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Il suffit de prononcer le nom, vous n'entendez pas ? D'ans l'Océan, on sent la violence, le sel ! On voit les phares. Toute l'importance des phares les jours de tempête.
Claudie Gallay
Les mariages, c'est quand même pas triste comme les trous de tombes mais ça fait pleurer tout autant.
C'est ce qui rend vivant. Aimer malgré tout. Sans rien attendre.
Il faut que les gens meurent pour comprendre à quel point on les aime. Il faut cela. On cesse alors d'attendre d'eux et les choses deviennent plus faciles.
Personne n'a étudié la douleur des humains quand ils sont ferrés du ventre. Cette impression de brûler, de se vider tout en restant vivant.
En tout être humain, il y a un lac, a dit ma mère, une tristesse liquide que les oignons aident à vider.
Chaque vin que vous buvez doit vous rappeler un vin déjà bu, un parfum, une terre. De même que chaque chose que vous apprenez doit se rattacher à quelque chose que vous savez déjà. C'est ainsi que le savoir se construit.
Même leurs voix, j'ai oublié. Avant, quand je regardais leur photo, je me souvenais. Je les revoyais comme avant, quand ils étaient vivants. Maintenant, je les revois plus, j'ai l'impression qu'ils sont morts encore une fois.
Il disait qu'il y avait là-bas de la neige, parfois dans de telles épaisseurs qu'il avait l'impression d'un enfouissement. Il aimait ça. Il aimait aussi prendre les trains, peu importe la destination, trainer dans les gares et regarder vivre les gens.
Les questions, les réponses, ce complexe tricotage de mensonges et de vérités. Les choses dites en décalé, celles dites seulement en partie et celles qui ne le seront jamais. Toutes les teintes en contre-jour.
Il l'a regardé, brusquement, un regard comme on trébuche.
L'envie, c'est rien que du poison, une pelle pour creuser ta tombe et te mettre la terre par-dessus.
La poussière et l'oubli, c'est le destin des hommes, pas celui des écrits.
Il y a toujours mille raisons pour s'enfermer. Sortir est beaucoup plus difficile.
L'amour est la chose la plus brutale qui soit. Tellement soudaine. Il faudrait pouvoir s'en protéger, n'est-ce pas ?
Les blancs repondent que l'homme est un mouton et que Dieu est le berger de tous. Ils veulent remplacer les dieux des Hopi par ce dieu-la. Quoyeteva éclate de rire. Il sait ce que les bergers font aux moutons.
Il y a deux façons de mourir. La première, et puis cette autre qui vient quand plus personne ne parle de vous. Celle-là est sans doute la plus insupportable.
Les femmes commencent à mourir bien avant d'être mortes. Dès qu'elle commencent à vieillir, qu'on ne les désire plus. C'est cela la première mort.
Vous parlez sans savoir... Il faudrait penser à donner un peu d'épaisseur à votre vie.
L'amour est une île, quand on part on ne revient pas.
Depuis des mois, ils apprennent à être des funambules. Rester maître de soi et pourtant lâcher prise, c'est sur ce fil-là qu'ils vont devoir marcher.
Savoir et croire qu'on ne sait pas, c'est le comble du mérite. Ne pas savoir et croire que l'on sait, c'est la maladie des hommes.
Il y a des jours, on est si heureux, on devrait en faire des jours fériés.
Pourquoi faut-il que les dates aient tellement d'importance ?
Les falaises, c'était mes chemins de solitude. Je ne savais plus marcher à deux.
Je pense à vous. Le mariage n'a rien à voir avec l'amour. L'amour est ailleurs. Brutal. Insensé. Hors de toute logique.
Il est des êtres dont c'est le destin de se rencontrer. Où qu'il soient. Où qu'ils aillent. Un jour ils se rencontrent.
Il y a ce qu'on veut et il y a ce qu'on rêve. Il y a aussi ce qui vient et à quoi on n'avait pas pensé.
Les chats, quand ils rêvent, c'est tout leur corps qui chasse.
Les destin fait cela parfois. Il emporte. C'est comme cela. Sans issue. Des départs comme des massacres. Ceux qui restent pleurent. Ils s'en veulent.
Sur chaque jour que la vie nous donne, il faudrait prendre quelques minutes et se demander quelle chose belle on a faite... Ou quelle chose juste...
Elle m'a condamnée à ça, imiter ce que je sais faire, revenir toujours au même lieu et le fuir dès que je le retrouve.
Ici, comme ailleurs, c'est l'ennui qui fait devenir salaud.
Quand on fait quelque chose, il faut comprendre pourquoi on le fait. C'est une question de liberté.
Les vents qui soufflent les jours de tempête sont comme des tourbillons de damnés. On dit qu'ils sont des âmes mauvaises qui s'engouffrent à l'intérieur des maisons pour y prendre ce qu'on leur doit. On, c'est-à-dire ceux qui restent, les vivants.
L'enfance ne se capture pas. Elle est dans l'enfant et elle meurt quand l'enfant grandit. Il faudrait empêcher l'enfant de grandir. La folie fait parfois cela.
Avant est un pays magique.
Il n'y a que cela, la vie, la mort, l'inévitable ! Et l'utopie, c'est ce qu'il reste à inventer pour tenter de s'en sortir.
L'encombrement des greniers ressemble parfois à celui des mémoires.
Il faut laisser la porte ouverte. La porte de l'intuition. Pour que tout circule. Entre puis sorte. C'est ainsi que doit se faire la relation entre toutes les choses.
A deux, l'espace change. Le silence n'est plus du silence même si l'autre se tait.
Il faut apprendre à se pardonner, alors seulement on peut vivre mieux.
Le bonheur ça ne dure pas, c'est pour ça que c'est du bonheur.
Le vent ne siffle que lorsqu'il rencontre quelque chose. Un obstacle. Il ne siffle jamais sur la mer. L'espace le laisse silencieux.
J'aurais voulu mourir étouffée et qu'on m'enterre avec toi.
Le temps était bas. Depuis trois jours, c'était comme ça, un espace sans lumière, lourd d'un silence qui rendait insupportable la présence des hommes. J'étais fatiguée. Incapable de marcher davantage. De davantage supporter la lande.
J'aimerais recommencer notre histoire... mais je sais que recommencer est impossible.
Les vieillards hopi sont semblables à ces arbres décharnés qui poussent sur les bords asséchés des rivières. Plus vivants. Pas encore morts.
Elle porte un tee-shirt à rayures, un pantalon en toile, des baskets recouvertes de poussière. Pas de chaussettes dans les baskets. Elle a un anneau fiché dans sa lèvre, un clou dans le sourcil et trois boucles le long d'une oreille.
La tension entre les êtres, quoiqu'on fasse, c'est inéluctable.