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Faut-il toujours des mots pour nommer les sentiments ? Faut-il énoncer les choses pour qu'elles existent ?
Delphine de Vigan
C'est du chagrin et puis c'est tout. Un grand chagrin qui ne se dissout pas dans l'eau, ni dans l'air, un genre de composant solide qui résiste à tout.
Il regarde la ville, cette superposition de mouvements. Ce territoire infini d'intersections, où l'on ne se rencontre pas.
L'écriture ne peut rien. Tout au plus permet-elle de poser des questions et d'interroger la mémoire.
Je suis fière qu'elle ne me traite pas comme une gamine parce que je sais bien ce que ça signifie, et la différence qu'il y a avec d'autres mots pour dire la même chose et que les mots ont leur importance et leurs nuances.
La dernière à se lever de son lit, tout simplement, comme si la vie entière était contenue dans les pages des livres, comme s'il suffisait de rester là, à l'abri, à contempler la vie de loin.
J'étais pour ma part convaincue d'une chose : par définition l'amour emporte, accapare, renverse, et rien d'autre ne vaut la peine.
Mon écriture, si elle dure, ne peut être qu'un immense malaise. Je renonce à la vie, je me couche pour mourir.
C'est l'histoire d'une petite fille en équilibre sur une branche, qui ne mange plus rien d'autre que des livres.
Elle revient d'une terre aride qu'elle ne peut raconter...
Aujourd'hui il lui semble que l'entreprise est un lieu qui broie. Un lieu totalitaire, un lieu de prédation, un lieu de mystification et d'abus de pouvoir, un lieu de trahison et de médiocrité.
Désormais la mort d'Antonin ne serait plus qu'une onde souterraine, sismique, qui continuerait d'agir sans aucun bruit.
Peut-être qu'il n'y aura pas d'autre fois. Peut-être que dans la vie on a une seule chance, tant pis si on ne sait pas la saisir, ça ne revient pas.
Moi j'aime bien ça, quand le temps glisse entre les mains, sans ennui, sans que rien de particulier se passe, juste la douceur d'être là.
Parfois, elle en avait conclu que ses rêves étaient si grands, si démesurés, qu'ils n'entraient même pas dans sa propre tête.
Il avait oublié à quel point il était vulnérable. Est-ce que c'était ça être amoureux, ce sentiment de fragilité ? Cette peur de tout perdre, à chaque instant, pour un faux pas, une mauvaise réplique, un mot malencontreux ?
Ce qui continue de m'étonner, ce qui me sidère même, ce qui encore aujourd'hui, après plus de dix ans de pratique, me coupe parfois littéralement le souffle, c'est la pérennité des douleurs d'enfance. Une empreinte ardente, incandescente, malgré les années. Qui ne s'efface pas.
Elle rêve parfois d'un homme à qui elle demanderait : est-ce que tu peux m'aimer ?