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Nos libertés chèrement acquises doivent être défendues mais sans nous couper des réalités du monde.
Dominique de Villepin
On ne peut pas imposer nos libertés, ni la démocratie comme les Américains en ont fait la douloureuse expérience.
Dans ce temple des Nations unies, nous sommes les gardiens d'un idéal, nous sommes les gardiens d'une conscience. La lourde responsabilité et l'immense honneur qui sont les nôtres doivent nous conduire à donner la priorité au désarmement dans la paix.
La violence exerce un phénomène d'aimantation. Notamment chez des jeunes en mal identitaire, cela crée le sentiment d'une mission, d'un statut, d'une reconnaissance.
Le terrorisme vise à créer des amalgames et à fédérer des sensibilités différentes, en s'appuyant sur des sympathies, un sentiment d'humiliation, de rejet.
Dans ce contexte, l'usage de la force ne se justifie pas aujourd'hui. Il y a une alternative à la guerre : désarmer l'Irak par les inspections. De plus, un recours prématuré à l'option militaire serait lourd de conséquences.
Hors de chez nous, l'esprit de liberté peut être vécu par certains comme une agression.
Chaque guerre appelle une nouvelle guerre.
Il y a aujourd'hui, en France, une tentation moraliste, militariste, occidentaliste qui ressemble à ce que fut le néoconservatisme aux États-Unis.
Nos vraies armes, ce sont nos principes, à condition de les appliquer et d'inventer un autre chemin que celui de l'affrontement.
Le Villepin nouveau sera gouleyant, fort en bouche et il aura de la cuisse.
Le pétrole est une ressource inépuisable qui va se faire de plus en plus rare.
Chaque guerre augmente l'image d'une guerre globale, celle d'un conflit de civilisation.
Par la logique de sanction, de bras de fer ou d'exigence d'allégeance, nous ne ferons que pousser certains pays en équilibre fragile vers la radicalisation et l'instabilité.
Le terrorisme nous tend un piège. Il veut nous pousser à la faute, et la faute, c'est la guerre.
L'option de la guerre peut apparaître a priori la plus rapide. Mais n'oublions pas qu'après avoir gagné la guerre, il faut construire la paix.
Si nous parlons la langue de l'adversaire, nous nourrissons leur propagande et leur mythologie.