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La vraie vie pour un romancier, c'est d'en fabriquer de fausses.
Christine Orban
J'ai trouvé un proverbe arabe pour Jean : Tu es maître de la parole que tu n'as pas dite et l'esclave de celle que tu as prononcée.
Il n'y a pas de bonheur sans insouciance.
Le silence dans une conversation est l'indispensable place laissée à la libre interprétation.
En amour, il suffit d'être le dernier, pas le premier.
Les autres ne cherchent pas plus loin que ce que vous leur donnez à voir. Mis à part ceux qui vous aiment.
La mort de l'autre, c'est ça : ce mur, ce sens interdit contre lequel on se cogne tous les jours.
L'amour, projection d'illusions sur une personne inventée.
L'indifférence n'est pas naturelle. Elle est un apprentissage tristement nécessaire.
La liberté, c'est de ne pas avoir besoin des autres, de ne solliciter aucun conseil. D'être son père, sa mère, sa meilleure amie, sa cousine et son amoureux a la fois.
Le silence parle à ceux qui savent écouter.
Entendre une phrase qui tombe juste, c'est voir son âme dans un miroir.
Très tôt j'ai compris qu'un mot n'était pas qu'un mot, que chacun d'entre eux était lourd d'une volonté de dire, d'une histoire, et qu'il fallait passer du temps avec eux pour qu'ils nous livrent leur secret.
L'amour charnel c'est un souffle de vie sans postérité.
Se contenter du peu qu'on a n'est pas un signe infaillible de clairvoyance ou de richesse intérieure.
L'amour m'effraie. On monte très haut dans le ciel et on n'est jamais sûr de rien, juste de la chute.
Il n'est pas anormal d'avoir des ennemis, celà veut juste dire que notre vie est enviable et suscite donc l'envie.
On ne rompt pas tout seul dans son coin, en catimini, une rupture comme une union se partage, se consomme.
Le bonheur est suspect. Comme si, derrière lui, se cachait toujours le malheur. Le malheur tapi.
Le premier ennemi à combattre est à l'intérieur de soi. Souvent, c'est le seul.
Les vrais amants ne cessent jamais de l'être.
Les criminels savent pourquoi ils sont condamnés, pas les malades.
Le rêve est une vie à part entière.
Le bonheur recèle toujours une part d'insouciance, le malheur de constance.
Très tôt j'ai su qu'il faudrait appeler les mots à mon secours. J'avais découvert que certaines phrases avaient le pouvoir de calmer la mélancolie, la tristesse ou le chagrin.
Il existe des mots plus assassins que des coups de poignard, des mots apparemment imparfaits qui transportent vers un autre monde.
Les services que l'on rend se périment très vite.
Souvent on compare la perte d'un amour à la perte d'un bras, d'une jambe, à une amputation, l'image est galvaudée mais elle est juste.
Il y a un dangereux enlisement dans la tristesse.
La nuit, j'écris des notes urgentes et le matin j'oublie de les lire.
La question charnelle est une sorcellerie.
Commencer un roman, c'est prendre congé de la vie réelle.
Peut-être que l'amour est l'affaire des pauvres, que les riches ont tellement d'autres choses qu'ils n'ont pas besoin d'aimer ?
La tristesse est un pays. Quand on est dans la tristesse, on ne peut être ni à la plage ni à la campagne.
Quand j'ai été déçue par le comportement d'un ami, je m'insurge contre ma propre incompétence à l'avoir démasqué, plus que contre sa propre médiocrité.
L'amour c'est le grand sujet, la grande préoccupation, de sept à quatre-vingt-dix-neuf ans. On en parle, on en parle, quand ça ne va pas ; sinon, on n'en parle pas.
En amour, on peut beaucoup devoir à un rival.
Je préfère être critiquée pour celle que je suis, qu'être aimée pour celle que je ne suis pas.
Il y avait des matins où je me sentais tellement seule que j'imaginais descendre du troisième étage, choisir quelqu'un dans la rue, n'importe qui, et lui demander : Voudrais-tu être mon meilleur ami ?, sur le ton du Petit Prince s'adressant au Renard.
Fuis on te suivra, suis on te fuira.
Nous sommes faits de mots, de songes et d'un peu de réalité.
Les mots secrets pèsent plus lourd que les autres.