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Le boeuf n'est pas particulièrement intelligent, c'est un ruminant, ses pensées sont nourries de foin.
Driss Chraïbi
De nos jours, la parole est devenue flottante tout comme les devises.
L'homme, depuis sa naissance, est coincé entre deux mirages : l'un qui le pousse dans le dos et qui est la mort, l'autre étant l'horizon de la vie qui recule sans cesse.
Vous ne manquez pas de courage... Ainsi je vous ai acculé et vous me faites front ?
La patience peut faire germer des pierres à condition de savoir attendre.
Le bonjour amène la conversation et la conversation amène la carotte.
La pensée véritable et authentique est semblable à une graine ; elle est semée dans la terre fertile du cerveau. Pour qu'il y ait germination, il faut une culture, des engrais intellectuels et l'irrigation par la morale.
On peut très bien accepter son sort comme le cactus accepte la caillasse où il pousse.
Mange et sois en paix ! Il n'y a rien de plus important que d'être en paix avec son ventre.
Les étoiles sont lointaines mais leur lumière est chaude, elles effacent les ténèbres de la nuit et du coeur des hommes.
Je voudrais tant filmer la musique ! La musique naissante et renaissante.
L'eau ne pouvait pas arriver aux lèvres d'un homme qui se contenterait de tendre ses paumes vers elle.
L'eau prend la couleur et la forme du vase qui la contient.
Il faut savoir descendre les échelons de la hiérarchie au lieu de monter sur la tête des autres : on peut tirer un âne avec une ficelle, mais non le pousser.
La première personne qu'aime un homme, c'est soi-même. Mais s'il a des enfants son plus cher désir est qu'ils soient meilleurs que lui en tout point.
J'ai jeûné seize heures. Je parle du Ramadan : ni boire, ni manger, ni fumer, ni coïter. C'est dur. Je le sais si bien que je m'arrange pour ne jeûner qu'un jour sur deux. Naturellement le Seigneur me croit bon Musulman.
Le latin n'est pas une langue marrante. D'ailleurs elle en est morte.
Nous sommes condamnés au progrès et à la civilisation industrielle.
Le bÏuf traîne la charrue et le paysan suit la charrue. Tu mets l'ignorance à la place du bÏuf et tu trouves derrière, la misère et la pauvreté.
La première personne à qui tu mens, quand tu mens, c'est toi-même. Et pour que tu te mentes c'est pour te leurrer toi-même. Et pour que tu te leurres il faut qu'à tes propres yeux tu ne vailles pas grand-chose.
C'est pourtant évident : le boeuf traîne la charrue et le paysan suit la charrue. Tu mets l'ignorance à la place du boeuf.
A trop museler sa monture, on risquait de se retrouver enfourchant un cheval de bois.
Les racines du chardon vénéneux de la vengeance sont la haine, la cruauté. Une seule graine suffit à transformer un homme bon.
J'appelais de mes voeux la parution du chef-d'oeuvre de l'écrivain véritable : un livre blanc, constitué de pages blanches, sans un seul mot. Au lecteur d'y lire ce qu'il voudrait, au gré de sa plus grande liberté.
Tout est humain, surtout les faiblesses, les lâchetés.
La police a du bon. C'est une profession libérale. On peut y faire son chemin, à condition d'exécuter les ordres du gouvernement et de laisser l'eau de vaisselle aux politiciens.
La noblesse du fauteuil détermine la dignité humaine de celui qui est assis dessus, aussi sûrement qu'un mets succulent comme la hargma ou la mhencha provoquent la dignité du ventre.
L'homme naît, vit ce qu'il vit et puis meurt. Il faut être prêt pour la mort comme pour la naissance.