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Vous mettez Loana et Steevy à la terrasse du Fouquet's, il y a une révolution. À la table d'à côté, vous mettez Michel Tournier et le professeur Charpak, il n'y aura personne
Claude Brasseur
Mes parents l'ont écrit dans leur autobiographie : ils n'ont jamais désiré avoir un enfant. Ma mère, je l'ai surtout fait chier dans sa carrière. Avec mon père, j'ai eu des rapports agréables, mais plutôt copain-copain. Ils pensaient surtout à leur métier.
Je me définis comme le plus normal et honnête possible. Je ne suis pas un artiste, je suis un artisan. Le mot "travail" n'existe pas dans mon vocabulaire, la comédie est un art de vivre que j'ai toujours pris au sérieux même si je fais joujou, je me déguise…
Pour moi, ce n'est pas du travail. Quand je joue, j'ai l'impression de retourner dans la cour de récréation où, avec mes copains, on s'amusait aux gendarmes et aux voleurs, aux cowboys et aux indiens. Par la suite, j'ai été empereur, chef de la police, dentiste...
Le théâtre n'est pas la Sorbonne et le public n'est pas un élève venu assisté à un cours d'histoire. Ils viennent pour se distraire.
Je porte le maillot de la France car je soutiens les faibles.
Vous savez, je ne joue pas pour le public mais avec lui
Bien sûr que j'ai une préférence pour le théâtre. C'est mon premier amour. Le cinéma n'est pas mon métier. La preuve, deux acteurs peuvent admirablement jouer une scène. Si elle est mal filmée, on a l'air de deux cons.
J'ai souvent porté bonheur aux jeunes filles car la première avec qui j'ai travaillé s'appelle Sophie Marceau.
Certaines périodes de mon existence, en particulier au moment de l'enfance et de l'adolescence, n'ont pas été très agréables à vivre et restent comme des cicatrices.
La pub fait surtout de la pub à la pub.
Je vais employer un mot que je n'aime pas mais au théâtre quand je monte sur scène, c'est moi le patron ! Je choisis le volume de ma voix, j'applique le rythme et me place de la manière dont j'estime la plus pertinente. Personne ne me dit quoi faire. On me le dit après, mais ce n'est pas sûr que j'en tienne compte
Il y a tant d'inégalités, d'injustice, de cynisme. Cela me gêne donc de dire que moi, je suis en bon état pour mon âge et heureux grâce à ma femme, mon fils et mes petits-enfants. J'ai presque honte de dire que je vais bien. J'ai de la chance et j'aimerais que tout le monde puisse en dire autant. Et j'ai peur de l'avenir pour nos enfants.
Camping 3, pour moi, c'était le plaisir de retrouver l'ambiance du tournage et l'équipe.
Je prie pour ne jamais me rendre au théâtre ou sur un plateau avec des semelles de plomb. Pour le reste, je fais joujou. Mon métier, c'est un art de vivre !
Je fais une énorme différence entre la popularité et la célébrité. Pourquoi je n'aime pas la popularité ? Parce que ce n'est pas un critère de qualité
Je suis mal à l'aise dans le monde actuel. Il y a une ambiance de haine, les gens sont agressifs, bêtes, surtout parmi ceux qui devraient nous gouverner.
Je porte bonheur aux filles.
J'ai travaillé toute ma vie avec les plus grands metteurs en scène. Aujourd'hui j'ai envie de travailler avec des jeunes. Je n'ai plus envie de travailler avec des gens de mon âge, ça m'emmerde. Je préfère travailler avec un jeune metteur en scène, même s'il est plein de maladresses.
Au stade où j'en suis, j'aimerais pouvoir prendre ma femme et mes enfants le plus longtemps possible dans mes bras. Le reste m'importe peu.
Plus je vieillis, plus je vis avec mon enfance, plus je regrette mon adolescence. Jacky commence à se faire chier avec lui-même et je vis moi aussi comme ça. J'ai envie de nouveauté ou de folie... Jacky court après sa jeunesse.
Pour vous dire la vérité, vu mon âge, oui, j'ai envie de ralentir un peu le rythme. Entre les répétitions, on a joué 160 fois la pièce, j'ai tourné deux films. J'ai besoin d'un peu d'oxygène. Enchaîner tous ces projets, ça fatigue un peu quand même.
A l'école je n'étais pas sage. Je chahutais, j'adore faire le con et les études m'emmerdaient.
Par pudeur et timidité, je n'ai jamais osé dire à mes parents que je voulais être acteur.
Le talent est-il plus contagieux qu'héréditaire ? Oui, mais ce n'est pas important d'avoir du talent, puisque ça n'excuse jamais de ne pas avoir de génie.
Je n'ai jamais eu l'impression de travailler, je m'amuse. J'aime bien me déguiser, j'ai tout fait, j'ai tout vécu. Je n'ai pas du tout envie de m'arrêter.
J'ai eu des parents mais je n'ai pas eu de papa et maman. Cependant, j'étais très lié à mes grands-parents, ils m'ont donné l'envie de fonder une famille.
Ma mère et mon père ont toujours été très pudiques. A l'époque, ils avaient les défauts de notre métier. Ils pensaient surtout à leur boulot. De plus ma mère a écrit dans ses mémoires que je n'étais pas un enfant désiré. Je suis un garçon du hasard.
Ce n'est pas important d'avoir du talent, puisque ça n'excuse jamais de ne pas avoir de génie.
J'ai honte de dire que je vais bien.
Je suis parfois jaloux de certains rôles, mais jamais envieux du succès qu'ils valent à ceux qui les interprètent bien.
L'art dramatique n'est pas un problème de mémoire. Comme disait Sarah Bernard, le théâtre, ce n'est rien du tout : tu me parles et je te réponds. Et c'est vrai ! Cela vient tout seul. Si une scène est difficile à apprendre, c'est qu'elle est mal écrite.
Les acteurs ont trop souvent des plans de carrière. Mon agent m'avait poussé à refuser Un éléphant ça trompe énormément. Il pensait que cela allait déplaire à ma clientèle car c'était un homosexuel ! Je lui ai dit qu'il me confondait avec un épicier et je l'ai viré. Il y a trop peu de films qui font du bien pour les manquer.
Je n'ai rien à cacher de mes plaisirs ni de mes douleurs, j'en ai subi comme tout le monde. Mais si l'on décide d'écrire son autobiographie avec honnêteté, il faut tout dire.
On vit dans un monde qui n'est pas trop marrant, on parle que de haine alors c'est important de dire merde.