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Comment font les souvenirs pour ne jamais mourir tout à fait ?
Clara Dupont-Monod
Pourquoi devrais-je entrer dans une boîte en forme de cercueil et fermer un rideau pour parler à Dieu ?
La haine, que voulez-vous. La haine maintient en vie. Bien sûr, il a touché mon point faible, puisqu'il a interdit à mes enfants de communiquer avec moi. Mais je tiens.
Dans les yeux de ma mère, je vois des choses qui me terrassent. Je vois d'immenses conquêtes, des maisons vides et des armures. Elle porte en elle une colère qui me condamne et m'oblige à être meilleur.
Il est des temps qu'il faut savoir ignorer. Faute de quoi, à force de les contempler derrière soi, on se brise le cou.
La foi est une affaire intime. Et l'intime, par définition, n'est pas une question collective...
Voilà, Richard, pourquoi j'estime la foi et déteste la religion. La première grandit l'homme, la seconde l'affole
En réalité, parce qu'ils se ressemblent trop, parce qu'ils se valent, ils deviendront ennemis mortels.
Personne n'a gagné une guerre sans maîtriser sa colère
A quoi servent ces grands édifices ? Il faut être stupide pour vouloir égaler le ciel. Croire en Dieu c'est déjà se construire sa propre cathédrale invisible. On n'a pas besoin de l'extraire de soi pour la planter sur un parvis.
On reconnait même l'homme de pouvoir à ce qu'il peut afficher l'exact contraire de ce qu'il ressent. Voilà pourquoi le rôle de souverain n'est pas fait pour les hommes intègres, ce que je suis, ce que j'étais, avant toi.
Mes jours s'enroulent autour d'une absence que ni la prière, ni l'étude des textes ne parviennent à combler.
Je ne hais pas les hommes parce qu'ils sont hommes, mais parce qu'ils ne sont pas vraiment des hommes. Je les hais parce qu'ils n'ont pas su se montrer plus forts que moi. Les papes condamnent, les évêques exécutent, les fils éventrent et les pères abandonnent. Voilà, pour eux, ce qu'est la force. Voilà leur ignorance et leur faiblesse
Les hommes sont fragiles. Ils ne connaissent pas les fêlures, seulement les gouffres.
Je me demande qui a inventé la vie comme une pièce de monnaie, à deux faces, où le bonheur est l'envers de la souffrance, où les caresses ne vont pas sans les cris, où la joie d'avoir n'est rien sans la douleur de perdre.
Fût-ce au prix d'un mensonge, vouloir protéger quelqu'un est d'abord un acte de charité.
La joie produit de mauvais combattants. Je lui préfère la colère, c'est une autre histoire. Elle fait bouillir le sang. Elle est la forme même de la vie, sa première vocifération. Elle peut trahir. J'aime la colère parce qu'elle a toujours quelque chose à révéler.
Les papes condamnent, les évêques exécutent, les fils éventrent et les pères abandonnent. Voilà, pour eux, ce qu'est la force. Voilà leur ignorance et leur faiblesse.
Écrire un poème, c'est s'offrir une trêve. Mieux : le rêve de ce qu'on ne sera pas. Les guerriers y abaissent leurs armes. Les pillards s'y découvrent mécènes. Les laides s'inventent ravissantes et les lâches, en quelques vers, tracent de grandes histoires de courage.
Inutile d'attendre des mots d'amour. Ma mère n'en a jamais prononcé. Cela ne m'attriste pas. Mon époque ménage les mots. Elle les respecte trop pour en abreuver les foules, les utiliser à tort et à travers.
Aujourd'hui je comprends que la solitude est inscrite dans les lois du monde, au même titre que les feuilles des arbres ou le sang dans le corps. La solitude n'est pas un sentiment mais un élément organique. J'ai été vaniteux de croire que je pouvais y échapper.
La mort unie les êtres, soude les villages. On l'aime pour cela. Sa menace rapproche les hommes. La mort, vous le voyez, est la pire ennemie de la solitude.
La joie est stupide. Elle s'offre facilement. C'est l'émotion la plus reconnaissable, donc la moins perfide. Elle fendille les visages avec la stupeur un peu niaise de se découvrir léger. Rien n'est plus angoissant qu'un être joyeux.
Elle dit qu'une future épouse a besoin d'un savoir-faire et non d'un savoir-lire
Je connais deux moments où les rois sont ridicules. Lorsqu'ils sont en colère et lorsqu'on les épouse. Ils découvrent combien ils sont petits.
A moins qu'ils n'aient compris que la barbarie n'est pas la meilleure façon d'asseoir une puissance
Le pouvoir ne tolère ni la dévotion ni la sincérité absolue.
Être père, c'est transmettre tout un trésor, fait de temps, de valeurs et de fierté, et voir un jour ce trésor renversé au sol, piétiné par ceux à qui on l'a offert. Être père, c'est ne rien comprendre
Etre seul ne signifie pas être isolé.
Je m'appelle Marc, je suis roi de Cornouailles et ma femme me trompe. Elle s'appelle Yseut.
Si je dois suivre un monde, ce sera un monde sans pape et sans mère, sans autre loi que la mienne. Les mots brûlent. Les pères délaissent. Moi je marche.
Pourquoi fêter la fin de l'enfance ? On ne danse pas quand quelqu'un meurt !
Paris : une femme énorme et sale qui danse parmi ses immondices.
Personne ne peut séparer la poésie de la violence. Elles sont les deux facettes d'un élan qui pousse à vivre et qu'il serait criminel de vouloir détruire.
Les vrais fous, ce sont peut- être les esprits vertueux
Croyez-vous vraiment qu'une place auprès de Dieu s'achète ? On vous trompe. On vous fait croire que le salut se vend comme une batterie de casseroles. Quel est ce Dieu qui alourdit les poches de l'Église ?
C'est un conseil de ma mère : Tue ou laisse la vie. Mais ne blesse pas. Un homme blessé devient un animal dangereux.
Le tout n'est pas de savoir grandir, mais de se lever.
Les miracles ne s'apprennent pas dans les chapelles. Il suffit d'ouvrir les yeux.
Il faut se méfier de la désillusion. C'est une main qui lève le couvercle, libère les questions assassines.
Contrairement à ce que l'on croit, les différences rapprochent les gens, mais lorsqu'elles sont trop prononcées, elles apportent la guerre.
J'aime la colère parce qu'elle a toujours quelque chose à révéler.
Certains gagnent leur liberté en alternant les prisons. Qu'y puis-je ? Mais j'ai beau entamer ma vieillesse, je ne pense qu'à elle, emmurée vivante.
Regretter un combat est bien pire que de le perdre.
Je suis un être de mots. Là est le vrai pouvoir. Il suppose la maitrise d'une puissance redoutable, celle du langage.
Je l'ai vérifié bien des fois, il n'y a pas plus dangereux qu'un homme humilié. C'est un conseil de ma mère : Tue ou laisse la vie. Mais ne blesse pas. Un homme blessé devient un animal dangereux.
Si l'on n'a plus peur de la solitude, on n'est jamais seul.
On ne peut pas tenir un royaume les yeux enfiévrés, le coeur ourlé d'amertume.
Le bonheur, c'est le silence de l'intelligence.
C'est toi que je veux posséder, ton coeur, le sens caché de tes phrases, le rêve de tes nuits. Je n'aspire qu'à te comprendre. Je t'aime trop pour prêter attention à mon coeur qui doute.