie de fièvre et d'amère indignation n'était pas entière, n'était pas son habituelle et innocente joie de convertisseur !
Je ne puis parler naturellement que pour moi et pour ceux de ma race spirituelle parmi ceux de ma race charnelle.
Quand on a l'honneur d'être malade, et le bonheur d'avoir une maladie qui vous laisse la tête libre... c'est alors, et alors seulement, qu'on est le lecteur idéal.
La Foi est une Epouse fidèle. La Charité est une Mère. Une mère ardente, pleine de coeur. Ou une soeur aînée qui est comme une mère.
La délimitation de ce que les journaux doivent donner à leurs lecteurs et de ce qu'ils ne doivent pas leur donner, de ce qu'ils doivent même refuser, doit coïncider exactement avec la délimitation réelle, de ce qui est vrai d'avec ce qui est faux.
C'est une illusion dangereuse que de croire que l'on peut publier sans recevoir, écrire sans lire, parler sans écouter, produire sans se nourrir, donner de soi sans se refaire.