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La lecture était une retraite, un refuge contre le vacarme au-dehors.
Christos Tsiolkas
J'ai appris un certain nombre de leçons, en prison, la plus importante étant que j'avais fait une connerie et qu'il fallait la payer. On se construit une échelle, on grimpe les échelons pour sortir de l'enfer qu'on s'est créé et retrouver le monde réel en haut. Cela s'appelle expier, un verbe que j'ai aussi appris là-bas.
Les livres n'existaient pas seulement dans l'esprit, mais aussi dans le corps. Les mots étaient un souffle, on les ressentait, on les comprenait par le corps et par l'esprit. Ils sont l'eau, et lire nager.
Quand le corps et l'esprit ne font plus qu'un, ils ne peuvent être brisés, ne peuvent faillir.
Voilà ce qu'étaient finalement l'amour, son allure, son essence, une fois disparus la luxure, l'extase, le danger, l'aventure. Il reposait avant tout sur la négociation, sur deux individus qui acceptent les réalités sales, banales, et domestiques d'une vie partagée.
La confiance, ça se limite à la famille. Point barre. Et encore, pas toujours.
Sans mon rêve, je n'étais qu'une absence, le néant. J'ai échoué. Cet échec, je l'ai porté en moi, et je me suis mis à flotter, à dériver. Flotter, c'est justement ce que je n'ai jamais pu supporter. Au contraire, j'aimais nager parce que j'avais l'impression de voler, l'eau n'était pas liquide, c'était de l'air.
Ce ne sont pas les poètes ni les romanciers qui ont inventé l'écriture : ce sont les comptables.
Mon garçon, il faut toujours répondre quand on t'insulte. Et répondre tout de suite. Ça peut être des paroles en l'air, mais ça ne fait rien, tu restes le maître, tu réponds. Une injure, c'est une agression. Tu dois riposter. Tu comprends ?
Je pense que la fidélité est plus souvent minée par négligence que par le dépit.
Je sais ce que c'est qu'un corps : ça a besoin d'être sculpté, façonné, forcé de fonctionner. Je ne sais pas grand-chose, mais ça, je le sais : un corps peut être formé, transformé, un corps n'est jamais statique, toujours en mouvement.
N'envie jamais les riches parce que, si tu commences un jour, tu ne pourras plus jamais t'arrêter. Et tu gâcheras ta vie.
L'épuisement le rend léger comme une feuille et lourd comme une falaise.
Il s'était jusque-là débrouillé en brodant autour du passé, ou en s'inventant un avenir. La réponse impliquait chaque fois une continuité. Je suis. Je serai. Mais, ce soir, le présent englobait le passé et l'avenir, et ce présent-là l'écrasait.
La mer, la vraie, vous punit. Il faut travailler dur pour la conquérir, la dompter. La mer peut vous tuer.
Tu vois, ce qui me gêne dans l'adolescence, c'est qu'elle rime souvent avec violence.
Être ouvrier ne se dit pas avec des mots, seulement avec le corps.
La suavité et la politesse sont des qualités qui ne servent qu'à masquer la vérité.
Je sais que ça fait mélo, mais c'est comme ça, les enfants sont cruels. Je vous livre mon expérience pour briser ce mensonge dangereux et stupide qui fait de l'enfance le temps de l'innocence.
Il lui arrivait de penser que les mots étaient tous inutiles. Et le silence n'était pas vide - bien au contraire, il y trouvait la paix, le calme.
Les souvenirs dans la gorge sont des lames de couteau.
Le sable est une des armes dont se sert la nature pour combattre l'arrogance du béton.
Le soleil, tout juste agréable, n'est pas assez chaud pour moi ; il lui manque le feu, la force.