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Dès qu'un prince a dit : ma volonté sera l'unique loi de mon empire, ce prince ne compte plus que des ennemis.
Chrétien Guillaume de Malesherbes
Qui eût cru que la tolérance même aurait ses fanatiques ?
L'esprit devient subtil quand l'âme est petite.
La religion serait un bien, ne fît-elle que nous ouvrir les portes de l'avenir.
On est parvenu à persuader aux plus puissants rois de la terre, qu'ils avaient à craindre jusqu'aux larmes d'un peuple soumis..
Une erreur, source de toutes les erreurs, et qui semble commune à tous les hommes, c'est de juger le mot au lieu de la chose : ce qu'ils on condamné sous une dénomination, ils l'approuvent sous une autre.
Ah si les honnêtes gens pouvaient un jour se liguer !... mais ils craindraient par-là de cesser d'être honnêtes.
Tel est le malheur de la royauté, que le souverain est souvent le seul de son royaume par qui le cri universel de la nation ne soit pas entendu.
Quand les abus sont accueillis par la soumission, bientôt la puissance usurpatrice les érige en lois.
Un roi ne voit le peuple qu'à travers le prisme brillant de sa cour : comment devinerait-il la misère sous les riches couleurs qu'il y réfléchit ?
La première chose dont on s'occupe au commencement d'une guerre, c'est la création de nouveaux impôts et la dernière, à la paix, c'est leur abolition.
La vérité est donc bien redoutable, puisqu'on fait tant d'efforts pour l'empêcher de parvenir au trône.
Le bien de l'état, la tranquillité et la liberté légitime exigent que tout arbitraire soit détruit.
La puissance divine est l'origine de toutes les puissances légitimes mais le plus grand bonheur des peuples en est toujours l'objet et la fin.
Dit collège on passe à la cour avec de grandes prétentions : quelle morale a-t-on ? la politesse. Quel but ? la fortune. Quels moyens ? l'intrigue.
Le coeur n'aurait-il pas des idées ?
Les abus qui ne sont pas commis par mauvaise volonté, peuvent l'être par erreur ; ceux qui ne le sont pas par les chefs, le seront par les subalternes ; ceux qui ne le seront pas par ses administrateurs actuels, peuvent l'être par leurs successeurs.
La liaison inséparable de l'intérêt du roi avec celui du peuple, n'est pas suffisante pour garantir la stabilité des lois.
Que sont la plupart des discours, sinon le contre-sens de la pensée ?
L'orgueil s'avise aussi d'être modeste : le calcul est adroit, mais il ne trompe pas long-tems.
Celui dont la calomnie n'attaque que les discours est bien innocent dans ses actions.
Nulle autorité ne peut arrêter le cours de la justice réglée : toute infraction aux droits des tribunaux est une infraction à la liberté des citoyens.