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Les instruments, c'est comme des jouets. Chaque nouveau nous donne des idées, une chanson. Je suis échangiste... dans la musique. Dans la vie, non... Ça viendra peut-être. On est des peintres, des sculpteurs.
Christophe
Les tournées, c'est comme si je partais en vacances. J'ai besoin de prendre l'air, comme l'été à Tanger et sur mon voilier. Je ne lis jamais les feuilles de route, je n'ai pas de montre. J'aime l'inconnu.
Nous avons toujours été complémentaires avec Jean-Michel Jarre. Moi, j'ai un côté à fleur de peau. Jean-Michel a un côté plus intello. Lui, il a écrit les Mots bleus, moi les Marionnettes.
Quand dans la vie on est l'acteur de son film, c'est foutu.
Les gens me disent souvent : "Dans tes chansons, il y a le cinéma." Je m'intéresse à la sculpture, la peinture, la photographie, mais le cinéma, c'est à part. J'en suis imprégné, jusque dans ma chair.
En fait, j'aurais adoré être un acteur comique. Mais personne n'est venu me chercher.
Je pense que l'on peut avoir une personnalité, mais qu'il faut tout de même considérer cela comme un art. Il y en a qui ont fait des cours de cinéma. En plus de leur folie, ils ont additionné la technique, et cela en fait de grands acteurs. Regardez le père de Vincent Cassel...
Je connais Paris comme ma poche. Surtout en voiture, les sens interdits, les impasses, les raccourcis. J'aime les pavés et certains lieux qui m'impressionnent à la manière des surréalistes.
J'avais un rapport charnel à la pellicule. C'est ma plus belle déclaration d'amour au cinéma. Dans les années 1980, je les achetais à la casse où les bobines abîmées étaient envoyées. Des informateurs me prévenaient des arrivages, je fonçais pour les rapporter chez moi et les restaurer. Je me suis ruiné pour acheter mes films préférés.
Un album n'est jamais fini, car il reflète toujours le prochain.
Entendre une de mes chansons dans un film de Tarantino, je le prends comme un cadeau, au-delà de la fierté.
La télé, c'est pas mon truc et le showbiz, comme l'école, j'ai toujours été en marge.
Je n'irai pas jusqu'à dire que mes albums sont le film de ma vie… Je ne conceptualise pas à ce point. En création, je suis un peu surréaliste.
Je suis loin d'être acteur, j'expérimente. Je n'apprends pas mes textes, je ne sais pas apprendre. Et si je ne sens pas l'équipe, je me casse.
Je suis un fou en liberté.
Il faut plutôt trouver son naturel quand on est un mec comme moi, d'être soi-même le plus possible.
Dans la vie, je suis plutôt gonflé. Devant une caméra, je me dégonfle.
Acteur, c'est trop contraignant : il faut être sur le plateau à 7 heures du matin, quand moi je termine ma journée. Et puis je n'ai aucune mémoire, vraiment. Même sur scène, j'ai un prompteur. Il faudrait peut-être me confier le rôle d'un mec sans mémoire.
Je suis un touche à tout, un chineur de la vie, des choses qui sont les tiroirs de mon esprit, de mon cerveau et qui s'ouvrent et se ferment au fil des instants.
Je voulais faire tellement de choses quand j'étais ado : forain, travailler dans la mode. Et puis la musique m'a happé. J'ai donné mon premier concert dans un cinéma de ma banlieue : le Ciné Vogue. J'avais 15 ans et je jouais du blues entre les actus et le film.