Citations de Daniel Pennac

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Voilà. C'est à peu près tout ce que j'avais à dire. Ah ! un dernier mot, tout de même : quand on choisit de vivre avec un chien, c'est pour la vie. On ne l'abandonne pas. Jamais. Mettez-vous bien ça dans le coeur avant d'en adopter un.

Toi, je t'aimerai toujours, dis-je Elle se retourne contre le mur, et elle dit seulement : Contente-toi de m'aimer tous les jours.

Etrange disparition que celle de la lecture à voix haute. Qu'est-ce que Dostoïevski aurait pensé de ça ? Et Flaubert ? Plus le droit de se mettre les mots en bouche avant de se les fourrer dans la tête ? Plus d'oreille ? Plus de musique ?

La réponse absurde se distingue de la fausse en ce qu'elle ne procède d'aucune tentative de raisonnement.

Il n'y a pas de faibles, il n'y a que des gens qui ne veulent pas ce qu'ils veulent.

Ancien libraire, ancien boucher, ancien coiffeur, ça veut rien dire, tout ça : être un ancien quelque chose, c'est forcément devenir un nouveau quelqu'un !

Mes morts étaient les meubles ôtés qui avaient fait l'harmonie de ma maison. Comme leur présence physique, tout à coup, m'a manqué ! Et comme je me suis manqué en leur absence !

Le cancre se vit comme sachant un tas d'autres choses que ce que vous prétendez lui apprendre, mais il ne se vit pas comme ignorant ce que vous savez !

La torture, ça ne consiste pas seulement à faire mal, ça consiste à désoler un être jusqu'à ce qu'il soit très loin de l'espèce humaine.

L'essai donne un état du réel structuré par un raisonnement tandis que le roman est mouvant, il rend ce que la vie a de contradictoire, d'incohérent, de changeant.

Dès que se pose la question du temps de lire, c'est que l'envie n'y est pas. Car, à y regarder de près, personne n'a jamais le temps de lire. Ni les petits, ni les ados, ni les grands. La vie est une entrave perpétuelle à la lecture.

Il parlait sans s'arrêter, comme ces gens qui, n'ayant personne à qui parler, croient avoir beaucoup de choses à dire.

La prudence est l'intelligence du courage.

Quand on pose les questions, on s'expose aux réponses.

Regarde-toi un peu. Tu n'as pas honte, d'être si jeune ? A ton âge !

La tolérance ... c'est la prudence élevée à une métaphysique.

Ce que Dieu ne peut plus faire, une femme, parfois, le peut.

C'est qu'il n'a qu'un oeil, le loup. Il a perdu l'autre dans sa bataille contre les hommes, il y a dix ans, le jour de sa capture.

Mais une des innombrables particularités qui distinguent l'homme de la bestiole, c'est qu'il en veut plus. Et même quand il a la quantité suffisante, c'est la qualité qu'il réclame.

La voix féminine tombe du haut-parleur, légère est prometteuse comme un voile de mariée.

L'homme naît dans l'hyperréalisme pour se distendre peu à peu jusqu'à finir en un pointillisme très approximatif avant de s'éparpiller en poussières d'abstraction.

Il y a des silences qui sont de dangereux explosifs !

C'est le propre des êtres vivants de faire aimer la vie, même sous la forme d'une équation du second degré, mais la vitalité n'a jamais été inscrite au programme des écoles.

L'insomnie est une illusion de feignant.

Je rêve d'une humanité qui n'aurait à coeur que le bonheur de son voisin de palier.

Il y a les très beaux et les très laids. Quant à la peau et ses histoires de couleurs, ce sont des caprices de la géographie, rien de plus.

Il y a des circonstances de la vie où l'homme ressemble effectivement à un ordinateur : tout lisse à l'extérieur, mais clignotant des neurones avec frénésie.

Mais c'est cela, enseigner : c'est recommencer jusqu'à notre nécessaire disparition de professeur.

La nature de l'énergie qu'il faut déployer lors d'une campagne électorale a beaucoup plus à voir avec le goût du pouvoir qu'avec le sens du bien public.

Mes nuits entrecoupées par ces envies pressantes et peu productives. Miction impossible. (Joli titre) Combien de fois ? me demandait jadis mon confesseur. Combien de fois ? me demande aujourd'hui mon urologue.

C'était un costaud à la nuque épaisse, au regard baissé, qui portait un de ces blousons à col fourré mis définitivement à la mode par l'aviation alliée de la Dernière Guerre.

La mémoire, c'est l'imagination à l'envers.

Quand il m'arrive de rencontrer un ancien élève qui se déclare heureux des heures passées dans ma classe, je me dis qu'au même instant, sur un autre trottoir, se promène peut-être celui pour qui j'étais l'éteignoir de service.

Si on faisait le compte de ce qu'un flic ne peut pas comprendre, ce serait l'addition la plus longue du monde.

Comme une femme est belle en ces premiers mois où elle vous fait l'honneur d'être deux !

Quand vous entrez dans la classe, vous êtes dans la vie. Ces élèves-là, c'est la vie. La classe, c'est une entité qui est une petite société en elle-même.

A quarante ans, on est riche ou on n'est rien.

Le soupçon n'est pas mon fort. Si l'humanité m'est suspecte dans son ensemble, j'ai toujours fait crédit aux particuliers.

Qu'un cauchemar ne finisse pas, il devient votre réalité, et il faut bien faire avec. Que votre vie s'achève, elle n'était qu'un songe, et il faut bien ne plus faire avec.

Je suis né par curiosité. Y a-t-il une meilleure raison de naître ?

La mort, c'est la fin des opinions. Mourir, c'est troquer nos opinions contre un point de vue. (Imprenable, le point de vue !)

- Il va complètement mourir !

Relire, ce n'est pas se répéter, c'est donner une preuve toujours nouvelle d'un amour infatigable.

... à s'accuser tous azimuts, on se met à l'abri de bien des exigences. L'école leur aura au moins appris cela : le confort de la fatalité.

Le problème, avec les saints, c'est qu'ils ne peuvent pas l'être vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Peu d'objets éveillent, comme le livre, le sentiment d'absolue propriété. Tombés entre nos mains, les livres deviennent nos esclaves.

Je suis décidément incapable de résister à la bouffe, que la compagnie soit plaisante ou pénible. Dans le premier cas, je mange par entrain, dans le second par ennui, dans les deux cas je mange et bois trop, sans envie réelle de manger ou de boire.

Anticiper le malheur sans faire partager les affres de l'anticipation, là est le véritable héroïsme.

Rouler sa chaussette est tout de même plus joli que décalotter. Encore qu'il faille se méfier du joli en matière de physiologie. Et puis décalotter vous a un petit air de voiture décapotable qui ne me déplaît pas.

Milou ... ce n'est pas un nom de chien, c'est un nom d'image.

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