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(En parlant de Hegel) - ... lorsqu'on lui demandait ce qu'était la philosophie, il répondait à peu près "La philosophie, c'est le gagne-pain des professeurs de philosophie."
Edgar Morin
Lorsque Rimbaud dit : "Je finis par trouver sacré le désordre de mon esprit", il montre qu'il a compris qu'il y a dans le désordre quelque chose sans lequel la vie ne serait que platitude mécanique.
La méthode veut appréhender la complexité, non la complétude, car nous sommes condamnés à l'incomplétude.
Nous sommes des somnambules éveillés.
Le tourbillon destructeur de l'histoire, en balayant à tous vents les cultures en miettes, disperse aussi des spores.
La science nous éclaire et nous aveugle.
L'avant garde qui préparait un autre futur est devenue l'arrière garde qui essaie de retarder la régression.
Même si je voulais me connaître totalement, je sais en vertu du principe de Tarsky selon lequel aucun système ne peut donner de lui-même une explication exhaustive, qu'il y a une part d'inexplicable de moi-même à moi-même.
Il y a une contradiction indépassable entre les fermetures ethniques, nationalistes, religieuses et le besoin d'une conscience d'humanité commune au XXIèeme siècle.
Auto-éthique : résister à récriminations, reproches, ressentiment, apitoiement sur soi.
L'improbable s'est très souvent produit dans l'Histoire. Athènes, petite bourgade minable, a deux fois résisté à l'énorme empire perse et, grâce à cette résistance, la philosophie et la démocratie sont nées.
... toute théorie, y compris scientifique, ne peut épuiser le réel, et enfermer son objet dans ses paradigmes.
La connaissance est en expansion accélérée, et aucune connaissance exhaustive ou définitive n'y est possible.
La politique est le plus difficile des arts.
Aujourd'hui, nous savons que l'histoire ne progresse pas de façon frontale mais par déviances, se fortifiant et devenant tendances. Nous savons que le progrès n'est pas certain et que tout progrès gagné est fragile.
Il y a moins de désordre dans la nature que dans l'humanité.
le renoncement au meilleur des mondes n'est pas le renoncement à un monde meilleur.
La conscience des complexités suppose un esprit à la fois bienveillant et vigilant.
Il est donc sensé de penser que c'est le langage qui a créé l'homme, et non l'homme le langage, mais à condition d'ajouter que l'hominien a créé le langage.
Les confinés créent des anticorps sociaux en s'échangeant des videos et images d'humour sur le confinement. Ainsi le confinement suscite une communauté par l'humour.
La conscience n'est jamais assurée de surmonter l'ambiguïté et l'incertitude.
Il serait vertueux de dénoncer une hypocrisie s'il n'était vicieux d'attenter à une vie privée.
Il faut passer de la conquête si dure de certitudes à la connivence encore plus dure avec l'incertitude.
La psyché grouille par milliards d'êtres dans le royaume de nos anus.
La conscience n'est pas la lumière qui éclaire l'esprit et le monde, mais c'est la lueur ou le flash qui éclaire la brèche, l'incertitude, l'horizon.
Je suis de plus en plus convaincu que transformation personnelle et transformation sociale ne peuvent qu'aller ensemble
Le virus (Coronavirus) nous rappelle à notre humanité et à notre condition d'êtres profondément sociaux, inséparables les uns des autres.
La guerre est beaucoup plus qu'agression et conquête, c'est une suspension des contrôles de "civilisation", un déchaînement ubrique des forces de destruction.
La porosité entre élites économiques et politiques n'a jamais été aussi importante.
Toute réflexion sur l'avenir nous apporte, plutôt que des certitudes en réponse à nos incertitudes d'avenir, des incertitudes en réponse à nos certitudes présentes.
Pousser la raison à ses limites aboutit au délire.
Quand on est trop raisonnable on ne comprend rien à la folie.
L'économie qui est la science sociale mathématiquement la plus avancée, est la science socialement la plus arriérée, car elle s'est abstraite des conditions sociales, historiques, politiques, psychologique, écologiques inséparables des activités économiqu
Rien ne s'obtient sans computation, même la plus extraordinaire des intuitions.
Nul penseur n'a pu empêcher que des disciples dégradent sa pensée et que des adversaires la défigurent.
La politique traite de ce qu'il y a de plus complexe et de plus précieux : la vie, le destin, la liberté des individus, des collectivités, et désormais de l'humanité.
Ainsi, chacun porte en lui la multiplicité et la multipotentialité, et les "autres", notamment ceux qui nous répugnent ou que nous haïssons, ne font qu'incarner l'une ou l'autre de nos potentialités.
Il faudra désespérer Saint-Germain-des-Prés, désespérer la rue d'Ulm, pour cesser de s'illusionner sur Billancourt.
C'est la surprise, l'étonnement qui nous oblige à évoluer.
La connaissance progresse en intégrant en elle l'incertitude, non en l'exorcisant.
En affectant non seulement santé et hôpitaux, mais transports, commerces, écoles, réunions, perturbant économie mondiale et économies nationales, le virus (Coronavirus) révèle la complexité des interdépendances et inter-rétroactions de notre monde humain.
... l'avenir de la poésie est dans sa source même.
Comprendre, ce n'est pas tout comprendre, c'est aussi reconnaître qu'il y a de l'incompréhensible.
Problématiser est le premier apprentissage de liberté de l'esprit.
L'Europe a été massacrée par les financiers, les technocrates, les éconocrates les bureaucrates.
L'homme porte le mystère de la vie qui porte le mystère du monde.
Dans toute foi, il y a un doute, profond, plus ou moins refoulé.
Il faut prendre conscience que ce qui se joue aujourdhui est sans précédent dans l'histoire : le destin de l'humanité dans son ensemble. Voilà qui contraste avec le refrain : Il n'y a plus de cause. Jamais une cause n'a été aussi essentielle, aussi vitale, aussi pure et aussi belle.
Si l'on est convaincu de l'urgence comme de l'évidence, de changer de voie, alors, et alors seulement, se dessinera une voie. Et une espérance. On ne peut rien faire sans espoir, en se cantonnant dans la mélancolie, le dépit ou la résignation.
Il ne suffit plus de dénoncer. Il nous faut désormais énoncer. Il ne suffit pas de rappeler l'urgence. Il faut aussi savoir commencer, et commencer par définir les voies susceptibles de conduire à la Voie.