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Les différences biologiques entre garçons et filles sont incontestables, mais la société les exacerbe.
Chimamanda Ngozi Adichie
C'était si facile de mentir à des inconnus, de créer avec eux les différentes versions de notre vie que l'on a imaginées.
Les tyrans continuent de régner parce que les faibles n'ont pas la force de résister.
Comme dit la chanson : si vous êtes blanc, épatant ; si vous êtes brun, c'est moyen ; si vous êtes noir, allez vous faire voir. Les Américains présument que chacun comprendra leur tribalisme.
Souviens-toi qu'une femme est une fleur. Notre saison passe vite.
Partout dans le monde, la question du genre est cruciale. Alors j'aimerais aujourd'hui que nous nous mettions à rêver à un monde différent et à le préparer. Un monde plus équitable. Un monde où les hommes et les femmes seront plus heureux et plus honnêtes envers eux-mêmes. Et voici le point de départ : nous devons élever nos filles autrement. Nous devons élever nos fils autrement.
Elle voulait qu'Azuka apprenne les coutumes de ces étrangers parce que si les uns dominaient les autres, ce n'était pas parce qu'ils avaient plus de valeur mais parce qu'ils avaient de meilleurs fusils.
Est-ce l'amour, ce sentiment de sécurité que j'éprouve dans nos silences ? Est-ce ce sentiment d'être à ma place, d'être complète ?
C'est l'homme blanc qui a introduit le racisme dans le monde. Il s'en est servi comme base de conquête. Il est toujours plus facile de vaincre un peuple plus humain.
La grandeur dépend du point de là où on vient. C'est exactement comme les Israéliens à qui on a demandé ce qu'ils pensaient du procès d'Eichmann l'autre jour : l'un d'entre eux a dit qu'il ne comprenait pas comment qui que ce soit, en quelque période que ce soit, avait pu penser que les nazis étaient de grands hommes. Pourtant il y a bien eu des gens pour le penser, hein ? Et il y en a encore !
Le problème avec les relations interculturelles, c'est qu'on passe un temps fou à se justifier. Mon ex et moi passions des heures entières à nous expliquer. Je me demandais même parfois si nous aurions eu quelque chose à nous dire si nous avions été originaires du même endroit.
De nombreux abolitionnistes souhaitaient libérer les esclaves mais ne voulaient pas voir des Noirs vivre dans leur voisinage. Beaucoup de gens aujourd'hui acceptent volontiers d'avoir une nounou noire ou un chauffeur noir. Mais soyez assurés qu'ils n'ont pas envie d'avoir un boss noir.
Le silence s'alourdit entre eux, un silence ancien qui leur était familier. Elle était à l'intérieur de ce silence et elle y était en sûreté.
Car il est vrai que nous avons tous des préjugés (il m'arrive même de détester certains membres de ma famille, des gens avides, égoïstes), mais le racisme est lié au pouvoir d'un groupe et en Amérique ce sont les Blancs qui ont ce pouvoir.
Si tu ne comprends pas, pose des questions. Si poser des questions te met mal à l'aise, dis-le et pose-les quand même. On voit facilement si une question part d'une bonne intention. Puis écoute encore davantage. Parfois les gens ont seulement envie d'être entendus.
Le racisme n'aurait jamais dû naître, par conséquent n'espérez pas recevoir une médaille pour l'avoir réduit.
Parfois les gens ont seulement envie d'être entendus.
Cher Noir non Américain, quand tu fais le choix de venir en Amérique, tu deviens noir. Cesse de discuter. Cesse de dire je suis jamaïcain ou je suis ghanéen. L'Amérique s'en fiche.
Nous mangeâmes vite, parce que même la sauce avait un goût de transpiration.
Un bonheur tout uni nous devient ennuyeux ; il faut du haut et du bas dans la vie.
Il avait été séduit par Facebook au début... Mais il fut bientôt consterné par l'atmosphère d'irréalité, la manipulation étudiée des images destinée à créer une vie parallèle, les photos prises dans l'intention de les publier, montrant en arrière plan les choses dont ils étaient fiers.
Certaines femmes noires (américaines et non américaines) préféreraient se promener nues dans la rue que d'être vues en public avec leurs cheveux naturels.
Notre société conditionne une femme à vivre comme un échec d'être toujours célibataire à un certain âge. Tandis qu'un homme qui n'est toujours pas marié à un certain âge n'est tout bonnement pas parvenu à faire son choix.
Mes cheveux épais et naturels feraient leur effet si j'avais un entretien pour être chanteuse dans un orchestre de jazz, mais il faut que j'aie l'air professionnel pour cet entretien, et professionnel signifie avoir les cheveux raides. S'ils devaient être bouclés, il faudrait que ce soit des boucles de Blanche, souples, ou au pire des anglaises, mais jamais des cheveux crépus.
S'aimer soi même est le début d'une histoire d'amour qui durera tout une vie.
Cette fille n'a jamais compris quelle était la première règle à suivre dans cette société. On n'épouse pas l'homme que l'on aime. On épouse l'homme qui peut vous entretenir le plus confortablement.
Un homme peut être, aussi bien qu'une femme, intelligent, cultivé, créatif, inventif, nous avons évolué. Nos idées sur la question du genre, en revanche, n'ont pas beaucoup progressé.
Nous passons un temps fou à apprendre à nos filles à se préoccuper de l'opinion que les garçons ont d'elles. Mais le contraire n'est pas vrai. Nous n'apprenons pas à nos fils à se soucier d'être aimables.
L'instruction est une priorité ! Comment pourrons-nous résister à l'exploitation si nous ne disposons pas d'outils pour comprendre l'exploitation ?
L'esprit de rébellion est comme la marijuana : ce n'est pas mauvais quand on l'utilise comme il faut.
S'ils sont de bonne humeur, ils te donnent le visa, sinon, ils te le refusent. C'est ce qui se passe quand tu n'as aucune valeur aux yeux des gens. Nous sommes comme des ballons de football qu'ils peuvent envoyer dans la direction qui leur plaît.
C'était un mystère pour elle, cette facilité de l'amour romantique à changer, la célérité avec laquelle l'être aimé devenait un étranger. Où l'amour s'enfuyait-il ? Peut-être le véritable amour était-il familial, une affaire de sang, puisque l'amour des enfants ne mourait pas comme l'amour romantique.
La race n'est pas de la biologie ; la race est de la sociologie. La race n'est pas un génotype ; la race est un phénotype. La race compte à cause du racisme. Et le racisme est absurde parce qu'il concerne uniquement l'apparence. Pas le sang qui coule dans vos veines.
Elle attendrait la semaine prochaine pour les tresser. J'avais les cheveux trop épais : ils se remettaient toujours en boule serrée après qu'elle y avait passé le peigne. Essayer de les peigner maintenant déchainerait la furie des monstres qui étaient déjà dans ma tête.
Il passait trop de temps à regretter ce qui aurait pu être et à s'interroger sur ce qui devrait être.
S'il est vrai que notre culture ne reconnaît pas l'humanité pleine et entière des femmes, nous pouvons et nous devons l'y introduire.
Je suis en colère. Nous devrions tous être en colère. L'histoire de la colère comme matrice d'un changement positif est longue. Outre la colère, je ressens de l'espoir, parce que je crois profondément en la perfectibilité de l'être humain.
La véritable tragédie de notre monde postcolonial, ce n'est pas qu'on n'ait pas demandé à la majorité des gens s'ils voulaient de ce monde nouveau ou pas ; c'est plutôt qu'on n'a pas donné à la majorité des gens les outils pour appréhender ce monde nouveau.
Comme je leur disais que chez moi tous les garçons me couraient après par ce que j'étais métisse, ils ont répliqué que je me dévalorisais. Alors maintenant je dis biraciale, et je suis censée me sentir insultée quand quelqu'un dit métisse.
Toute sa vie, il avait mangé des oranges sans pépins, des oranges cultivées pour ressembler à une orange parfaite, avoir une peau sans défaut et aucun pépin, si bien qu'à huit ans il ne savait pas qu'il existait cette chose curieuse, une orange avec des pépins.
En outre, l'humilité lui avait toujours paru une qualité fallacieuse, inventée pour rassurer autrui ; vous êtes apprécié pour votre humilité parce que vous ne faites pas ressentir aux gens leur insuffisance.
Quand vous mettez des sous-vêtements couleur chair ou utilisez des pansements couleur chair, savez-vous à l'avance qu'ils ne seront pas assortis à la couleur de votre peau ?
Le plus gros problème dans ce pays, ce n'est pas la corruption. C'est qu'il y a une quantité de gens qualifiés qui ne sont pas où ils devraient être, parce qu'ils refusent de lécher le cul de qui que ce soit, ou qu'ils ne savent pas quel cul lécher, ou encore qu'ils ne savent pas lécher un cul. J'ai eu la chance de lécher le cul qu'il faut.
Nous sommes tous des féministes Nous apprenons la honte à nos filles. Croise les jambes. Couvre-toi. Nous les persuadons qu'elles sont coupables simplement parce qu'elles sont de sexe féminin. Aussi, en grandissant, deviennent-elles des femmes incapables d'exprimer leur désir. Qui s'imposent le silence. Qui ne peuvent dire ce qu'elles pensent. Qui ont élevé la simulation au rang d'une forme d'art.
Croire en un rêve, c'est un leurre, mais tu y crois et c'est tout ce qui compte.
La question du genre se distingue de celle de la classe sociale. Quelle que soit leur pauvreté, les hommes ne perdent pas leurs privilèges d'hommes, quand bien même ils ne jouissent pas des privilèges procurés par la richesse.
La seule véritable identité authentique pour l'Africain, c'est la tribu. Je suis nigerian parce que l'homme blanc a crée le Nigeria et m'a donné cette identité. Je suis noir parce que l'homme blanc a construit la notion de noir pour la rendre la plus différente possible de son blanc à lui. Mais j'étais ibo avant l'arrivée de l'homme blanc.
Nous faisions cela souvent, de nous poser l'un à l'autre des questions dont nous connaissions déjà les réponses. Peut-être était-ce pour éviter de poser les autres questions, celles dont nous ne voulions pas connaître les réponses.
La culture ne crée pas les gens. Les gens créent la culture.
Une de mes relations nigérianes m'a demandé une fois si je ne craignais pas d'intimider les hommes. Je ne le craignais absolument pas - ça ne m'était même jamais passé par la tête, étant donné qu'un homme que j'intimiderais serait précisément le genre d'homme qui ne m'intéresserait pas. Cela ne m'en avait pas moins frappée.